Et de deux, pour l’Académie Goncourt, qui après son président, voit partir l’une de ses jurés : Virginie Despentes. Dans une lettre adressée à ses coreligionnaires, celle qui était arrivée en même temps qu’Éric-Emmanuel Schmitt détaille les raisons de sa rupture avec l’Académie. Des repas trop copieux ? Non point. Enfin, sait-on jamais ?
Le 06/01/2020 à 17:12 par Victor De Sepausy
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Publié le :
06/01/2020 à 17:12
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En janvier 2018, deux ans après son arrivée dans le prestigieux prix, la romancière répondait : en effet, on pouvait se demander pourquoi elle rejoignait le jury. La réponse était simple : « J’ai accepté parce qu’on me l’a proposé. » Quatre ans plus tard, le départ s’effectue avec autant de simplicité, ou presque : elle part, parce qu’elle n’a plus le temps.
L’information avait été passée ce 4 décembre auprès des autres jurés. « Très attachés à sa personnalité chaleureuse, à sa vision ouverte de la littérature, nous regrettons profondément son départ, mais, écrivains avant d’être lecteurs, comprenons sa démarche et la respectons », déclare l’Académie.
Or, figurer parmi les membres implique une activité à temps complet — tant dans la présence lors de manifestations culturelles que pour les lectures, « qui nous obligent souvent à mettre nos travaux personnels entre parenthèses ».
Virginie Despentes quitte l’académie Goncourt : l’intégralité de la lettre qu’elle a adressée aux Académiciens pic.twitter.com/RVuw02vTv0
— Académie Goncourt (@AcadGoncourt) January 6, 2020
Voici le courrier qu'elle a adressé à l'Académie :
Je prends en ce début d’année la décision de quitter l’académie Goncourt, avec une sincère tristesse tant cette expérience est exceptionnelle, sur le plan humain comme sur le plan littéraire.
Lorsqu’il y a quatre ans vous m’avez proposé de prendre place parmi vous au couvert de Régis Debray, j’ai accepté avec un enthousiasme qui ne s’est pas démenti, car il faut la vivre pour connaître toute la richesse de l’aventure Goncourt.
Je vous remercie de m’avoir invitée à vous retrouver chaque mois chez Drouant. J’ai aimé échanger avec vous autour des romans, j’ai aimé les marathons de lecture de l’été, la grande ouverture d’esprit avec laquelle vous avez accueilli mes avis, parler avec vous de vos expériences d’auteurs, et j’ai aimé l’odeur d’encre qui a envahi mon bureau au fur et à mesure que les livres s’y accumulaient.
J’ai découvert beaucoup d’auteurs contemporains qui m’ont passionnée, et à côté desquels je serais passée si je ne m’étais astreinte à cette discipline si particulière qui nous est commune.
Mais j’ai aujourd’hui un problème simple je manque de temps pour écrire. J’avais, en acceptant de rejoindre l’académie, à la fois surestimé mes capacités de travail et sous-estimé l’engagement que le jury requiert…
J’ai plusieurs projets d’écriture qui ont pris du retard, dont je veux désormais faire ma priorité. Je me réinstalle à Barcelone et désire y travailler sans que le calendrier académique m’impose des va-et-vient réitérés avec Paris.
Votre compagnie me manquera.
J’envie déjà celle ou celui qui me remplacera, car je connais désormais le plaisir de découvrir le fonctionnement de cette académie et la bienveillance mutuelle qui y règne. Longue vie au Goncourt !
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Décourageant
07/01/2020 à 11:51
>:( De toutes manières plus aucun éditeur n'a le temps, ou n'est pas séduit, ou ceci, ou cela. Ont-ils vraiment envie de lire les textes ? Je doute qu'ils aient l'envie de travailler. Voyez le nombre d'auteurs qui se plaignent ou passent à l'auto édition, c'est révélateur.
Clemso
07/01/2020 à 14:22
Lol
Trop de scribouillards
L auto-édition est révélatrice de l'ego des auteurs qui y passent. Rien d'autre.
rogger
10/01/2020 à 11:48
N'est-ce pas à cause de prix attribué à Dubois, pour une œuvre qui ne casse pas une patte à un mouton ,