Les épines du cour

Gaboriau Nathalie

Lara, une paisible retraitée sans histoires, disparaît brusquement sans laisser de traces. Max, son fidèle homme à tout faire, et Samia, sa jeune nièce enceinte jusqu'au cou, décident d'en avertir la police. Hélas, ni la commissaire Véronique Paul, ni le lieutenant Gaëtan Monnet ne semblent vouloir leur accorder le moindre crédit. Pourtant, cette rencontre impromptue ne sera pas la dernière et risque de bouleverser définitivement le destin de chacun... Mais de découvertes inattendues en révélations douloureuses, réussiront-ils à résoudre l'énigme qui les a involontairement réunis : où est Lara ?

Par Gaboriau Nathalie
Chez Les Editions du Net

0 Réactions |

Genre

Littérature française

A Véro,

« Tu nous as quittés beaucoup trop tôt

Et Dieu sait que tu nous manques trop,

Mais je suis sûre que près de lui là-haut

Tu as trouvé e nfin ce tant mérité repos »

 

 

Chapitre I

 

 

Le lieutenant Gaëtan Monnet passa juste la tête dans l’entrebâillement de la porte du bureau de la commissaire pour crier :

– Patron, faut que vous descendiez, y a une fille en cloque et son père qui veulent pas décoller tant qu’on les aura pas reçus, mais comme c’est pour une disparition d’adulte, j’suis pas sûr que…

– J’arrive ! J’arrive ! L’interrompit la jeune femme sur un ton agacé.

Grande et mince, de longs cheveux noirs attachés en queue de cheval et une frange encadrant son visage pâle mettaient les yeux bleus de la jeune femme en valeur. Sans maquillage et comme toujours habillée de jeans et d’un pull court de couleur sombre, la commissaire Véronique Paul dégageait une autorité naturelle salvatrice pour diriger une équipe essentiellement composée d’hommes. Agée d’une quarantaine d’années, son brillant parcours dans la Police forçait en plus au respect certains collègues nostalgiques d’un certain machisme.

Quand elle descendit les marches quatre à quatre pour arriver dans le hall du commissariat, elle remarqua aussitôt un homme de grande taille se tenant debout dans une posture quasi militaire, plutôt séduisant avec son teint hâlé et ses tempes grisonnantes, et auquel elle donnait la cinquantaine. Se tenait près de lui une jeune fille enceinte de huit mois au moins et à priori d’origine maghrébine.

– Bonjour ! Lança-t-elle d’un ton ferme à l’homme qui se tenait droit comme un i. Je suis le commissaire Véronique Paul, que puis-je faire pour vous ?

L’homme lui adressa un regard à la fois curieux et froid avant de lui répondre sur le même ton :

– La tante de cette jeune fille a disparu et je suis certain que sa disparition n’est pas volontaire, c’est pourquoi nous sommes là.

Pas décontenancée une seconde, la commissaire répondit calmement :

– Vous n’êtes pas sans savoir qu’une disparition d’adulte ne peut être considérée comme suspecte seulement si des preuves tangibles laissent penser qu’il…

– S’agit d’un enlèvement ou d’un meurtre, oui, je sais, et justement, cette disparition est suspecte, croyez-moi !

Peu habituée à être interrompue de cette manière, Véronique fronça les sourcils, prête à répliquer de manière plus virulente, quand la jeune fille enceinte éclata en sanglots.

Le lieutenant Monnet, qui s’était jusque là tenu en arrière de la scène, se précipita vers elle et lui tendit une boîte de kleenex qui trainait à l’accueil.

– Tenez, asseyez-vous, lui dit-il tout en lui tendant une chaise, ça va aller, on va vous aider…

Il releva la tête et croisa juste à ce moment-là le regard noir de sa patronne.

– Le lieutenant va vous conduire à mon bureau, reprit-elle en s’efforçant de rester calme, j’arrive dans une minute.

Commenter ce livre

 

21/11/2014 208 pages 15,00 €
Scannez le code barre 9782312028804
9782312028804
© Notice établie par ORB
plus d'informations