Voilà quelques semaines, était publié dans nos colonnes un article faisant état d'un voeu pieux : Diderot au Panthéon : Attali rejoue Cendres et Meuse. Nous avions choisi de tourner en dérision la volonté de cet homme soucieux de voir le philosophe profiter d'un hommage, en faisant transiter des cendres qui n'existent probablement pas, vers le grand établissement.
Le 14/01/2013 à 08:34 par Nicolas Gary
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14/01/2013 à 08:34
Christine, (CC BY-NC-ND 2.0)
Un lecteur; Louis B., nous fait part de ses réflexions, quant à l'article, son fond, sa forme... Tout est là :
A Monsieur Nicolas GARY,
Latiniste distingué, mais quelque peu « haineux », tournant en dérision l'entrée « en Panthéon », d'un Grand parmi les Géants de l'Histoire de la Pensée Humaine
Je vous salue malgré tout…
Avoir ou non des points communs ne permet ni n'interdit de se « dire des choses » particulières, ainsi, ce qui suit, se veut être une approche analytique d' « ancien ingénieur de la Marine », tout simplement :
Votre qualité première de latiniste distingué ainsi que de philosophe des premiers âges, portée par votre propre jeune âge, devrait vous permettre déjà d'avoir plus d' « amour de la Sagesse »,
L'année prochaine, je deviens « octo… », depuis 10 ans je dévore les chemins de la Mère des sciences…., du « maïeutique », à un autre « haineux », l'homme de l'université populaire de Caen…,
Breton d'origine, j'ai fait une grande partie de mes études à Bordeaux, comme vous, …Cf. l'annexe sur le Lycée Technique Nationalisé du cours de la MARNE, de mon temps il portait un autre nom, plus « roturier », mais s'agissant de nos grands anciens de la Pensée je préfère « Lycée »…comme dirait notre cher A….
Oui, je suis un « fan », comme on dit aujourd'hui, de celui dont vous brocardez le projet d'entrée au Panthéon, où pour moi il a toute sa place, et en particulier autant que son « frère ennemi » le sieur de la Fertey…
Sans être « aficionado » de Jacques ATTALI, je lui rends hommage pour sa démarche.., et sa puissance de travail…
Bien sur que le « canard enchaîné » est « célèbre » et je suis d'accord on peut vivre de et avec médiocrité, ce journal en est LA preuve..
Aussi, Monsieur, me permettant de vous appeler « jeune homme » (l'ainé de mes fils, docteur en chimie organique de l'Université de Pierre et Marie Curie a lui 49 ans cette année…), je vous invite à recevoir ce que Diderot aurait pu vous transmettre durant vos études à Bordeaux…
Vous reconnaîtrez, il s'agit de cet ouvrage :
Pensées sur l'interprétation de la nature
Jeune homme, prends et lis. Si tu peux aller jusqu'à la fin de cet ouvrage, tu ne seras pas incapable d'en entendre un meilleur. Comme je me suis moins proposé de t'instruire que de t'exercer, il m'importe peu que tu adoptes mes idées ou que tu les rejettes, pourvu qu'elles emploient toute ton attention. Un plus habile t'apprendra à connaître les forces de la nature; il me suffira de t'avoir fait essayer les tiennes. Adieu.
P.S. Encore un mot, et je te laisse. Aie toujours présent à l'esprit que la nature n'est pas Dieu, qu'un homme n'est pas une machine, qu'une hypothèse n'est pas un fait; et sois assuré que tu ne m'auras point compris, partout où tu croiras apercevoir quelque chose de contraire à ces principes !.
« Quae sunt in luce tuemur E tenebris.»
LUCRET., lib. VI.
Nb LBR. Je ne peux manquer l'occasion d'honorer le latiniste en lui proposant de relire cet extrait d'un certain Lucrèce… Qui lui-même, élève du Maître Epicure**, s'est « commis » de dire sur la Nature :
De rerum natura, Liber Quartus
(** L'homme de Caen qui ne semble pas aimer particulièrement les Platon, Aristote et autre Socrate (si un peu..), vénère Épicure, mais, me semble-t-il, en conservant le sens « populaire » à l'épicurien, mélangeant, pour moi avec rabelaisien…bon mais comme dit mon ami, mon frère, Rudyard K,..Ceci est une autre histoire…. !!!!,…et ainsi son fils put devenir un homme… !!!)
Extrait,lib. IV…:
La traduction n'est pas des soins de l'auteur interpellé, mais empruntée à Trigofacile
Nunc ea quae nobis membrorum dextera pars est, In speculis fit ut in laeua uideatur eo quod |
Si le côté du corps qui pour nous est à droite |
Qu'y a-t-il de l'autre côté… ?
Nunc age, cur ultra speculum uideatur imago Percipe : nam certe penitus remmota uidetur. Quod genus illa foris quae uere transpiciuntur, Ianua cum per se transpectum praebet apertum, Multa facitque foris ex aedibus ut uideantur ; Is quoque enim duplici geminoque fit aere uisus. Primus enim citra postes tum cernitur aer, Inde fores ipsae dextra laeuaque secuntur, Post extraria lux oculos perterget et aer Alter, et illa foris quae uere transpiciuntur. Sic ubi se primum speculi proiecit imago, Dum uenit ad nostras acies, protrudit agitque Aera qui inter se cumquest oculosque locatus, Et facit, ut prius hunc omnem sentire queamus Quam speculum ; sed ubi speculum quoque sensimus ipsum, Continuo a nobis in idem quae fertur imago Peruenit, et nostros oculos reiecta reuisit Atque alium prae se propellens aera uoluit, Et facit ut prius hunc quam se uideamus, eoque Distare ab speculo tantum semota uidetur. Quare etiam atque etiam minime mirarier est par Illic quor reddant speculorum ex aequore uisum, Aeribus binis quoniam res confit utraque. |
Sache à présent pourquoi l'image du miroir Semble au delà de lui : car certe elle apparaît En profondeur du champ. De ce genre relève Ce qu'on perçoit vraiment, lorsqu'on ouvre une porte Qui montre du dedans tout le champ du dehors. La cause en est la même : un air double et jumeau. Car d'abord, on voit l'air en deçà des jambages, Puis, de chaque côté, les panneaux de la porte ; La lumière du jour balaye alors les yeux, L'autre air, et tout ce qu'on perçoit vraiment dehors. Ainsi, quand du miroir se projette l'image, En venant vers nos yeux, elle chasse et propulse Tout l'air interposé de l'image à nos yeux, Et nous fait ressentir tout cet air avant lui. Mais dès que nous sentons le miroir à son tour, Aussitôt lui parvient une image de nous, Dont la réflexion la renvoie à nos yeux En roulant devant elle un autre air qu'elle pousse Et nous montre avant elle : elle apparaît alors Au delà du miroir, à sa distance exacte. Donc, encore une fois, ne nous étonnons pas Si le plan du miroir peut tout rendre en sa place, Puisque dans les deux cas, c'est l'effet d'un air double. |
Que t'en semble, lecteur ?
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