Liao Yiwu, l'écrivain chinois, dissident et exilé, avait reçu en juin dernier le Prix de la Paix du Syndicat des éditeurs et des libraires allemands, il sera à la Foire du livre de Francfort, le 14 octobre prochain, dans l'église de Saint-Paul, pour recevoir cette récompense.
Le 17/09/2012 à 15:20 par Clément Solym
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17/09/2012 à 15:20
« La prose et la poésie de Liao Yiwu forment le précieux témoignage des laissés pour compte de la société chinoise » d'après un communiqué publié par le conseil d'administration du syndicat, comme le rapporte Publishing Perspectives. L'auteur qui a connu la prison, la torture et la répression est désormais une figure emblématique de la contestation en Chine.
Né en 1958 à Chengdu, originaire de la province de Sichuan, ce poète, musicien, romancier et documentariste est l'auteur, The Corpse Walker, God is Red, For a Song and A Hundred Songs et Bullets and Opium, tous traduits en anglais, allemand, français, espagnol, suédois et polonais. Pour son ouvrage TheCorpseWalker il a reçu le Prix de la Paix des libraires allemands, pour une étonnante série de portraits d'une génération ignorée par le régime communiste.
C'est le fruit d'un travail de longue haleine, des recherches qui ont duré 11 ans et de nombreuses persécutions. For a Song and a Hundred Songs a été publié en Allemagne l'an passé, et sera publié aux États-Unis en juin 2013.
Le livre décrit les années de souffrance qu'il a connues dans une geôle chinoise, entre 1990 et 1994, après avoir écrit un poème qui dénonçait la répression sanglante du mouvement étudiant prodémocrate de 1989. Mais encore, son livre Bullets and Opium a été publié en Allemagne, en septembre dernier, et relate avec documents à l'appui, ces multiples emprisonnements et meurtres menés lors de la manifestation.
Pendant de nombreuses années, le gouvernement chinois a jugé les écrits de Liao de « subversifs », lui refusant à de nombreuses reprises son permis de sortie du territoire. En mars 2010, Liao devait notamment intervenir lors d'un événement à Cologne, mais des agents chinois l'ont fait sortir de l'avion, alors même qu'il venait d'embarquer. En juillet 2011, la police chinoise l'avait contraint d'annuler les publications à l'étranger de ses mémoires de prison, il a alors depuis, pris la fuite au Vietnam, puis en Allemagne.
« Ce n'est qu'en échappant à cette prison gigantesque et invisible appelée la Chine que je pourrai écrire et imprimer librement », avait-il déclaré en recevant le prix. « J'ai la responsabilité de faire connaître au monde la vraie Chine, celle qui se cache derrière l'illusion d'une gloire économique. La Chine est indifférente à la misère. » Pour Liao, il serait intolérable de faire œuvre de complaisance. « Je ressens un lourd fardeau sur mon épaule, j'ai la responsabilité de lutter pour aider ceux qui sont victimes de l'oppression ».
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Par Clément Solym
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