#Essais

Tous winners ! Comprendre les logiques du succès

Malcolm Gladwell

Quels points communs entre Mozart, les Beatles et Bill Gates ? En quoi les vedettes de hockey doivent-elles leur succès à leur date de naissance ? Pourquoi les Asiatiques sont-ils doués pour les mathématiques ? Pourquoi les avocats les plus riches et les plus puissants de New York ont-ils tous le même CV ? Comment expliquer qu'en quelques années seulement, aux Etats-Unis, soient nées 20 % des plus grandes fortunes mondiales de tous les temps ? Présentant une foule de personnages hors norme, Gladwell brise ici le mythe selon lequel le succès proviendrait seulement d'un talent naturel. Dans le style palpitant qu'on lui connaît, il montre au contraire que les prodiges doivent, leur succès à nombre de facteurs extérieurs : circonstances, timing, culture, famille, classe sociale, lieu ou date de naissance... et travail ! Car - et c'est l'une des lois immuables du succès - il faut s'être consacré dix mille heures au moins à sa discipline pour y exceller ! Avec Le Point de bascule (Flammarion, 2012), Gladwell notas avait fait voir comment générer une mode ou un best-seller ; avec La Force de l'intuition (R. Laffont, 2006), il a modifié notre conception de la pensée ; avec Tous winners !, il nous aide à comprendre les mécanismes inattendus du succès. On veut miser sur la jeunesse ? En mettant en place des «conditions favorables», nous pouvons faire de nos écoles et de nos institutions des pépinières de talents durables.

Par Malcolm Gladwell
Chez Flammarion

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Editeur

Flammarion

Genre

Développement personnel - Orie

 

 

 

 

 

 

Introduction

 

LE MYSTÈRE ROSETO

 

 

« Ces gens mouraient de vieillesse, et de rien d'autre. »

 

Hors (prép.) : [Le subst. introd. par la prép. désigne une norme, une catégorie ; la loc. adj. exprime le dépassement, la supériorité, le caractère exceptionnel] En dehors de.

Norme (subst. fém.) : [P. réf. à une moyenne statistique, gén. sans jugement de valeur : la norme se définit par rapport à une fréquence] État habituel, régulier, conforme à la majorité des cas.

(Le Trésor de la langue française)

 

 

 

 

1.

 

La commune de Roseto Valfortore se trouve à environ cent soixante kilomètres au sud-est de Rome, au cœur des Apennins, dans la province italienne de Foggia. Cette petite ville est aménagée autour d'une vaste place centrale, à la façon des villages médiévaux. Sur cette place se trouve le Palazzo Marchesale, le palais de la famille Saggese, qui possédait ces terres à l'époque. Une arcade latérale mène à une église, la Madonna del Carmine – Notre-Dame-du-Mont-Carmel. Un étroit escalier de pierre grimpe le flanc de la colline, flanqué de maisons de pierre à deux étages, collées les unes aux autres et coiffées de toits de tuiles rouges.

Pendant des siècles, les habitants de Roseto ont travaillé dans les carrières de marbre des montagnes avoisinantes, ou cultivé les champs dans la vallée aménagée plus bas, descendant à pied sur six ou huit kilomètres au petit matin, pour refaire à rebours ce long parcours en soirée. La vie était dure. Presque illettrés et désespérément pauvres, les habitants de la commune avaient peu d'espoir d'améliorer leur situation économique, jusqu'à ce que parvienne à Roseto, à la fin du XIXe siècle, la rumeur de l'existence d'une terre d'avenir de l'autre côté de l'océan.

En janvier 1882, un groupe de onze Rosetanis – dix hommes et un garçon – appareilla pour New York. Ils passèrent leur première nuit en Amérique couchés sur le sol d'une taverne de la rue Mulberry, dans le quartier de Little Italy, à Manhattan. Ils s'aventurèrent ensuite vers l'ouest, et finirent par trouver du travail dans une carrière d'ardoise située à cent cinquante kilomètres à l'ouest de la ville, près de Bangor, en Pennsylvanie.

L'année suivante, quinze Rosetanis quittèrent l'Italie pour l'Amérique, parmi lesquels plusieurs rejoignirent leurs compatriotes à la carrière d'ardoise de Bangor. À leur tour, ces immigrants envoyèrent à Roseto des nouvelles des promesses que recelait ce Nouveau Monde et, bientôt, groupe après groupe, d'autres Rosetanis firent leurs bagages et partirent à leur tour pour la Pennsylvanie, jusqu'à ce que le premier courant d'immigrants se transforme en déluge. Au cours de la seule année 1894, près de mille deux cents Rosetanis firent une demande de passeport pour les États-Unis, désertant des rues entières de leur ancien village.

Les Rosetanis achetèrent d'abord des terres sur un versant rocheux relié à Bangor par un vieux chemin de fer escarpé. Ils construisirent des maisons de pierre à deux étages et aux toits d'ardoise dans les rues étroites qui montaient et descendaient la montagne. Ils bâtirent une église, qu'ils appelèrent Madonna del Carmine. Celle-ci se trouvait sur l'artère principale, qu'ils baptisèrent avenue Garibaldi, en souvenir du grand héros de l'unification italienne. Au début, leur petite ville s'appelait New Italy. Mais ils la rebaptisèrent bientôt Roseto, légitimement, puisqu'ils venaient presque tous du même village italien.

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trad. Michel Saint-Germain
17/09/2014 312 pages 9,00 €
Scannez le code barre 9782081342569
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