D’ici au 20 septembre, sortie de la nouvelle adaptation du livre Ça de Stephen King, les clowns n’ont plus le cœur à rire – et pas même à faire pleurer. Depuis la parution de son roman véritablement terrorisant, la profession est pointée du doigt...
Le 11/04/2017 à 16:57 par Nicolas Gary
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11/04/2017 à 16:57
En 1986, le terrible Pennywise, alias Grippe-Sou en version française, envahit les librairies. Ce démon vivant dans les égouts, qui revêt régulièrement l’apparence d’un clown pour tromper les enfants, terrorise à tout bout de champ. Et son instinct gentiment psychopathe le pousse également à assassiner à tout crin. Bref, un compagnon de jeu pas franchement idéal pour animer l’anniversaire du petit dernier.
Surtout s’il se nomme Georgie et qu’il court sous la pluie après un bateau en papier...
Déjà, l’adaptation dans les années 90 en mini-séries avait fait mal à l’Auguste, au contre-pitre et autres clowns blancs. Mais le retour de Pennywise sur les écrans, incarné par Bill Skarsgard, les fait carrément chier. Dans un entretien accordé à MEL, l’interprofession explique qu’une nouvelle fois, le personnage monstrueux va porter préjudice à l’image du clown, déjà méchamment entamée.
Guilford Adams, clown professionnel de 42 ans, explique après avoir vu la bande-annonce de It, que « ça va être mauvais pour les clowns ». Et un autre, Nick Kane, jure : « Cela va ruiner notre business. » D’autant plus que la bande-annonce a déjà pulvérisé les 200 millions de vues en 24 heures...
Le métier n’a jamais été aussi difficile, garantissent les professionnels. Or, si le clown effrayant date d’avant Stephen King, c’est surtout avec le tueur en série John Wayne Gacy qu’il s’est taillé une réputation dans les rues de Chicago. l’homme a été reconnu coupable d’assassinats et de viols de dizaines de jeunes garçons dans les années 70... alors qu’il passait son temps libre à divertir les passants sous couvert de l'identité Pogo le Clown.
Difficile d’oublier le film de 1988, Killer Klowns from Outer Space, Nanard d’entre les Nanards, qui aujourd’hui fait tout de même plus rigoler qu’autre chose. Sauf qu’entre l’assassin de Chicago et le roman de King, les clowns commencent à en avoir ras la perruque. Et pour certains, bien que Gacy ait été condamné à mort – par injection létale en 94 – son héritage a laissé dans le peuple américain une aversion caractéristique pour les clowns...
Surtout qu’à quelques années de nous, une vague a sévi, toujours aux États-Unis, de clowns maléfiques : ces derniers s’amusaient sous couvert de déguisements affreux, à flanquer la trouille aux passants. De nombreuses vidéos existent sur la toile pour montrer combien la mode a été suivie. Stephen King était lui-même intervenu, l’an passé, pour demander que l’on arrête les âneries avec ces histoires.
Mais alors quoi ? Pendre Stephen King haut et court parce que son personnage revient sur les écrans et que la Warner Bros se préoccupe plus des recettes liées aux entrées, que du devenir des clowns professionnels ? Dans un message, le romancier a tout de même présenté ses excuses à leur profession. « Les clowns sont furieux contre moi. Je suis désolé parce que la plupart sont excellents. MAIS... les enfants ont toujours été terrorisés par les clowns. Ne tirez pas sur le pianiste. »
The clowns are pissed at me. Sorry, most are great. BUT...kids have always been scared of clowns. Don't kill the messengers for the message.
— Stephen King (@StephenKing) 10 avril 2017
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