#Essais

Les robes noires dans la guerre économique

Thibault du Manoir de Juaye

Séisme dans le monde des avocats : une véritable " révolution des prétoires " jette les robes noires dans la fournaise de la guerre économique. Stratèges ou fantassins de seconde classe, ces hommes et ces femmes de loi sont devenus de nos jours des acteurs indispensables de toute stratégie de conquête ou de défense des marchés. Pour dévoiler ce rôle inédit des avocats, il fallait l'un d'entre eux, expert reconnu de l'intelligence économique et des stratégies juridiques des entreprises. Décisions judiciaires à l'appui, sa plume révèle le bras de fer de Greenpeace avec Areva, société protégée par l'État ; la lutte des producteurs de champagne pour étouffer les rumeurs sur une possible contamination par les déchets radioactifs enfouis à deux pas de leurs vignobles ; la frénésie procédurale de Xavier Niel, le fondateur de Free pour s'imposer face aux trois autres opérateurs télécoms ; l'assaut des défenseurs de l'environnement qui luttent contre les coupables des marées vertes. À chaque fois, c'est une débauche d'astuces juridiques mais aussi médiatiques, d'attaques surprises et de retournements de situations dignes des grands thrillers. Les robes noires sont, dans ce combat, affaiblies par la volonté expansionniste des Anglo-Saxons qui veulent imposer leur système juridique et les tentatives d'autres professions pour réduire leur terrain d'action. Elles doivent enfin gérer l'irruption dans le prétoire des techniques de " com ". Autant de bouleversements juridiques qui conditionnent désormais les rapports de force dans le domaine économique.

Par Thibault du Manoir de Juaye
Chez Nouveau Monde Editions

0 Réactions |

Genre

Droit

 

 

 

Il existe dans notre société trois hommes, le Prêtre,
le Médecin et l’Homme de justice,
qui ne peuvent pas estimer le monde.
Ils ont des robes noires,
peut-être parce qu’ils portent le deuil
de toutes les vertus, de toutes les illusions.

Balzac, Le Colonel Chabert

 

 

 

 

 

Avertissement

 

 

Cet ouvrage met en avant et en relief de nombreuses décisions judiciaires, faisant état de condamnations de personnes physiques ou de personnes morales.

Ces décisions sont pour la plupart définitives et à chaque fois, nous avons essayé de nous assurer que les voies de recours étaient épuisées.

Toutefois, le plus souvent les procédures d’appel, de cassation ou devant les juridictions européennes ne sont connues que lorsque les juges rendent leur verdict définitif.

Il faut donc que le lecteur garde toujours à l’esprit le fait que le condamné d’aujourd’hui peut être reconnu innocent ultérieurement, s’il existe encore des possibilités d’appel, de cassation ou de saisine des juridictions européennes.

 

 

 

 

 

Introduction

 

 

L’affaire Renault défraie toujours la chronique: on a accusé à corps et à cris des « barbouzes » au service de la Chine (pourtant un pays d’exportation prometteur) d’avoir soudoyé des salariés du constructeur automobile pour finir par incarcérer le responsable de la sécurité, mis en cause à son tour pour escroquerie aux renseignements… Pourtant, des voix murmurent que celui-ci aurait été intoxiqué par un service étranger dans le but de déstabiliser notre industrie automobile. D’autres versions plus fantaisistes circulent : l’affaire aurait été montée de toutes pièces, pour détourner l’attention sur l’échec de l’investissement de plus de 4 milliards d’euros dans la voiture électrique.

Cette tentative de déstabilisation de notre régie nationale masque, à en croire le site Wikileaks, une réalité crue. La France «empire du mal » espionnerait, sans retenue, ses partenaires et adversaires économiques et ce, de manière systématique.

« L’espionnage français est tellement étendu que les dégâts pour l’économie allemande, dans leur totalité, sont plus importants que les dégâts provoqués par la Chine ou la Russie », affirme ainsi une note non datée de l’ambassade des États-Unis à Berlin 1.

S’y ajoutent les rumeurs sur les pratiques barbouzardes des entreprises ou des États, d’autant plus régulièrement pointées du doigt, que la quasi-totalité des entreprises du Cac 40 serait ainsi sur la sellette ou victime, comme semble l’illustrer l’affaire Michelin, précédant de quelques mois celle de Valeo. Ou encore ce laboratoire pharmaceutique que son concurrent dénigrait en diffusant des faux rapports de l’agence américaine du médicament, la Food and Drug Administration.

Des esprits chagrins vont même jusqu’à reprocher à Laurence Parisot, la présidente du Medef, d’avoir utilisé les services d’une agence très particulière, qui serait la vitrine plus ou moins reconnue de la CIA en France.

Commenter ce livre

 

20/05/2011 288 pages 21,30 €
Scannez le code barre 9782847366013
9782847366013
© Notice établie par ORB
plus d'informations