La 16e Foire du livre de Beijing s'ouvre sur un slogan fort et ouvert : « Pour voir ce que le monde lit ». Mais autant le monde sait déjà à peu près ce qu'il bouquine, autant on aimerait bien en savoir plus sur la Chine elle-même.
Le 05/09/2009 à 12:27 par Clément Solym
Publié le :
05/09/2009 à 12:27
Avec 56 pays représentés et plus de la moitié des 1500 exposants venus de l'international, la curiosité sera plus difficilement assouvie.
Pas de crise en Chine pour le livre
La crise n'est pas finie, loin de là, ou du moins le ralentissement économique fait encore valoir sa force d'inertie. L'occasion rêvée, estime Youngsuk Chi, de Reed Elsevier, de mieux cerner les efforts à réaliser, et surtout les secteurs de l'édition dans lesquels les mener. « Globalement, tous les éditeurs sont confrontés à la question de la demande des consommateurs, ainsi que la hausse des coûts de la mutation d'une édition traditionnelle vers une édition numérique », estime-t-il.
En Chine, foin de la crise, assure Li Pengyi, vice-président de China Publishing Group, plus important conglomérat du pays. Le marché a augmenté de 20 % en termes de revenus depuis le début 2009. « Parce que l'économie chinoise est très bonne, le secteur de l'édition dans le pays est en pleine croissance. Des segments forts comme les dessins animés, l'édition numérique et les manuels. »
L'engagement du gouvernement
Pourquoi cette croissance ? Grâce à une meilleure éducation et un niveau culturel plus élevé : deux perspectives qui favorisent également les ouvertures vers l'emploi. « En outre, le gouvernement chinois a mis l'accent sur la lecture et l'on en tire les bénéfices », ajoute Chi Youngsuk. Le Programme de Librairie Rurale devrait entraîner la construction de bibliothèques dans les quelque 600.000 villages du pays au cours de 10 prochaines années. Des dons pour 1,3 milliard de personnes vivant en zones rurales, cela représente 70 % de cette population qui accédera plus facilement aux livres.
PIratage et international
Lutter contre le piratage, le grand mot du pays, et qui lui a valu un blâme de la part de l'Organisation mondiale du commerce, et favoriser l'essor numérique, sont deux autres grands axes de leur parcours. Et qui intéressent désormais les éditeurs internationaux. Attirer les talents et les éditeurs, c'est augmenter le marché et surtout faire grossir les investissements dans le pays.
Ainsi, les ouvrages permettant d'apprendre l'anglais ont le vent en poupe, parce que la Chine s'ouvre vers l'international et le monde occidental. Entre autres, les sciences sociales, le droit international sont des matières qui suscitent un intérêt croissant. Pour les éditeurs universitaires, c'est l'aubaine : on recherche plus de titres permettant un développement personnel que des lectures de simple plaisir. Tout un programme...
Par Clément Solym
Contact : clements@actualitte.com
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