Imaginons que l'activité du jour soit : entrer dans une arène, armé plus ou moins lourdement, avec la mission impérieuse de tuer tous les autres participants. Cela ressemblerait bien à un jeu vidéo, mais c'est la réalité. Difficile à endurer quand on est un adolescent. C'est pourtant ce que les organisateurs d'un camp de vacances en Floride ont décidé de proposer, en s'appuyant que le roman Hunger Games.
Le 09/08/2013 à 14:34 par Clément Solym
Publié le :
09/08/2013 à 14:34
Jennifer Lawrence dans le film
Que ce soit dans les films ou dans la trilogie, la violence est un élément prépondérant dans l'univers Hunger Games, imaginé par Suzanne Collins. Des adolescents sont choisis, dans cet univers dystopique, pour combattre à mort, dans le cadre d'un tournoi annuel. Un seul peut rester debout. Et c'est à peu près sur ce concept qu'un camp de vacances, Florida's Country Day School, s'est monté.
Une controverse fulgurante a décollé après la découverte du concept et les témoignages d'enfants entre 10 et 14 ans, qui expliquent comment ils allaient « tuer » les autres participants, avec des couteaux ou en leur tirant dessus. Mais les organisateurs se défendent de toute incitation à la violence : les citations des enfants sont tirées de leur contexte, et ne représentent pas du tout le programme des jeux organisés.
En réalité, le camp propose et organise une cérémonie d'inauguration qui se présente comme celle du livre de Collins. Les enfants sont assignés à des quartiers, et forment des tribus, explique Ted Gillette, le responsable. Ils apprennent dès lors à travailler la terre, à fabriquer leurs propres arbalètes, à tirer sur des cibles... et certainement pas sur des personnes. Cette semaine de formation et d'apprentissage est couplée de jeux dans la boue.
Si le lien a été fait avec les ouvrages de la romancière, c'est en raison, principalement, de la popularité des livres auprès des jeunes. Or, justement, les organisateurs tentent de favoriser, au cours de la semaine, les sports d'équipe et l'interaction entre les enfants, tout en essayant de développer l'esprit d'équipe.
Alors que le premier film a généré plus de 700 millions $ de revenus, et que 36 millions d'exemplaires de la trilogie se sont vendus dans le monde, on peut comprendre l'intérêt des organisateurs. Sauf qu'en dépit du démenti, la polémique continue de vrombir : les psychologues sollicités ne comprennent pas une seconde que l'on autorise ce type de camp. Quand les enfants, dont certains connaissent le premier chapitre du premier livre par coeur, ont été confrontés à la violence des ouvrages, les placer dans une situation où ils seraient en mesure de reproduire ce qu'ils ont lu est particulièrement négatif.
« Quand ils commencent à penser, à s'emparer des rôles et à les adopter, ils deviennent plus proches des personnages. La violence devient moins flagrante », explique une experte en psychologie. Les organisateurs, pour leur part, démentent toute incitation à la violence, en garantissant que les enfants sont encouragés non pas à tuer leurs camarades, fut-ce symboliquement, mais à les aider.
Problème : on a vu circuler des photos de ces enfants portant des drapeaux sur lesquels il était possible de lire : PERDRE SIGNIFIE MORT ASSUREE...
Par Clément Solym
Contact : clements@actualitte.com
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