Dans la veine techno-thriller, Jurassic Park, le roman de Michael Crichton paru en 1990 avait frappé fort. Sorti deux ans plus tard chez Robert Laffont, Steven Spielberg s'en était emparé en 1993, dans un film qui avait fait avancer amplement l'industrie du cinéma, dans l'élaboration d'effets spéciaux... qui ont aujourd'hui un peu vieilli.
Le 07/08/2013 à 10:05 par Nicolas Gary
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07/08/2013 à 10:05
Autant dans le roman, la complexité s'articulait autour de la théorie du chaos, démontrant qu'il était impossible de garder sous contrôle les ancestraux habitants de l'île, autant Spielberg en avait fait une démonstration de l'opposition nature / culture, et libre à chacun de conclure qui l'avait emporté.
Mais une petite vidéo récente vient d'apporter une nouvelle pierre à l'édifice du Parc, en exposant pourquoi et comment tant le film que le livre illustrent « avec précision les investissements et les risques, la motivation vénale, la gestion négligée du capital et le profit comme but ultime ». Sérieusement ? On ne peut plus.
C'est -à-dire que les deux oeuvres illustrent parfaitement, sous la forme d'une métaphore à peine voilée, les penchants du capitalisme, en s'employant, avec des dinosaures, à démontrer comment le capitalisme financier s'avère bel et bien une erreur incontrôlable.
Petit résumé : un riche (et excentrique) milliardaire, nommé Hammond, décide de développer sur une île une race de dinosaures, à partir d'un peu de sang prélevé dans un moustique, lequel était conservé dans de l'ambre. Mais voilà, toute cette belle machinerie va être corrompue par un pourri désireux de faire un peu d'argent, en revendant une partie des secrets. Il le payera cher, la morale est sauve. Mais où sont les dangers du capital ? La suite dans la vidéo.
Pour mémoire, on ne pourra s'empêcher de retrouver dans nos archives cet article d'octobre 2012 : il était question d'ADN et de sa survie : si « la nature retrouve toujours ses droits », comme l'écrivait Crichton, elle est aussi vigilante. Une équipe de scientifiques avait réalisé des tests, démontrant que l'hypothèse de Crichton ne tenait pas une seule seconde la route.
En effet, l'ADN testé sur 158 os par l'équipe, venant d'oiseaux décédés voilà plus de 600 ans - les moas - montre qu'en réalité, l'ADN dispose d'une demie-vie durant 521 ans. Passée cette période, la moitié des nucléotides contenus dans la moelle osseuse sont détruits. Et l'on n'en parle plus du tout 521 ans plus tard : il ne reste plus rien.
Mieux : même dans des conditions de conservation supérieures - genre Picard, rayon surgelé super bien surveillé, à -5° C -, on ne disposerait que de 1,5 million d'années avant que l'ADN ne soit illisible. Et après 6,8 millions d'années, les nucléotides seraient intégralement détruits.
Problème : dans le livre de Crichton, on trouve au moins un tyrannosaure Rex, espèce de l'extrême fin du Crétacé, éteinte voilà 70 à 65 millions d'années. De même pour le redoutable velociraptor, éteint entre 80 et 70 millions d'années. Quant au diplodocus... il a vécu durant la fin de l'ère jurassique, soit 150 à 147 millions d'années plus tôt.
Par Nicolas Gary
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