La crise se poursuit, alors que la jeune Française a vu son pourvoi en cassation rejeté par la cour de justice mexicaine. Florence Cassez, condamnée à 60 ans de réclusion, pour une affaire d’enlèvement et dont les conditions de l’arrestation sont toujours mises en doute, devient le sujet d’un possible conflit diplomatique entre la France et le Mexique.
Le 12/02/2011 à 20:42 par Clément Solym
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12/02/2011 à 20:42
Alors que le pays avait refusé le transfert de Florence Cassez en France, afin qu’elle y purge sa peine de prison, voilà que la situation s’envenime. Pour François Bayrou, président du MoDem, est pour sa part dubitatif. « Est-ce que le meilleur chemin est d'ouvrir une crise diplomatique avec un grand pays comme le Mexique ? Sur ce point, je m'interroge. »
Interrogation légitime, sans doute, et qui résonne comme une victoire, pour les ONG défendant les victimes d’enlèvements. Alejandro Marti, président de Mexico SOS, cité par l’AFP, estime qu’avec le cas Cassez, « c'est une démonstration de plus pour faire savoir aux auteurs d'enlèvements que le poids de la loi existera pour celui qui ose continuer ».
L'année du Mexique en France menacée
L’enjeu diplomatique s’accentue, alors que Florence Cassez continue de crier et clamer son innocence et que sa mère, Charlotte, est récemment intervenue pour demander «l'annulation de l'année du Mexique en France », estimant que cette célébration devenait impensable, dans de pareilles circonstances. Une requête dure à entendre alors de que multiples manifestations culturelles doivent se tenir, tant dans le domaine littéraire que plus largement artistique - avec des programmes d’échanges pour les auteurs des deux pays.
Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, se retrouve ainsi écartelé, au point qu’il se retranche, évidemment, derrière Nicolas Sarkozy. « Il y a d'une part le Mexique, ses artistes et son patrimoine. Il y a d'autre part l'État », a précisé le ministre, qui a affirmé ne prendre de décision qu’après que le président a reçu les parents de Florence, lundi 14 février.
« J'attends que le président de la République ait reçu la famille de Florence Cassez et qu'une définition politique de la question des relations entre États soit arrêtée pour ensuite décider de ce que sera la politique propre du ministère de la Culture vis-à-vis des représentants de la culture mexicaine. »
« Représenter à travers une Année les artistes et le patrimoine, c'est noble et légitime. » Et d’ajouter : « En revanche, lorsque la responsabilité des États est engagée, que ce soit dans le domaine culturel, industriel ou économique, à ce moment-là, c'est aux États de prendre leur responsabilité. »
Aubry a pris position
De son côté, Martine Aubry a déjà pris le parti d’annuler une exposition mexicaine, dont le vernissage devait avoir lieu jeudi soir. Une exposition « a été annulée conformément à la position de Martine Aubry », précise un communiqué.
Par Clément Solym
Contact : clements@actualitte.com
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