#Imaginaire

The Rain

Virginia Bergin

Ruby passe la soirée avec ses amis quand le monde bascule. La radio diffuse en boucle un message d'alerte : "Protégez-vous de la pluie, c'est une question de vie ou de mort". La petite bande court se mettre à l'abri, mais l'un d'entre eux décide d'affronter les gouttes. Aussitôt, les parties de son corps exposées à l'eau sont en sang. Ruby réussit à rentrer chez elle et retrouve Rebecca, sa mère, Simon, son beau-père et Henri, son petit frère. Malgré toutes leurs précautions, Rebecca et Henri meurent. Simon décrète une interdiction totale d'utiliser l'eau. La pluie ne cesse de tomber. Il n'y a plus de téléphone ni d'internet. Selon les informations, un nuage de poussière porteur d'un virus se serait abattu sur la terre. Une pluie acide brule la peau et fait exploser les cellules. Un matin, le ciel est bleu. Ruby et Simon s'aventurent dans la ville et découvrent des scènes de pillages, cadavres, voitures entassées. Le temps de revenir à la maison, Simon crache le sang... Désormais, Ruby est seule et décide de rejoindre son père à Londres. Un long périple commence. Quand elle arrive enfin, la maison est vide mais Ruby découvre un mot de son père daté du 23 juin disant qu'il reviendra le 26. Sept semaines plus tard, Ruby a organisé sa survie et elle attend toujours...

Par Virginia Bergin
Chez Bayard

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Editeur

Bayard

Genre

12 ans et +

Je ne vois vraiment pas l’intérêt de parler d’avant. Des choses qui étaient et qui ne sont plus. Premièrement, je suis malade rien que d’y penser. Tellement triste que j’ai envie de gerber.

Deuxièmement, ça n’a plus d’importance. Tout ça n’existe plus.

Et troisièmement, je n’ai pas commencé à écrire cette histoire pour raconter comment c’était avant. Ce qui m’intéresse, c’est ce qui nous est arrivé. Alors, autant entrer tout de suite dans le vif du sujet. Voilà ce qui s’est passé...

J’étais assise dans l’eau tiède d’un jacuzzi, en slip et en soutien-gorge, et j’embrassais Caspar McCloud.

Ha ! Ça aussi, ça ferait un super début, non ? Pour un roman à l’eau de rose... Juste avant qu’on découvre que Caspar est un séduisant vampire.

Mais la vérité – car je me suis fixé pour première règle de dire toute la vérité, même si c’est douloureux pour moi, et choquant pour vous (en même temps, si vous lisez ces pages, vous n’en êtes probablement pas à votre premier choc) –, c’est que ça ne me ressemblait pas du tout d’embrasser un garçon dans un jacuzzi, un samedi soir !

Carrément pas !

Entendons-nous bien: j’avais déjà embrassé des garçons (deux) ; j’allais régulièrement à des fêtes (depuis l’âge de cinq ans, au moins); et ce n’était pas non plus la première fois que je barbotais dans ce jacuzzi en petite tenue (je l’avais fait avec Leonie – alias Lee –, ma meilleure amie).

Mais ce soir-là... cette fête... c’était le plus beau jour de ma vie !

Ce samedi soir – ce splendide, exceptionnel, fabuleux samedi soir –, j’étais en passe de devenir quelqu’un d’autre. La petite amie d’un dénommé Caspar, une fille qui faisait des trucs hyper glamour, comme embrasser son mec dans un jacuzzi, ou écumer les fêtes les plus folles. J’allais sortir du lot, m’arracher aux mâchoires de la médiocrité, briller !

Eh oui, tout ça ! Je vais même vous raconter comment j’en étais arrivée là.

Notre pote Zak, qui vivait dans une vieille ferme immense, pleine de coins et de recoins, avec des parents incroyablement cool, avait installé des baffles devant la grange pour que mes charmants amis et moi puissions siroter son punch MORTEL en musique, tout en nous prélassant dans son jacuzzi. Charmants amis... à une exception près. Mais j’y reviendrai plus tard.

Assis en rond dans le bassin, serrés comme des sardines, on a commencé à danser très lentement, avec de minuscules gestes des bras, en riant comme des idiots. Au bout d’un moment, certains ont râlé et sont sortis de l’eau parce qu’ils la trouvaient trop chaude.

À partir de là, j’ai eu l’impression d’assister à un effrayant compte à rebours, au ralenti, me conduisant à l’AMOUR avec un grand A. À chaque fois que quelqu’un quittait le bain, l’eau devenait plus lisse, plus transparente. Ici, pas de bulles pour camoufler les baigneurs, comme dans certains jacuzzis. À moins de laisser les mains à la surface, on ne pouvait pas cacher grand-chose. Je me suis essayée à l’exercice, agitant nonchalamment les doigts ici et là... Car, en face de moi, se tenait Caspar « À se pâmer » McCloud.

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trad. Sidonie Van den Dries
20/09/2017 383 pages 15,90 €
Scannez le code barre 9782747052795
9782747052795
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