Interrogé par nos confrères de
Le 03/09/2010 à 10:35 par Clément Solym
Publié le :
03/09/2010 à 10:35
Livres Hebdo (sous abonnement), le PDG de Hachette Livre revient sur la situation qui a dérapé, alors que le Syndicat de la librairie française dénonçait une campagne de publicité abusive en faveur de l'iPad - au détriment, voire au mépris, estimait Benoît Bougerol, des libraires.
Pourtant, le PDG de Hachette Livre regrette avant tout un malentendu. Si la promotion des ebooks sur iPad faisait bien valoir leur présence dans l'iBookstore, elle n'avait nullement l'intention de se montrer méprisante à l'égard de la librairie.
Non, rien de rien, non on ne vend encore rien...
Et d'expliquer : « Il faudrait que je sois totalement tombé sur la tête pour éprouver un quelconque mépris pour les libraires qui assurent, et pour longtemps encore, 100 % de mon chiffre d’affaires. C’est un vrai malentendu, et je le regrette. » Et d'affirmer que la vente de livres numériques est aujourd'hui inexistante en France.
Durant l'été, une lettre adressée aux membres du SLF expliquant les récriminations du syndicat s'était propagée. Il déplorait avant tout « un canal de vente qu'il [Hachette, NdR] privilégie à ce point dans sa communication ». Un appel à signature qui avait contraint le PDG de Hachette à réagir auprès de ses collaborateurs, dans une lettre que nous avions dévoilée en exclusivité.
Dès lors, la question que l’on doit se poser est celle de savoir ce qui est préférable : que cette évolution soit maîtrisée par les éditeurs, qui ont tout intérêt à ce que perdure un réseau dense et diversifié de librairies, notamment en pratiquant une politique tarifaire prudente et équilibrée, ou qu’elle soit impulsée par tel ou tel opérateur étranger à nos métiers et qui se servirait de nos livres comme produit d’appel pour vendre autre chose ? Ou encore, troisième hypothèse, qu’un piratage à grande échelle ruine toute la chaîne du livre, comme elle a ruiné celle du disque, parce que nous aurions tardé à mettre à disposition nos livres électroniques sur toutes les plateformes ?(lire l'intégralité)
Et aujourd'hui, il revient sur ce point : le métier d'éditeur n'est pas celui d'un support, numérique ou papier, mais celui d'un texte et de sa publication. Et c'était en ce sens qu'il aurait fallu comprendre la campagne de promotion. Et d'ajouter que la position internationale de Hachette permet au contraire d'avoir pour la France l'avantage d'un regard global et d'une expertise plus pertinente.
Communication hasardeuse ?
Dans ce cas, nous confiait Benoît Bougerol, « le véritable problème n'est pas l'iPad, c'est la place des lieux de vente, des librairies, dans cette campagne. Pourquoi ne pas avoir communiqué sur la présence de tel ou tel ouvrage en librairie et en plus sa disponibilité sur la boutique d'Apple » ?
Excellente question. Dans tous les cas, le bonhomme à qui l'on doit cette publicité ne doit pas vivre des heures très réjouissantes...
Commenter cet article