Lorsque l’on parle de la famille Brontë... Les trois sœurs Brontë, auteures de classiques de la littérature, font immédiatement leur apparition dans notre esprit. L’une d’entre elles, Charlotte Brontë, fêterait ses 200 ans en 2016. Claire Harman, biographe littéraire, lui a ainsi consacré un ouvrage entier, qui paraîtra le 29 octobre prochain. Un joli cadeau empoisonné : le livre décrit en effet cette célèbre famille littéraire comme étrange... très étrange.
Le 27/10/2015 à 09:27 par Julie Torterolo
Publié le :
27/10/2015 à 09:27
Anne, Emily et Charlotte Brontë, par leur frère Branwell (1834)
Jusqu’ici, lorsque l’on évoque Charlotte Brontë, apparaît un portrait d’une pionnière féministe, d'une force motrice pour sa famille, d'une femme qui a réussi à percer dans un monde d’homme et qui a rencontré les plus grands esprits littéraires de l’époque, tels Charles Dickens ou William Makepeace Thackeray. Autant de traits sur lesquels Claire Harman s’attarde dans sa biographie baptisée Charlotte Brontë : A Life.
Mais la face cachée de l’iceberg arrive très vite. Les détails les plus ragoutants et étranges sont énumérés sur cette famille. Les Brontë seraient des gens brutaux, lance ainsi le Daily Mail. Le père, Patrick Brontë, qui rappelons-le était révérend, aurait ainsi toujours eu un pistolet sur lui... prêt à dégainer à tout moment. « Aussi arrogant que brutal », rapporte même le quotidien, il refusait que ses enfants mangent de la viande rouge, de peur qu’ils deviennent « mous ».
Et les filles ne sont pas mieux loties. Selon le Daily Mail, la biographe explique que l’une des sœurs, Emily, aurait frappé son chien Keeper sur la tête à plusieurs reprises (parce qu’il salissait la maison avec ses pattes boueuses), le rendant « à moitié aveugle ». Tandis que Charlotte — qui aurait régulièrement pris de l’opium dans sa jeunesse — était détestée de ses élèves lorsqu’elle était enseignante à l’école de filles de Bruxelles. Une haine réciproque : « Si ces filles savaient comme je déteste leur compagnie, elles ne chercheraient pas la mienne autant qu’elles le font », écrivait-elle dans son journal.
Après les défauts, place au physique. Et voilà que les trois sœurs sont décrites comme « banales », voire « fades ». On apprend qu’Emily avait une dent saillante tandis que Charlotte n’en avait presque pas, ce qui ne l’empêcha pas de devoir répondre à plusieurs demandes en mariage.
L’on passera ensuite sur le fait que toute la famille habitait dans une maison assez glauque — aujourd'hui devenue musée — dans un petit village, et que les voisins les décrivaient comme des gens « étranges ». Ou encore que le frère Brontë, décrit comme un génie, est devenu alcoolique.
Un peu d’humanité au milieu de toutes ses révélations ne fait pas de mal : les enfants étaient élevés seuls par leur père. Ils ont en effet perdu tôt leur mère ainsi que de deux de leurs sœurs. « Le spectre de la mortalité » était constamment au-dessus de leur tête, analyse la biographie. Quoi qu'il en soit, moches ou même brutales, les trois sœurs Bronté laisseront derrière elles au moins trois classiques de la littérature : Jane Eyre,Les Hauts de Hurlevent et La Locataire de Wildfell Hall.
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