Avec pour sous-titre « La fondation progressiste », le groupe de réflexion Terra Nova (créé en 2008), situé à gauche sur l’échiquier politique, s’attèle, en préparation des présidentielles de 2012, à faire des propositions en vue d’un grand changement. Voici donc l’arrivée des bonnes idées pour une réforme d’ampleur de l’enseignement supérieur.
Le 25/08/2011 à 07:02 par Clément Solym
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25/08/2011 à 07:02
Prenant pour appui le manque de concertation qui a précédé la mise en place de la loi relative à la liberté et aux responsabilités des universités (LRU), Terra Nova propose une véritable redistribution des cartes en faveur de l’université et d’un enseignement de qualité beaucoup plus personnalisé. Le but : soutenir au mieux les étudiants pour arriver progressivement aux fameux 50 % d’une classe d’âge à niveau licence sans dégradation parallèle de la valeur du diplôme.
Sur le plan financier, Terra Nova envisage l’initiative de redonner aux universités les moyens de dispenser un savoir de qualité dans des bâtiments répondant aux nécessités d’un enseignement supérieur. Pour cela, la fondation envisage la possibilité de progressivement (sur cinq ans) tripler les droits d’inscription en licence (actuellement fixés à 177 €), tout en les quadruplant en master (245 € aujourd’hui) et doctorat (372 € pour l’instant).
Cette mesure se ferait tout en gardant le système actuel des bourses. Et, pour contrecarrer le problème récurrent du coût des études supérieures, la fondation propose, d’un autre côté, de « créer une allocation d'études supérieures (ALES) en faveur de tous les étudiants, utilisable tout au long de la vie active, d'un montant de 25.000 euros permettant aux étudiants de recevoir 500 euros mensuels pendant une durée de 50 mois ». Un prêt à taux zéro garanti par l’Etat viendrait s’adjoindre à cette allocation, avec un montant pouvant aller de 150 € par mois en licence à 300 € au niveau master.
Le projet paraît quelque peu curieux. En effet, ne serait-ce pas prendre de l’argent d’un côté pour en redonner de l’autre…Pourquoi ne pas directement augmenter les dotations offertes aux universités !
Terra Nova s’inscrit dans la volonté de rééquilibrer le supérieur entre universités et écoles. En université, on supprimerait les cours en amphithéâtre avec une personnalisation plus importante des parcours et des enseignements fournis. La fondation propose aussi de rattacher les classes préparatoires non plus aux lycées mais aux universités avec, en parallèle, la suppression de 33 % du nombre de places dans ces mêmes classes tout en réduisant aussi de 50 % en cinq ans les places aux concours des grandes écoles.
En forme de contrepartie, d’importantes passerelles seraient mises en place pour permettre aux étudiants qui sont sur les bancs de la fac de rejoindre les écoles d’ingénieur ou de commerce. Ce sont en tout 42 propositions qu’établit Terra Nova. Le site de la fondation donne accès à l’ensemble du rapport ou simplement à sa synthèse.
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