Faisant suite à une tribune publiée dans Libération ce 8 novembre, une pétition se propose pour apporter un nouveau soutien à la manifestation, dont « le rayonnement n'est plus à démontrer ». Les signataires assurent que la manifestation « pourrait servir de modèle dans sa gestion, son action, ses retombées nombreuses et sa communication ». Surtout en regard du « peu de moyens qui lui était accordé ».
Le 09/11/2012 à 12:02 par Clément Solym
Publié le :
09/11/2012 à 12:02
Mais en l'état, le ministère de l'Éducation nationale a décidé de ne pas verser le reste de la subvention de 60.000 € pour couvrir les frais de fonctionnement de cette année. « Cela peut paraître peu, mais c'est énorme en comparaison du budget de la structure », assure la tribune. Une politique qui « préfère ignorer le Printemps de poètes, le réduire dans les missions qui font sa force et son histoire, et singulièrement dans son action, essentielle, au coeur du système éducatif ».
Le premier ministère à mettre en cause sera celui de Chatel qui reste le responsable de la situation actuelle. Selon des documents dont ActuaLitté avait pris connaissance, ce dernier avait même prévu de réduire à rien la subvention accordée pour 2013, rapporte le cabinet de Vincent Peillon, actuel ministre. Or, c'était pourtant le moment « à l'heure où le président de la République et le ministre de l'Éducation nationale donnent pour prioritaire l'action artistique à l'école, de s'appuyer sur le travail du centre de ressources créé par le Printemps des poètes ».
Avec une vive émotion, les signataires déplorent que cette manifestation, dont l'investissement n'a jamais été à contester, et dont l'utilité pour la poésie était indéniable, puisse ainsi souffrir de cette situation. « On se gardera de faire les comparaisons de moyens et de budgets, elles sont affligeantes et montrent par elles seules le peu de cas qu'on semble faire de ces actions en profondeur au profit de gadgets institutionnels, hiérarchisés et coûteux. »
Et de demander, une fois de plus, « au Ministère de l'Éducation nationale de combler le déficit créé par le retrait de 60 000 euros sur 2012 et de pérenniser son soutien financier».
Le Printemps attend toujours une réponse du ministère à son dernier courrier, où l'on réclamait des engagements fermes pour l'année 2013. « Nous avons formulé des propositions concrètes, mais à ce jour, nous restons sans réponse. Pour l'heure, nous ne pouvons que préparer une édition a minima, sans les 60.000 € de subvention, si d'ailleurs nous parvenons à la préparer », nous expliquent les organisateurs.
Rien, ou si peu de neuf, en regard de ce qu'on expliquait fin octobre. « Nous ne pouvons pas imaginer que, malgré les restrictions budgétaires, on ne trouve pas dans le budget de l'état 60.000 € pour sauver une association dont le travail incarne les priorités du gouvernement, à travers le plan d'éducation artistique et culturelle. » Les deux grands axes proposés au ministère étaient, à ce titre :
Pour cause de réunion au ministère, avec Vincent Peillon, nous n'avons pas pu avoir de plus amples informations de ce côté.
Retrouver la pétition en ligne
Les actuels signataires de la tribune, telle que parue dans Libération
ADONIS, Tahar BEN JELLOUN, Marie-Claire BANCQUART, Juliette BINOCHE, Dominique BLANC, Jacques BONNAFFÉ, Alain BORER, Carolyn CARLSON, Marie-Claude CHAR, Matthieu CHEDID, François CHENG, Michel DEGUY, Stéphane HESSEL, Angélique IONATOS, Albert JACQUARD, Charles JULIET, Vénus KHOURY-GHATA, Denis LAVANT, Philippe LAURENT, Michael LONSDALE, Philippe MEIRIEU, Edgard MORIN, René DE OBALDIA, Christian OLIVIER, Ernest PIGNON-ERNEST, Denis PODALYDÈS, Hubert REEVES, Robin RENUCCI, Jacques ROUBAUD, Christian SCHIARETTI, Sébastien SIHR (SNUipp) Catherine TERZIEFF, Zoé VALDÈS, André VELTER, Jean-Pierre VERHEGGEN, Eric WEILL (OCCE).
mise à jour 17h43
Jean-Pierre Siméon, organisateur de la manifestation vient de donner quelques nouvelles :
Un point sur la situation : malgré les nombreuses interventions, notamment d'élus, parlementaires, maires, conseillers généraux etc... le ministère de l'éducation nationale n'a pour le moment fait aucune réponse à ma proposition de s'engager par écrit à combler le déficit créé par le défaut de 60.000 € en 2012 sur le budget 2013.
Je tiens à redire que si Benoît Pichard, le Chef de cabinet du ministre, dans le seul entretien qu'il nous a accordé, nous a affirmé la volonté de poursuivre le soutien au Printemps des Poètes, cela ne constitue en aucun cas les « assurances » dont il se prévaut dans le courrier qu'il a adressé à ceux qui ont écrit au ministre (aucun chiffre, aucune date, c'était plutôt « on verra »). Pourquoi, dans le cas contraire, ne pas faire état, par écrit, de ces assurances, comme nous le réclamons en vain ?
Nous continuons donc à demander une réponse au ministre , et un engagement écrit à résoudre les difficultés financières du Printemps des Poètes, dont nous rappelons qu'elles ne sont pas un fantasme, mais une réalité objective
A ce titre, ajoutons et soulignons que le ministère de l'Education nationale aura répondu aux abonnés absents, tous services confondus, durant l'ensemble de la journée...
Mise à jour 20h30 :
Le ministère de l'Education nationale nous a contactés pour préciser plusieurs points importants. Un article paraîtra demain pour en faire état.
Par Clément Solym
Contact : clements@actualitte.com
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