M. Rocard s'explique sur l'enseignement de l'économie
Le 28/01/2008 à 11:46 par Clément Solym
Publié le :
28/01/2008 à 11:46
Michel Rocard fait partie de la commission présidée par Marcel Pochard qui réfléchit au renouveau du métier d’enseignant. Cependant M. Rocard précise que le problème du contenu des enseignements n’entre pas dans les compétences de cette commission. C’est uniquement dans le cadre d’une conversation privée, mais rendue publique depuis, que ces questions ont été soulevées. Souvenez-vous, nous vous en avions parlé il y a peu.
Selon l’ancien ministre, il est révélateur « de voir la France très empêtrée dans un dialogue social très difficile. Nous avons le sentiment qu’en matière économique, l’effort d’initiation culturelle est tout à fait insuffisant. »
Après des discussions menées avec l’Apses (Association des professeurs de sciences économiques et sociales), il émerge la demande « qu’en première et en seconde, l’économie soit enseignée à tout le monde. Et pas seulement sous forme d’option en seconde. »
Ce à quoi Michel Rocard ajoute : « cela est tellement important, qu’il faudrait commencer cet enseignement dès le collège. » C’est toutefois une opinion personnelle qui ne sera pas forcément reprise par l’ensemble de la commission. Débuter cet enseignement en quatrième serait une avancée très importante.
Michel Rocard se lance ensuite dans l’historique du traitement des sciences économiques et sociale dans le milieu scolaire. Cet enseignement est arrivé en « 1967, avec des professeurs d’histoire et de géographie pour l’enseigner. Dès 1970, il y a eu des professeurs spécialisés, puis l’agrégation a été créée. Les choses ont beaucoup changé. Mais il reste un petit quelque chose, qui est la rédaction initiale des programmes. Où le regard sur l’économie était presque trop historique, notamment sur l’histoire des batailles de doctrines. Or, l’important est d’arriver à faire comprendre aux gens ce qu’il leur arrive dans leur vie quotidienne. Comme comprendre ce qu’est, par exemple, une convention collective, un salaire, la productivité, une entreprise… C’est en voie de correction. Notre insistance est surtout d’en rajouter. »
Autrement dit, davantage de concret. C’est ce qui était ressorti d’une rencontre avec des lycéens qui avaient une vision de l’économie très abstraite, totalement coupée de leur quotidien. Concernant la rédaction des programmes, Michel Rocard est ouvert à la possibilité que des chefs d’entreprise y participent. Mais il faudrait aussi y associer les autres partenaires de l’économie avec un équilibre entre employeurs et salariés.
Interrogé sur la possibilité d’intégrer ces propositions au sein du rapport qui sera présenté par la commission dans un mois, Michel Rocard revient sur les missions premières qui incombent à ce rapport : « le recrutement, la formation, la carrière, les mutations, le bonheur à exercer le métier, les conditions dans lesquelles s’exerce le métier. »
Le débat sur l’enseignement de telle ou telle matière n’en fait pas partie. Cependant vu que cette question a été rendue publique, le ministère concerné connaît la position de la commission sur ce sujet.
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