À l'occasion de la rentrée littéraire Teresa Cremisi, la P.D.G. de Flammarion et vice-présidente de RCS Libri, est revenue sur certains sujets lors d'une interview comme la rentrée littéraire et les prix littéraires, le métier d'éditeur, la « best-sellerisation » de la France et le numérique.
Le 07/09/2010 à 10:55 par Clément Solym
Publié le :
07/09/2010 à 10:55
Évidemment, avec la présence de Houellebecq (qui a dû faire face à une accusation de plagiat) dans la liste du Goncourt et du Renaudot, la question de la relation de Flammarion avec les prix littéraires était inévitable.
Dans la solitude d'un champ de Goncourt
D'ailleurs, Teresa Cremisi rappelle à nos confrères des Échos que « cela fait des décennies que Flammarion n'a pas reçu un grand prix de littérature française » et concernant Houellebecq, elle affirme que « rien n'est plus difficile que d'être un Goncourt annoncé ».
D'autant plus que l'écrivain l'a déjà raté par trois fois. Quant aux histoires de trucage des prix, elle est formelle ça n'existe pas aujourd'hui en France mais on peut « évoquer des habitudes, des jeux d'amitié et d'influence ». Officiellement, Flammarion avait à ce titre répondu que Houellebecq « utilise effectivement les notices et sites officiels comme matériau littéraire brut pour parfois les intégrer dans ces romans après les avoir retravaillés ».
Une plus grosse que la tienne
Un autre des sujets importants de cette interview était la « best-sellerisation » qui touche la France. Si le phénomène a d'abord concerné les pays anglophones et l'Italie, il arrive depuis quelque temps dans nos vertes contrées. L'éditrice constate qu'il a « une trentaine d'écrivains capables de franchir le seuil des 100 000 exemplaires » mais que les livres qui se vendaient auparavant entre 5 000 et 15 000 exemplaires se vendent aujourd'hui un peu moins bien.
Selon elle, toute l'industrie (éditeurs, distributeurs, libraires) a besoin des best-sellers. Elle salue au passage le travail des libraires qui poussent tout de même les livres moins connus et déclare : « Aujourd'hui, les libraires qui défendent leurs goûts sont de vrais héros ».
Un numérique, propre à chacun
Dernier point, important le numérique. L'éditrice relève plusieurs comportements différents selon les pays, lecture sur portable au Japon, lecture sur Kindle et iPad aux États-Unis, la plate-forme commune des éditeurs BD en France. Le marché devrait donc être assez différent d'un pays à l'autre. Cela dit, elle estime que « pour l'instant, le public n'est pas encore familier du livre numérique ».
Elle est aussi revenue sur le combat des éditeurs français et italiens pour que la TVA du livre et celle de l'ebook soient identiques et a rappelé que les éditeurs français avaient spécifié à Google, Apple et Amazon qu'aucun d'entre eux n'aurait d'exclusivité de commercialisation.
Elle a aussi souligné la mise en place par les éditeurs de différentes plates-formes « pour permettre aux libraires d'accéder à [leurs] oeuvres numérisées ».
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