R.J. Ellory estime avoir été sauvé de la drogue par la Scientologie
L'écrivain britannique de romans policiers à succès, R.J. Ellory, membre décomplexé de l'Eglise de Scientologie, se serait impliqué pendant plus de 27 ans dans le mouvement sectaire qu'il a rejoint en 1986 et duquel il ne s'est jamais plus détourné. Comme il le rapportait ce mercredi, au cours d'un entretien exclusif accordé à L'Express, la secte proposerait de nombreux programmes visant à aider les gens. Et elle ferait notamment des miracles dans le cadre de la lutte contre l'addiction à la drogue.
Centre d'information public de la Scientologie, à Los Gatos en Californie
Si tous les chemins mènent à Rome, la drogue peut mener à la Scientologie
L'auteur, entre autre de Vendetta et Seul le silence, raconte comment il en est arrivé à rejoindre, en 1986, la secte fondée par L. Ron Hubbard. Alors qu'il souffrait comme son frère de problèmes de drogue, ce dernier l'a introduit à la Scientologie ou ils ont suivi une sorte de cure de désintoxication spirituelle. « Cela a très bien fonctionné pour lui, j'ai donc suivi ce programme à mon tour. Et j'ai mis fin à mon addiction immédiatement. Si je ne l'avais pas fait, je serais mort avant d'avoir vingt-cinq ans. »
A partir de cette expérience, R.J Ellory ne s'est plus détourné de la secte mais a approfondi son étude des livres et cours de la Scientologie. Il a commencé à faire du bénévolat à Birmingham, s'impliquant notamment dans des activités liées à la prévention anti-drogue, ou encore«la supervision de remèdes éducatifs pour les personnes ayant des difficultés à lire et à apprendre, ainsi que de la collecte de fonds pour des programmes humanitaires ».
Un homme normal, ou presque, mais avec un mariage heureux
Et l'écrivain s'est bientot inscrit parmi les membres actifs de l'Eglise de Scientologie, intégrant le staff de la secte, et s'inscrivant d'ailleurs en 2006 au tableau d'honneur de l'Association internationale des scientologues (IAS). Il ajoute toutefois : «Ma place au tableau d'honneur ne m'a pas été attribuée à la suite d'une contribution financière, et l'Église n'a jamais été un fardeau financier pour moi et ma famille. »
Alors que son premier mariage a été selon lui un échec, le second qu'il a contracté avec son épouse scientologue serait un «grand succès ». Comme il le ressent, les préceptes qu'il a appris de la Scientologie, notamment en matière de communication et de relations, y auraient contribué.
Si aujourd'hui l'écrivain se consacre à ses livres et ne fait plus partie du staff de l'Eglise de Scientologie, il continue toutefois de soutenir les activités de la secte, et ce en priorité dans les domaines de la sensibilisation aux drogues et du soutien à la communauté. Selon lui, la communauté et ses valeurs n'ont aucune influence dans son oeuvre.
A la question visant à savoir pourquoi il a longtemps gardé le secret sur une partie de sa vie privée, l'auteur conclut : «Ceux qui me connaissent savent que je suis un type normal. J'aime jouer de la musique, j'aime boire du vin, j'aime cuisiner, j'aime les livres, les films et la société des autres personnes. Et je crois que le bonheur vient de nos propres efforts à créer le bonheur chez les autres. »
Un témoignage contesté par des anciens membres de la secte
Une vision édulcorée de l'univers de la secte que rejette toutefois Haydn James, qui fut directeur de la section de Birmingham de l'Eglise de Scientologie entre 1991 et 2005, de même que John Duignan, ancien apparatchik de l'organisation et auteur du livre The Complex.
Selon eux, R.J. Ellory aurait occupé durant cette période des responsabilités de premier plan dans l'organisation : que ce soit en qualité d'auditeur, chargé de mener de coûteuses séances de confession, ou de recruteur en chef de la section locale.
Dans son livre dévoilant les dessous du culte, paru en 2008, John Duignan accuse : « Roger s'est servi du programme antidrogues comme d'une couverture publique habile, un écran de fumée qui lui donnait le beau rôle. »
Par Julien Helmlinger
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