#Roman francophone

La famille Vallerand Tome 1 : L'épouse volée

Lisa Kleypas

- Vous dites que votre fiancé s'appelle Etienne Sagesse ? Une drôle de lueur s'est allumée dans le regard de Maximilien Vallerand, riche planteur chez qui Lysette a trouvé refuge pour fuir un mariage imposé. Elle va vite comprendre que ce n'est pas par compassion qu'il consent à l'aider mais pour se venger de Sagesse, son ennemi de toujours. Compromettre sa réputation, la contraindre à l'épouser, tel est son plan. Lysette n'est pas dupe. Qu'importe, elle est tombée amoureuse de Maximilien ! Pourtant, tout le monde sait que, dix ans plus tôt, il a assassiné sa première femme...

Par Lisa Kleypas
Chez J'ai lu

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Editeur

J'ai lu

Genre

Littérature érotique et sentim

 

 

 

 

 

PROLOGUE

 

 

Natchez, 1805

 

Les coups pleuvaient dans un déluge brutal, incessant. Recroquevillée sur elle-même, Lysette tentait de se protéger la tête de ses bras repliés. La douleur lui arrachait des cris rauques qui lui déchiraient la gorge.

Sa tentative de rébellion avait été sauvagement matée, jusqu’à la vider de toute volonté, hormis celle de survivre à la furie de son beau-père.

Gaspard Médart n’était pas très grand, mais robuste et râblé, et doté d’une force nerveuse dont il se servait souvent pour compenser son manque d’intelligence.

Il ne se redressa que lorsqu’il fut certain que Lysette ne lui opposerait plus de résistance et, avec un grommellement de colère, essuya ses poings ensanglantés sur son gilet.

Lysette resta tétanisée une bonne minute avant de comprendre qu’il en avait fini avec elle.

Lentement, elle laissa retomber ses bras, se risqua à tourner la tête. Gaspard la dominait de toute sa taille, les poings toujours fermés.

Elle déglutit, sentit le goût du sang sur sa langue, se redressa tant bien que mal en position assise.

— Maintenant tu sais ce qu’il en coûte de me défier, gronda-t-il. Je ne tolérerai plus tes insolences, compris ?

Il brandit le poing sous le nez de Lysette qui bredouilla :

— Oui… oui !

Affolée, elle ferma les yeux et se mit à prier : « Pourvu qu’il ne recommence pas, pourvu qu’il ne recommence pas ! » Elle dirait n’importe quoi pour qu’il s’estime satisfait et s’en aille enfin.

Elle l’entendit éructer un ricanement de mépris, puis le bruit de ses pas décrut en direction de la porte.

Lysette rampa vers le lit. Elle s’y agrippa et parvint à se relever. La tête lui tournait. Elle tâta avec précaution sa mâchoire meurtrie. Un goût salé lui emplit la bouche. Elle cracha sur le sol.

La porte grinça. Lysette pivota dans un sursaut. Était-ce Gaspard qui revenait ? Non, ce n’était que Delphine, qui s’était empressée de se réfugier dans une autre pièce pendant que la rage de Gaspard se déchaînait sur elle.

Tout le monde l’appelait « tante Delphine », car elle faisait partie de cette catégorie de femmes que l’on plaignait : celle des vieilles filles, qui n’avaient pas eu la chance de dénicher un mari du temps de leur jeunesse et devaient par conséquent se résoudre à vivre aux crochets d’un parent plus ou moins généreux.

Quand elle découvrit la figure tuméfiée de Lysette, une expression de pitié mêlée d’exaspération apparut sur son visage replet.

— Vous pensez que je méritais cette correction, n’est-ce pas ? articula Lysette d’une voix sourde. Après tout, c’est Gaspard le chef de la famille puisqu’il n’y a pas d’autre homme à la maison. Il faudrait donc accepter toutes ses décisions sans broncher, c’est bien cela ?

— Tu devrais t’estimer heureuse. Cela aurait pu être pire ! Pourquoi lui tiens-tu tête ainsi ? Allons, laisse-moi t’aider, dit Delphine en prenant Lysette par le bras.

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trad. Anne Busnel
01/10/2014 375 pages 6,60 €
Scannez le code barre 9782290086797
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