Pour l’explorateur Richard Evan Schultes, les psychotropes ont joué un rôle crucial dans l’Histoire de l’humanité. Les effets des champignons et plantes sur les sens soufflant peut-être à l’homme primitif l’idée de Dieu. Que vous soyez pour ou contre la légalisation du cannabis, un bref aperçu de ce tour du monde halluciné ne peut pas vous faire de mal.
Le 07/01/2021 à 16:51 par Gariépy Raphaël
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Publié le :
07/01/2021 à 16:51
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Bien avant qu’Amsterdam ne devienne une destination prisée des citoyens européens, partis en quête de substances récréatives, Richard Evan Schultes faisait ses bagages pour aller à la rencontre de champignons exotiques. Comme le rappelle Open Culture, dans les années 40, ce fondateur de l’ethnobotanisme avait décidé d’étudier les rapports des peuples autochtones de la forêt amazonienne avec les plantes médicinales et psychotropes.
Plus d’une décennie durant, le chercheur s’est immergé dans cet environnement, collectant plus de 24.000 espèces de plantes, dont quelque 300 nouvelles pour la science. Quant à savoir si le savant donnait de sa personne pour mieux saisir l’effet des végétaux sur l'organisme, l'histoire de la science ne le dit pas. Pas trop fort en tous cas. En 1977, il réunit la somme de ses connaissances dans l’Atlas des plantes hallucinogènes du monde : un précis de chimie et de botanique.
« Peu importe si nous pensons que la consommation d’hallucinogènes par les hommes dans les sociétés primitives ou sophistiquées constitue une utilisation, une mauvaise utilisation ou un abus, les plantes hallucinogènes ont indéniablement joué un rôle important dans la culture humaine et continueront probablement de le faire. Il s’ensuit qu’une compréhension claire de ces agents physiquement et socialement puissants devrait faire partie de l’éducation générale de l’homme », écrit-il dans son introduction.
Schultes avait beau être fasciné par ces plantes, il n'approuvait pas pour autant l'usage récréatif qui commençait à se développer en Occident. Si le scientifique n’a pas discuté directement avec Breton, c’est avec un certain mépris qu’il considérait les tentatives des poètes pour atteindre un mythique inconscient créatif, via la prise de substances.
L’explorateur était également considéré comme un pionnier en matière de défense contre l’environnement. Enseignant à Harvard, il n’hésitait pas à évoquer la disparition des tribus brésilienne en cours au XXe siècle. Sa position vis-à-vis des autochtones n’a de plus jamais été celle du colonisateur : « Je ne crois pas aux Indiens hostiles », avait-il par exemple affirmé, « tout ce qui est nécessaire pour faire ressortir leur gentillesse est un respect réciproque ».
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L’ouvrage est malheureusement difficilement trouvable en format physique. D’anciennes éditions françaises traînent encore sur Amazon pour la modique somme de 70 €, mais le plus simple reste de se plonger numériquement dans son contenu. L’œuvre est entièrement disponible dans sa version anglaise à cette adresse.
Crédit photo : L’Atlas des plantes hallucinogènes du monde - Richard Evan Schultes
2 Commentaires
Dépaysage
08/01/2021 à 12:04
Très intéressant. Attention toutefois à l'usage de l'adjectif "primitif" ("homme primitif" ou "sociétés primitives") : déjà peu pertinent déjà dans les années 1970, il est scientifiquement caduc aujourd'hui.
Zneuf
13/01/2021 à 17:06
Qu on soit pour ou contre la légalisation du cannabis n en fera pour autant jamais un hallucinogène mais un psychotrope ... fumer un joint ou manger des champignons hallucinogenes vous vous rendrez compte que la différence est loin d être subtile😉
Pour le reste article intéressant