On l'a souvent répété, profiter des avantages du numérique et du net pour la promotion de livres, d'accord, mais faire n'importe quoi, c'est risqué. La dernière campagne en date, orchestrée par Michel Lafon ou plus précisément Olivier Descosse, auteur de Les enfants du néant a de quoi faire sourire.
Le 26/05/2009 à 11:33 par Clément Solym
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26/05/2009 à 11:33
Les belles histoires commencent par un email
Ou pas... Une certaine Chloé Nolife a en effet contacté différents acteurs-blogueurs de la toile pour se confier à eux. Un premier mail pour demander des conseils sur la création de son blog, somme tout anodin :
La campagne aurait commencé voilà trois semaines - chose étonnante, nous n'avons absolument rien reçu... quel dommage... La suite est croustillante : chez La Lettrine, qui se montre un peu ennuyée par la petite empêcheuse de bloguer en rond, on espace les réponses et finalement les mails reçus deviennent très personnels, avec une tendance à la confidence plutôt inattendue, même de la part d'une jeune fille de 15 ans. L'anonymat sur le net, certes, mais tout de même.
Chez Polar Noir, on laisse couler, alors que les appels - pas au secours, là encore quel dommage - se multiplient. Mais dans un cas comme dans l'autre, la petite Chloé parvient à glisser un petit mot sympathique et promotionnel :
Le même message est envoyé à La Lettrine et Polar Noir, mais d'autres ont sûrement reçu ce message. Anne-Sophie Démonchy ne s'en laisse pas conter : « Je lis le mail en diagonale, me dis que je suis tombée sur une déséquilibrée ou un imposteur : une inconnue raconte sa vie, trouve cela étrange de se confier comme ça à moi (ce qui l’est en effet…) et me demande d’en faire autant ! Chloé ne peut être une adolescente, mais une caricature. Je pense aussitôt à une plaisanterie de mauvais goût. »
Plus dures seront les ventes
Et pour cause : le 22 mai, un dernier mail leur parvient, qui va donner à cette fresque un côté presque comique, sinon risible :
Alors comme ça, il y a des auteurs qui s'amusent à donner vie à leurs personnages et qui pensent honnêtement que ce type de campagne viral de marketing hasardeux pourrait leur ouvrir des portes ? Car bien évidemment le dernier courriel contient tout le matériel promotionnel nécessaire à une petite annonce pour la sortie du livre. En outre, on propose même de recevoir le livre, histoire de le chronique fissa et de publier son avis sur le blog. Mauvais ou bon, un avis parle au moins d'un livre...
Marketing viral, en période de grippe porcine
Certes les courriels envoyés ne sont pas racoleurs, et confient une certaine détresse, mais l'objectif de « susciter votre intérêt et introduire le nouveau roman d’Olivier Descosse » semble tout de même foireux.
Reste un ultime message que cite Anne-Sophie : « Si toutefois cette opération de communication atypique vous avait dérangé, si vous estimez avoir perdu votre temps dans cette affaire, n’hésitez pas à nous en faire part de manière à éviter de reproduire certaines erreurs à l’avenir. »
Tu m'étonnes ! L'opinion est sans appel. Ce qui amusera le chaland pour qui l'affaire prend une tournure cocasse, c'est la réponse que nous fit l'éditeur ce matin même lorsque nous l'avons contacté : « Je ne suis pas au courant. Pourriez-vous me rappeler dans trois jours, ou la semaine prochaine », explique l'attachée de presse.
Alors autant rater sa campagne de com', ça arrive, sur la base d'une mauvaise idée, autant que personne ne soit averti dans la maison qui publie l'auteur... Avec en prime la vidéo de l'auteur expliquant son artistique démarche... Quelle modestie dans le propos !
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