En déplacement à Lille pour ses vœux aux fonctionnaires, Nicolas Sarkozy est revenu sur ses grandes idées concernant l’évolution de la fonction publique. Moins de fonctionnaires, mais des agents mieux payés.
Le 15/01/2008 à 09:00 par Clément Solym
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15/01/2008 à 09:00
"La réduction des effectifs ne peut pas se faire sans amélioration concomitante de la paye. J'ai proposé, et nous tiendrons avec le Premier ministre: réduction des effectifs et partage moitié-moitié des gains de productivité entre les agents et les finances publiques", a-t-il dit notamment.
En 2008, 22900 départs à la retraite ne seront pas remplacés. On devrait passer à partir de 2009 à 35000 par an. Le chef de l’État reconnaît qu’une partie des fonctionnaires a perdu du pouvoir d’achat (24% selon le ministère des Finances) mais il assure que la "garantie individuelle de pouvoir d'achat", mécanisme mis en place par le gouvernement, garantirait que le traitement indiciaire de base "évolue au minimum au même rythme que l'inflation".
Les syndicats eux demandaient une revalorisation du point d’indice, ce qui toucherait ainsi tous les fonctionnaires. Mais le ministre de la Fonction publique, Eric Woerth, n’a évoqué cette possibilité que pour l’année 2008, sans rattrapage pour l’année 2007.
"Je veux rendre hommage aux syndicats qui ont eu le sens des responsabilités et ont à coeur de défendre au mieux les intérêts des fonctionnaires", mais "je veux aussi jouer cartes sur table: nul n'a le droit de monopoliser la parole des fonctionnaires", a prévenu Nicolas Sarkozy.
Enfin, le président a réaffirmé sa volonté d’"une véritable rupture dans la manière de gérer les carrières", sur la base du mérite et de l'effort. Les modalités de promotion seront modifiées, avec un recours accru à la promotion interne. Un "capital seconde carrière" permettra de changer de métier ou de qualification.
"Je ne peux pas vous promettre qu'on double les salaires, qui voudrait me croire?", mais "c'est un chantier passionnant que nous allons faire vivre", a-t-il conclu.
Chantier passionnant sans doute, mais avec beaucoup moins de bras sur le terrain pour pouvoir effectuer les différentes missions allouées à la fonction publique d’État.
Au vu du nombre actuel de fonctionnaires en France, une année de suppressions de postes ne se voit quasiment pas concrètement. Mais au bout de cinq ans, on arriverait tout de même avec une moins value de quelques 162900 serviteurs de l’État…
Là où l'on ne risque pas de voir une baisse d'effectifs, c'est dans les classes. On va bien revenir à notre bonne vieille école...au moins lorsque l'on rentrera dans une classe, on pourra en avoir l'impression numérique !
En 2007, entre 68000 et 82000 fonctionnaires sont partis à la retraite. On se rapproche donc de un sur deux non remplacés.
Le problème d’une telle fourchette…c’est son imprécision. Rappelons à ce titre que le Canard enchaîné avait révélé dans son édition du 12 décembre 2007 un rapport de l’Inspection générale des finances qui précisait que "les outils dont disposent les ministères (...) ne permettent pas aujourd'hui un recensement fiable, cohérent et exhaustif des départs à la retraite (...), leur projection sur l'avenir n'est donc pas assurée".
Autrement dit, l’État lui-même ne sait pas vraiment combien il a de fonctionnaire sous sa tutelle !
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