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Genre
Littérature étrangère
Lorsque ma fille aura l’âge requis, on la donnera en mariage à Nicanor ; mais s’il lui arrive malheur (ce qu’aux dieux ne plaise, et qui n’arrivera pas) avant son mariage, ou une fois qu’elle sera mariée mais sans qu’il y ait eu d’enfants, Nicanor aura tout pouvoir, tant par rapport à l’enfant que par rapport à tout le reste, et en disposera d’une manière digne à la fois de lui-même et de nous.
Testament d’Aristote.
LES PERSONNAGES
Foyer d’Aristote
PYTHIAS, surnommée Pytho, fille d’Aristote et de Pythias, feu son épouse.
ARISTOTE, philosophe.
HERPYLLIS, concubine d’Aristote, ancienne servante.
NICOMAQUE, surnommé Nico, fils d’Aristote et d’Herpyllis.
TYCHON, esclave d’Aristote.
JASON, surnommé Myrmex, parent pauvre, puis fils adoptif d’Aristote.
PYRRHAÏOS, esclave d’Aristote.
SIMON, domestique libre d’Aristote.
THALÉE, domestique libre d’Aristote.
BELLE, fille d’Olympios, esclave d’Aristote.
OLYMPIOS, esclave d’Aristote.
PHILO, esclave d’Aristote.
AMBRACIS, esclave d’Aristote.
À Athènes
AKAKIOS, rival d’Aristote, invité aux symposiums de celui-ci.
KRIOS, administrateur de la cité, invité aux symposiums d’Aristote.
GAÏANÉE, amie de Pythias.
THÉOPHRASTE, successeur d’Aristote à la tête du Lycée.
À Chalcis
THAULOS, chef de la garnison macédonienne.
PLIOS, magistrat.
GLYCÉRA, veuve.
EUPHRANOR, officier de cavalerie.
DÉMÉTRIOS, esclave d’Euphranor.
UNE PRÊTRESSE D’ARTÉMIS.
MÉDA, OBOLÉE, APHRODISIA, « filles » de Glycéra.
CLÉA, sage-femme.
CANDAULÈS, éleveur de chiens, compagnon de Cléa.
DIONYSOS, un dieu.
NICANOR, cousin de Pythias.
I
LA première fois que je demande à emporter un couteau au temple, papa me répond que je n’en ai pas le droit, car nous sommes macédoniens. Ici, à Athènes, il faut être née athénienne pour porter le panier contenant le couteau et mener la procession le jour du sacrifice. Tant d’années après que notre armée a défait la leur, les Athéniens se montrent encore parfois fort dédaigneux à notre égard.
« Mais je veux voir », dis-je.
J’ai sept étés.
« Quand on porte le panier, on est la mieux placée…
— Je sais, ma chérie. »
Le lendemain matin, il m’emmène au marché. La foule s’ouvre devant lui, pleine de respect ; macédonien ou pas, mon père est célèbre. « Lequel ? » interroge-t-il.
Je prends tout mon temps pour choisir. C’est la fin du printemps, la saison des bébés, il y a des veaux, des porcelets, aussi des petites poules. Dans la conversation des hommes autour de nous, il est question de l’armée, de son retour ; bientôt, sûrement, maintenant que les Perses ont été vaincus et que leur roi a pris la fuite. Mon choix se porte finalement sur un agneau immaculé qui réclame sa mère, et nous le ramenons à la maison. Je tiens la cordelette. Dans notre cour, nous installons les cuvettes, les linges et les instruments de papa.
« Tout à l’heure, tu seras triste », déclare papa.
Extraits
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