La nouvelle offre numérique de L'Atalante
L'Atalante, librairie spécialisée de SF et de Fantasy, vient de sortir hier son offre numérique (
voir notre actualitté). Lors d'une interview de Denis Detraz, donnée à ActuaLitté dans le cadre des Utopiales, l'on en apprend un peu plus sur les modalités de l'offre.
L'Atalante a décidé de passer à l'ère de l'édition numérique et, pour se faire, a engagé une équipe supervisée par Denis Detraz. Pour le moment, il s'agit de numériser le catalogue papier de la maison, qui compte environ 550 titres, avec 35 à 40 nouveautés par an. « Sur 3 ans, nous pensons avoir numérisé un maximum de fond en plus des nouveautés », explique Denis Detraz.
Hier, pour accompagner le lancement de la nouvelle offre numérique, était publiée une nouvelle inédite de Pierre Bordage. « Il s'agit d'un préambule aux Guerriers du Silence », annonce Denis Detraz, en soulignant qu'il s'agit d'une expérience de mise en ligne d'une œuvre exclusivement numérique que la maison aimerait bien renouveler.
Comme diffuseur numérique, l'Atalante a choisi e-Dantes, et Immatériel en ce qui concerne la distribution. « Techniquement, c'était les plus viables », déclare Denias Detraz, « mais ça peut changer très vite dans ce monde-là ». Le prix des ebooks est fixé sur une fourchette allant de 3.49 euros à 14.99 euros, selon les agents pour les ouvrages étrangers. En moyenne, l'Atalante propose une baisse des prix (par rapport au livre papier) de -70% à -45%.
Les contrats d'auteurs proposés permettent à l'auteur d'obtenir un pourcentage (assez élevé) sur le perçu net éditeur, ce qui peut faire grincer des dents certaines personnes. Ayerdhal, auteur de SF, pointait du doigt, lors d'une conférence, la non-légalité de ce type de contrat d'auteur, ne respectant pas la propriété intellectuelle qui stipule que l'auteur doit percevoir ses droits sur le prix d'édition du livre.
« Tous nos contrats ont été relus par un cabinet d'avocat spécialisé en édition. Ce type de contrat fait aujourd'hui partie des droits d'usages », explique Denis Detraz. « Évidemment, si à un moment on nous reproche ce contrat et que le droit d'usage n'a plus lieu, on révisera notre offre ».
« Tant que le prix unique du livre existe, il est très facile de faire un contrat avec un pourcentage sur ce prix unique à l'auteur », souligne Denis Detraz, « mais avec le livre numérique, il y a la possibilité de varier les prix, de faire des promotions, de changer le prix initial sur un nombre de jours donnés en appuyant presque sur un bouton, alors qu'en papier, on ne peut pas changer les « étiquettes » ». Et d'ajouter : « On essaie d'avoir une rémunération la plus juste possible ».
D'ailleurs, en France, 80% des droits étrangers sont perçus sur le prix net éditeur. L'Atalante stipule qu'il ne s'agit pas, pour ses auteurs, d'un effet d'annonce des droits à « 50% ». « L'Atalante a établi une relation de confiance avec ses auteurs qu'on n'a pas envie de briser avec le numérique. Ce que nous proposons reste dans cette éthique ».
Au niveau des ouvrages, d'ici Noël, 90 titres devraient être numérisés et disponibles.
Par Clément Solym
Contact : clements@actualitte.com
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