H-10 avant la rentrée !
Lundi 6 septembre 2010
Rien ne va plus ! Une heure que je devrais être dans les bras de Morphée, mais toujours impossible de mettre la main sur ces satanées ballerines. Je sais bien qu’il fait encore chaud à cette période de l’année, la preuve, les vilains coups de soleil sur mes épaules, attrapés pas plus tard que ce week-end en me baladant avec Simon sur la plage, mais je ne vais quand même pas faire ma rentrée en tongs !
L’idée était quand même de me coucher tôt, pour avoir l’air détendue, reposée et fraîche le lendemain. Avoir la pêche, quoi ! Et pfffiou, la journée est passée en accéléré, et voilà que je me retrouve à quatre pattes dans ma chambre, espérant mettre la main sur une paire de chaussures que je n’ai peut-être même pas emportée dans ma valise !
OK, je crois qu’il est officiellement temps de commencer à paniquer. Si ça continue, le cauchemar que je fais chaque année avant la rentrée, mon pire cauchemar, celui d’arriver au lycée en chaussons, va finir par se réaliser.
Respire, Violet, respire, tu vas finir par les retrouver. Tu n’as pas le choix de toute façon.
Ce qui aurait déjà été un drame si j’étais encore à Descartes serait une véritable tragédie dans un nouveau lycée à l’autre bout du monde. Imaginez un peu : « Tiens, regarde la petite Française, la nouvelle, elle est en pantoufles ! Tu crois qu’ils se promènent tous en chaussons en France ? On aurait dû la prévenir qu’aux États-Unis, les gens portent des chaussures pour aller en cours ! Elle est trop bizarre cette fille, mieux vaut l’éviter ! »
Et après ça, je serais sans aucun doute étiquetée toute l’année – que dis-je, à vie ! Violet, la fille en pantoufles ou Violet, la fille en chaussettes, ou que sais-je d’autre encore. Et ce ne serait même pas la peine d’espérer pouvoir me faire de nouveaux amis après une telle bourde !
Il faut dire aussi que j’ai tellement mal dormi ces dernières nuits… Je me demande comment j’arrive encore à tenir debout. Le stress de la rentrée, je l’ai toujours eu, ce n’est pas nouveau. Espérer être dans une classe sympa, avec mes copines, me demander quel sera mon emploi du temps, s’il ne sera pas trop chargé, tout ça, je connais. Prier pour que je n’aie plus jamais affaire à une enseignante comme Mme Telhier, la prof d’arts plastiques de mon collège, qui, pendant quatre années durant, m’a répété que j’étais née avec deux mains gauches et que je serais incapable de dessiner même si ma vie en dépendait, j’ai l’habitude. Mais cette rentrée-là est tellement plus… tellement plus… impressionnante, monumentale, capitale… Et j’ai beau l’avoir voulue de tout mon cœur à l’époque, là, tout de suite, à quelques heures de franchir les portes de mon nouveau lycée, je ne sais plus où j’en suis. Était-ce vraiment une bonne idée de vouloir venir faire mon année de première à l’autre bout du monde ?
Extraits
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