Pas d'évolution notable dans les relations entre auteurs et éditeurs
Une semaine après que le ministère de la Culture a salué la signature des accords entre organisations professionnelles d'éditeurs et d'auteurs, sur le contrat d'édition, la SCAM et la SGDL présentait ce matin le 5e Baromètre sur les relations entre auteurs et éditeurs, justement. Au programme « à-valoir, rémunération des auteurs, reddition des comptes, édition numérique », le tout dans une étude complète.
Il est intéressant de noter que 73 % des auteurs sont satisfaits de leur relation sinon avec tous leurs éditeurs, tout du moins, avec la majorité d'entre eux. Cependant, cette satisfaction n'est que générale, puisqu'en fonction des « étapes de la vie du livre », elles peuvent être plus ou moins bonnes. Et de la signature d'un contrat d'édition à la promotion du livre, une fois sorti, les occasions de se fâcher ne manquent pas.
- 28 % estiment que les relations sont non satisfaisantes, voire conflictuelles, avec tous leurs éditeurs ou la majorité d'entre eux.
- 40 % estiment qu'elles sont non satisfaisantes avec tout ou partie de leurs éditeurs
- 15 % les voient comme conflictuelles.
- 69 % considèrent que ces relations sont satisfaisantes avec tout ou partie de leurs éditeurs, et 26 % qu'elles sont même excellentes.
Parmi les grands thèmes de questionnement sur les échanges entre auteurs et éditeurs, voici les tendances :
- À propos des contrats proposés par l'éditeur : près de 59 % des auteurs sont satisfaits (note de 6 à 10), 22 % ne le sont pas (note de 0 à 4) et près de 19 % attribuent une note moyenne (5).
- À propos de la collaboration avec l'éditeur sur le travail de création :près de 63 % des auteurs sont satisfaits, près de 27 % ne le sont pas et près de 11 % attribuent une note moyenne.
- À propos de l'exploitation commerciale par l'éditeur : plus de 37 % des auteurs sont satisfaits, plus de 46 % ne le sont pas et près de 17 % attribuent une note moyenne.
- À propos de la communication et de la promotion des livres effectuées par l'éditeur : près de 35 % des auteurs sont satisfaits, plus de 52 % ne le sont pas et près de 13 % attribuent une note moyenne.
Au global, donc, la note moyenne est restée la même que l'an passé, soit 5,3, bien qu'elle évolue dans certains secteurs. Ainsi, on ne s'étonnera pas que 59 % des auteurs trouvent que la situation n'a pas évolué du tout, que ce soit en positif ou négatif ; seuls 9 % d'entre eux considèrent avoir assisté à une amélioration, contre 33 % pour qui les relations se sont dégradées au cours des cinq dernières années.
Pour parler d'argent, le contrat reste encore quelque chose de douloureux, et les auteurs font en sorte d'être aidés dans leur lecture - 10 % affirment que ce n'est ni clair, ni explicite. Et pour les droits numériques, ils sont 39 % à l'assurer. « Si les auteurs négocient seuls leurs contrats et ne sont que 8 % à envisager de recourir prochainement aux services d'un agent, ils sont 40 % à demander une aide extérieure pour lire leurs contrats. Parmi ceux-là, 37 % des auteurs les font relire à un tiers, 31 % à un juriste et 27 % à une société d'auteurs. »
Toujours pour parler d'argent, la rémunération n'a pas vraiment changé : 59 % des auteurs perçoivent moins de 10 % de droits, contre 31 % qui perçoivent 10 % tout court et un auteur sur dix qui perçoit plus. Avec une réelle inquiétude : 15 % des auteurs perçoivent moins de 5 % de droits. « S'agissant du livre numérique, 58 % des auteurs perçoivent un taux de rémunération inférieur à 11 %, et 18 % d'entre eux un taux compris entre 12 % et 20 %, sur un prix public de vente de surcroit inférieur à celui du livre imprimé. »
Pour près de la moitié des auteurs interrogés, le dernier contrat comportait une clause relative à l'exploitation numérique.
Les contrats portent dans 57 % des cas sur la durée de la propriété intellectuelle, et donc, dans 43 % des cas sur une durée limitée, avec une clause de tacite reconduction (26 %). Les contrats purement numériques font encore figure d'exceptions (4 %).
S'agissant des contrats plus anciens, 36 % des auteurs seulement se sont vus proposer de signer des avenants numériques, mais les deux tiers d'entre eux les ont signés.
Un point positif toutefois : les contrats proposant un à-valoir ont augmenté et représente 70 % des contrats signés contre 61 % l'an passé. Le montant moyen sera de 2500 €, bien que les 2/3 soient inférieurs à 3200 €.
Autre point sensible, la reddition de compte : 89 % des auteurs sont favorables à un dépôt systématique par les éditeurs de leurs comptes et relevés de droits chez un organisme tiers de confiance. A ce titre, 70 % des auteurs touchent des droits via une société de gestion collective - et un sur deux, au travers de la SCAM.
« La Scam et la SGDL se félicitent que ce baromètre offre dorénavant l'occasion de renforcer les discussions entre les différents partenaires de l'édition », assurent les deux organisations. Et ce, alors que doit intervenir la signature d'un accord particulièrement important, validant des années de négociations entre représentants d'éditeurs, SNE et d'auteurs, CPE.
2013_5e Barometre_DP.pdf by ActuaLitté
DOSSIER - Auteurs sans éditeurs, éditeurs sans auteurs ? Un podcast en 4 épisodes
Par Cécile Mazin
Contact : cm@actualitte.com
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