PROLOGUE
Son altesse Sérénissime le prince Malko Linge flottait en pleine béatitude. Allongé sur une table de massage du Spa de l’hôtel Shangri-La de Bangkok, le visage et la tête enveloppés dans des serviettes tièdes parfumées, il sentait les mains de la petite masseuse thaï courir le long de ses jambes, faisant pénétrer l’huile odorante destinée à lui détendre les muscles.
Elle s’était attaquée à tous les muscles de son corps, en commençant par le haut, lui étirant les doigts de chaque main avec une force inattendue, le malaxant méthodiquement, sans jamais lui faire mal. Une petite fée sexy au minois provoquant qui ne devait pas porter grand-chose sous sa blouse blanche.
Arrivé depuis deux jours en Thaïlande, Malko avait l’impression d’avoir fait un bond de plusieurs siècles en arrière, grâce à la serviabilité des Thaïs, toujours souriants, d’une politesse pointilleuse, avides de prévenir nos moindres désirs. Une oasis de douceur dans un monde de brutes, comme dit la pub. Après les dangers, le stress, la fatigue de ses voyages risqués aux quatre coins du monde, c’était délicieux de se poser dans un cadre de rêve, avec une température paradisiaque et de se laisser dorloter.
Une douce musique asiatique berçait le petit salon de massage au troisième étage du Shangri-La, ajoutant une touche euphorisante.
Il sentit les mains de la masseuse thaï remonter le long de ses cuisses, jusqu’à l’aine, effleurant la serviette qui lui recouvrait le bas-ventre. Certes, il s’était déshabillé entièrement, mais chaque fois qu’il se dévoilait, la masseuse se retournait pudiquement.
Ses mains s’activaient toujours sur ses cuisses, montant de plus en plus haut et il ne put s’empêcher, en la sentant frôler son sexe recouvert par la serviette, d’éprouver un petit picotement d’excitation. Elle était vraiment très près. Elle s’arrêta soudain, revenant à ses pieds dont elle étira les orteils un à un. Le bref fantasme de Malko s’évanouit. Ensuite, il y eut une pause. Bercé par la musique, il somnolait presque quand il sentit une main très légère se poser sur la serviette à l’endroit de la bosse de son sexe. Comme l’effleurement d’une aile de papillon.
Il entendit sur le fond musical, une voix chuchoter :
– Massage ?
La légère pression sur son sexe indiquait avec précision de quoi il s’agissait. En Thaïlande, il était fréquent que des massages tout à fait normaux se transforment en massages « spéciaux » à l’initiative des masseuses, désireuses d’arrondir leur gain. Même dans les meilleurs établissements.
L’hésitation de Malko fut de courte durée. Une prestation tarifée n’avait guère d’intérêt. Il secoua la tête et lança :
— No, thank you.
Mais, comme s’il n’avait pas été entendu, il sentit la main posée sur lui se faire plus insistante et entreprendre un « massage » sans ambiguïté. Agacé, il défit la serviette qui lui entourait le visage et se redressa.
Extraits
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