Le jury du prix Virilo, en opposition au prix Femina, a décerné le titre éponyme. Celui-ci « récompense un roman francophone publié dans l’année ayant touché le jury par son audace littéraire, sa justesse, ou toute autre qualité faisant sens »
Le 02/11/2010 à 11:52 par Clément Solym
Publié le :
02/11/2010 à 11:52
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C'est donc Emmanuel Dongala, pour Photo de groupe au bord du Fleuve (Actes Sud). Le jury a déclaré avoir apprécié « la description féministe d’une Afrique contemporaine démunie et violentée, mais pleine d’espoir et d’humanité ».
Pour ce qui est du prix Trop Virilo, qui lui « récompense la poussée de testostérone littéraire la plus vivace de l’année, le livre ou essai qui doit sentir l’homme, l’aigre vestiaire de fin de match », a lui été remis à Virginie Despentes, pour Apocalypse Bébé (Grasset). Elle succède au palmarès à Valérie Giscard d'Estaing pour son livre La princesse et le Président.
Le prix Virilo a été décerné au café des ambassadeurs, en face du Crillon où sera décerné l'adversaire, le prix femina. Avant tout, ce prix est l'histoire d'une bonne dose d'humour et de bonne humeur. Et aussi une histoire de dents perdues en chemin, à lire dans notre reportage de l'an passé.
Question humour, le jury n'en manque pas. Autour des deux prix phares, pullulent une foule de prix annexes pour consoler (ou pas) ceux qui ont vu le titre suprême leur échapper. Amélie Nothomb (Une forme de vie) est ainsi lauréate du prix « Grenelle de l'environnement » : « à l’heure du développement durable et du numérique, il est triste d’abattre des arbres pour imprimer des livres comme celui-là".
Le jury n'a pas sa langue dans sa poche, et fait de la provocation tout ce qu'il y a de plus viril. Le prix de l’auteur dont le destin est d’avoir le Goncourt ("donc autant qu’il l’ait maintenant et qu’on ne nous fasse plus chier") revient à Michel Houellebecq pour « La Carte et le territoire ».
Une égalité est à noter entre Marc Dugain pour «L’insomnie des étoiles » et Agnès Desarthe pour « Dans la nuit brune ». Ces deux-là n'ont pu se départager, et sont donc tous deux lauréats du prix du roman "grâce auquel on découvre que, somme toute, les nazis n’étaient pas vraiment des gens tout à fait fréquentables".
L'humour potache est roi, et avant que vous en soyez écoeuré, je souligne la magnifique accession de Martin Provost au prix Charal pour “Bifteck”.
Soulignons quand même que le prix Virilo est tout ce qu'il y a de plus sérieux, disons même critique. C'est rare et appréciable. Retrouvez tous les prix et accessits, et beaucoup de poils, sur leur site, Virilo.
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