Chaque semaine, ActuaLitté, en partenariat avec l'association Effervescence, réunissant les étudiants et anciens élèves du
Le 02/09/2014 à 16:51 par Association Effervescence
Publié le :
02/09/2014 à 16:51
master Éditionet Audiovisuelde Paris-Sorbonne, vous donne rendez-vous : retrouvez dans les colonnes de notre magazine une chronique, réalisée par les étudiants de la formation, racontant la vie du master et de l'association.
Cette semaine, découvrez un de nos artistes : Hugo de Faucompret, présenté et interviewé par Charlotte Monnier, des Uchroniques.
La chronique de la semaine dernière vous a permis de lire les propos d'un premier lauréat du concours littéraire du CROUS, Arthur de Boutiny. Nous vous proposons aujourd'hui de lire ceux de Hugo de Faucompret, non moins prometteur, également gagnant du concours de bande dessinée et de peinture du CROUS (voir l'information relayée sur Facebook le 23 juillet par les Uchroniques).
Résidant actuellement au Japon, il va sans dire que nous n'avons pas eu la même chance d'échanger, une heure durant, des propos sur l'uchronie. Nous avons donc privilégié la voie écrite. Mais rassurez-vous, les questions étaient les mêmes et Hugo s'est soumis au jeu de l'interview avec cette même passion propre aux vrais talents. Merci à lui d'avoir affronté un clavier japonais pour l'occasion.
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Qui es-tu ?
En deux mots : curieux et indécis. En plusieurs mots, je dirais que j'aime toucher à tout et découvrir sans cesse de nouvelles techniques ou de nouveaux médias. J'ai commencé le dessin en m'intéressant à la bande dessinée et aux livres de jeunesse, comme beaucoup de dessinateurs que je connais. Parmi mes premières influences, je citerais Claude Ponti (Pétronille et ses vingt petits), Philippe Corentin (L'Afrique de Zigomar) et Kazuo Iwamura (La Famille souris). Ne vous demandez pas pourquoi tous ces bouquins viennent de L'école des loisirs, mes parents m'avaient offert un abonnement et j'ai dévoré leurs livres toute mon enfance. Quant à mes sources d'inspiration en matière de bande dessinée, je citerais plutôt Les Humanoïdes associés ou le travail des dessinateurs de Métal hurlant. J'admire beaucoup leur boulot !
Au lycée, ma curiosité et mon indéfectible désir d'apprendre m'ont amené à pratiquer beaucoup de disciplines aussi différentes que sporadiques : la photographie argentique, le modelage, la poterie, le dessin de nu et natures mortes, la peinture à l'huile, le multimédia et la bande dessinée.
Il n'empêche que je suis toujours aussi indécis ! Après mon bac, j'ai étudié trois ans à l'école Estienne, dont deux en DMA de gravure où j'ai avant tout travaillé mon dessin et acquis une discipline exceptionnelle que j'essaie de mettre en pratique au quotidien. Ayant toujours été impressionné par le cinéma et encore plus par l'animation, c'est dans ce domaine que je suis tombé il y a maintenant deux ans. Même si à l'heure actuelle je n'ai que deux ou trois courts métrages à mon actif, je crois pouvoir affirmer sans trop d'hésitation que j'adore ça. J'ai en effet plein de films en tête et pas seulement d'animation.
Aujourd'hui, je crois que la réalisation est véritablement ce qui m'intéresse et me donne envie de continuer à travailler dur et bien sûr à découvrir, apprendre et explorer. Je rêve un jour d'être amené à voyager pour la réalisation d'un film par exemple. Cela m'ouvrirait à d'autres horizons, d'autres cultures… Je dois d'ailleurs à l'animation la chance de répondre à tes questions depuis le Japon ! Je vois aussi l'ailleurs et l'étranger comme un moyen sûr de remédier au manque d'inspiration dont il m'arrive de souffrir.
Comment définis-tu ton travail ?
Surtout très hétéroclite, de par les nombreuses techniques que j'expérimente. En revanche, plus le temps passe et plus je constate malgré moi que certaines techniques me plaisent plus que d'autres. Par exemple, j'écris de plus en plus afin de pouvoir faire évoluer des personnages et une histoire au sein d'un univers conçu au préalable. C'est agréable de se contraindre pour avancer et typer son projet.
Honnêtement, mon travail est assez brouillon, « rough » comme il se dit dans l'animation. Parfois j'aime ça, mais cela peut aussi me bloquer quand il faut être fidèle à un style bien précis et respecter le design d'un personnage en animation (dont on n'a justement pas créé le design !).
Cette dimension « compulsive » de mon dessin a ses bons et ses mauvais côtés : cela me permet de mettre assez rapidement en images une idée et de pouvoir m'éclater sans complexe en dessin ou en peinture. Mais je suis parfois seul à comprendre mes idées et leur illustration. Pour un métier censé être communicatif, tu imagines le problème que cela peut représenter. C'est pourquoi j'écris de plus en plus ; l'écriture m'aide à organiser mes idées et ma création.
Comment as-tu eu connaissance du projet des Uchroniques ?
C'est mon amie et collègue du DMA Gravure, Adèle, qui m'a parlé de votre projet. Elle m'a expliqué le concept de la maison d'édition éphémère et de l'ouvrage unique se basant sur une uchronie relative à la non-chute du mur de Berlin. Le projet m'a tout de suite plu et je l'ai trouvé très stimulant d'un point de vue imaginatif. Cet ouvrage était collectif et a réuni un grand nombre de participants, écrivains et illustrateurs, le tout chapeauté par une sacrée équipe ! Cela m'intéressait donc beaucoup de voir ce que chacun allait proposer. Et comme j'aime bien donner un coup de main aux copains quand je le peux, j'ai promis à Adèle que je ferais un petit quelque chose.
© Catherine Rio - Service communication du CROUS de Paris
Hugo de Faucompret, Aether, jour de pied-de-vent, Les Gobelins.
1er prix « peinture et art numérique » au concours du CROUS.
Qu'en as-tu retiré ? Points positifs et négatifs ?
Je regrette (comme souvent) de ne pas avoir pu y consacrer le temps que je voulais mais je me suis vraiment amusé à écrire sur le thème qui a été choisi. Youssah va faire mal est un texte un peu déjanté sur un personnage fictif, vivant dans le futur et dans un monde dans lequel le Mur ne serait jamais tombé. C'était enthousiasmant de réécrire le passé et d'imaginer des événements futurs plausibles (ou pas) mais qui ont pour point commun de ne jamais être arrivés dans notre histoire. C'était pour moi une bonne expérience, et un prétexte pour écrire sur un sujet que je ne serais sûrement pas allé chercher par moi-même. Merci les Uchroniques, vous êtes bons.
Et pour la suite, quels sont tes projets ?
Actuellement, je suis à Tokyo pour un stage en tant que concept artist dans une entreprise de jeux vidéos et de films d'animation 3D. Je travaille sur deux projets de longs métrages. Il n'y a pas encore de scénario, mais disons une storyline, un pitch et des descriptions de personnages. En partant de cette base, il faut développer l'univers visuel du film, proposer des designs de personnages et de décors, trouver des gammes colorées et pousser les compositions, etc.
C'est un gros travail qui exige d'échanger régulièrement avec les réalisateurs afin d'aller au plus proche de ce qu'ils ont en tête. À ce stade, les projets ne verront peut-être jamais le jour. Mais tout le travail d'écriture et de recherches graphiques permettra la constitution d'un pitch pack en vue de proposer le projet à un producteur. Nous verrons bien ce que cela donnera dans les mois à venir…
À mon retour en septembre je démarrerai ma dernière année d'études à GOBELINS, en animation. Le film de fin d'études s'annonce donc comme un projet qui risque de m'occuper une bonne partie de l'année. Dans un futur proche, j'ai quelques projets qui devraient bien occuper mon temps libre. Au Japon, en parallèle à mon stage, j'ai par exemple réalisé une vingtaine d'illustrations en noir et blanc pour un roman de fantasy britannique pre-Tolkien. Le tout est au crayon gras et peinture blanche. Je n'avais jamais vraiment approfondi cette technique. C'est donc un peu fastidieux mais plaisant. Il devrait sortir fin 2014 ou courant 2015. Je n'en dis pas plus, vous serez peut-être mis au courant !
En octobre, je participerai au numéro 6 du Flûtiste, un fanzine d'illustrations et bande dessinée alternative. Pour l'occasion je suis en train d'écrire un script d'environ cinq ou six pages de bande dessinée en noir et blanc. Leur fanzine est un bel objet, la couverture est sérigraphiée et l'intérieur est imprimé sur papier recyclé noir et blanc. De par leur tirage limité, les exemplaires sont numérotés… Avis aux collectionneurs !
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Vous avez la possibilité d'apprécier le travail d'Hugo de Faucompret en commandant notre ouvrage, papier (18 €) ou numérique (0,99 €), en ligne ou en librairie en visitant le site des Uchroniques.
Autrement, vous pouvez admirer sa technicité et son imaginaire en visitant son profil VIMEO et son blog, où vous trouverez son portfolio et son CV parmi les entrées principales.
Si vous voulez (re)lire nos chroniques déjà publiées sur ActuaLitté, c'est ici ! Si vous voulez être informés chaque semaine de la parution de notre nouvelle chronique, c'est ici !
À mardi prochain !
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