La Maison Cabane

Bigeri Suzette

Suite à une rencontre fortuite, quatre femmes vont mettre en place un réseau d'échanges de savoirs réciproques gratuits, ô combien prisés en cette période de crises sociale et économique. L'occasion d'imaginer des échanges conviviaux, basés sur la solidarité et la richesse humaine de chacun d'entre nous. Tout à l'inverse de cette période de dépression, récupérée, hélas, par le fascisme et la terreur. Un hymne à l'amour et à la vie !

Par Bigeri Suzette
Chez Les Editions du Net

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Genre

Littérature française

« L’amour est un phénix 

qu’on ne prend pas au piège » 

Didier Erasme

 

 

Pourquoi ce livre ? 

 

Pour dire : halte ! Halte à l’hégémonie de l’argent, et à sa caravane d’effets pervers. Les récents évènements, monstrueusement dramatiques, du 13 novembre, en sont encore, hélas, un injuste et sordide témoignage. 

Et si on essayait de vivre autrement, dans cette période de crise, d’amertume, de dépression, propices à la valorisation de n’importe quelle récupération, de n’importe quel facsisme ? 

Échanger, recycler, restaurer, faire attention à notre planète, ne signifie pas revenir au Moyen Age de la tolérance, à l’obscurantisme des idées. 

Arrêtons les parachutes dorés, les évasions fiscales, le capitalisme financier, les gargarismes verbaux, les réunions stériles et coûteuses, et donnons à manger à chacun, et à chacun sa cabane. 

Chacun porte en lui, sa monnaie d’échanges, échanges réciproques de savoirs, sans relation d’argent. 

Faites circuler ce petit livre, et valorisons toute idée conviviale, tout acte qui nous protège, et nous permette de vivre, selon nos moyens. 

Je souhaite que les réseaux sociaux se fassent l’écho de notre espoir, à l’inverse de toute injustice, de toute récession et de tout obscurantisme. 

La vie, c’est aujourd’hui ! 

A la vie ! 

 

 

« L’argent ne représente qu’une nouvelle forme d’esclavage
impersonnel à la place de l’ancien esclavage personnel. »

de Léon Tolstoï
Extrait de L’argent

 

 

Débarquement immédiat

 

– Lucy ! Dépêche-toi ! Allez… On va se faire disputer, on est en retard ! Et puis, j’ai faim, maintenant !

Mais Lucy ne répondait pas aux rappels à l’ordre de sa sœur. Trop occupée par son travail, touche finale d’un après midi si vite passé, déjà évanoui, elle ne voulait pas s’arrêter, pas tout de suite. 

Bichonnée par un dernier coup du balai, confectionné à l’aide de nombreuses branches feuillues adroitement liées entre elles par la fillette, elle resterait propre jusqu’au lendemain, sa cabane tant aimée, discrètement nichée dans un coin de la forêt. 

Au revoir scarabées, lucarnes, taupins, fourmis, limaces, escargots, et tous ces autres aux noms inconnus ; à bientôt chers amis ! 

Quelle plaie de devoir rentrer ! Déjà ! Alors qu’elle s’amusait si bien ! Quand elle réalisait que la nuit commençait à tomber. 

Comme ici et maintenant, où elle enveloppe inexorablement d’un manteau sombre la campagne alsacienne, et le tarmac où l’avion va enfin atterrir. 

Lucy se déplie lentement de son siège ; elle étire précautionneusement ses jambes, tout en baillant, mais elle n’ouvre pas encore les yeux. Elle préfère continuer à rêvasser encore un peu. 

Les paupières closes, il fait nuit, à l’abri, dans sa maison cabane. 

Puis, plus vraiment nuit, plutôt trouble, opaque, comme l’eau de la piscine où elle avait failli se noyer, il y a de cela dix ans. Alors, seule, elle n’était pas parvenue, tout près du bord, dans quatre vingt centimètres d’eau, à se remettre debout. Elle avait pourtant pied, mais son manque d’équilibre l’obligeait à ballotter, à glisser, à boire de l’eau, encore et encore. Son cœur cognait à ses tempes, ses jambes gigotaient dans tous les sens : elle avait, désespérément, envoyé ses mains à son secours. Quand soudain, comme par miracle, ses doigts, nerveusement, avaient enfin agrippé la margelle. 

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16/12/2015 130 pages 12,00 €
Scannez le code barre 9782312039732
9782312039732
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