Celle qui s'est vue récompensée aujourd'hui du Prix Nobel de littérature 2013, l'écrivaine Alice Munro, a réagi à la nouvelle après s'être faite tirée de son sommeil par sa fille. La dame, première Canadienne ainsi honorée, s'est dite « très heureuse que le monde découvre » ses histoires courtes et a estimé qu'il était « absolument formidable » d'être récompensée de cette prestigieuse distinction. Elle espère ravir ses compatriotes et que sa désignation profitera au livre canadien, en attirant « davantage l'attention sur la littérature canadienne ».
Le 11/10/2013 à 08:38 par Julien Helmlinger
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11/10/2013 à 08:38
Comme le rapporte l'AFP, contrairement aux amateurs de paris ayant tablé sur Murakami, le rédacteur en chef des pages culturelles du quotidien suédois Dagens Nyheter, Björn Wiman, ne se trompait pas lorsqu'il confiait pressentir que le lauréat 2013 serait une femme. Et pour la première fois en 112 années d'existence, le Prix revient à une auteure versant dans les nouvelles.
Alice Munro, en revanche, a partagé son étonnement en répondant à une interview téléphonique de la chaîne de télévision CBC : « Ma fille m'a réveillée [...] Cela semble tout simplement impossible et c'est super qu'une telle chose arrive. [...] Je savais que je faisais partie des favoris, mais je ne pensais jamais pouvoir gagner. Je suis ébahie et très honorée. Je suis particulièrement contente du fait que remporter ce prix va rendre heureux tant de Canadiens. »
À l'âge de 82 ans, Alice Munro a consacré son oeuvre littéraire, essentiellement composée d'histoires courtes, à dépeindre la vie et les sentiments des femmes dans son univers rural de la province canadienne de l'Ontario, où elle a passé la majeure partie de sa vie. Cette annonce lui aurait fait penser non seulement à son père et combien il serait heureux s'il avait assisté à l'évènement, mais aussi à d'autres proches.
Notre ministre de la Culture et de la communication, Aurélie Filippetti, n'a pas tarder à transmettre ses féllicitation :
Le prix Nobel de littérature distingue cette année la célèbre nouvelliste canadienne de langue anglaise, Alice Munro. Je me réjouis de ce choix audacieux de l'Académie de Suède qui, pour la première fois depuis 112 ans, accueille dans ses rangs un auteur de nouvelles.
Ses recueils traduits dans le monde entier et édités en France chez Albin Michel, Rivages et l'Olivier, sont autant de périples dans la vie des campagnes et des petites villes de l'Ontario et au travers des relations hommes-femmes. Ils remettent à l'honneur l'un des genres littéraires les plus difficiles, trop peu pratiqués sous nos latitudes car nécessitant une très grande humilité devant l'objet à décrire.
Tchékhov, le maître absolu de la nouvelle, conseillait aux jeunes apprentis écrivains de décrire un cendrier. « La brièveté est soeur du talent », enseignait-il. Alice Munro, illustre cette douce exigence.
Alice Munro y est allée de sa dédicace personnelle : « Les gens qui m'entourent m'ont toujours aidée dans mon écriture. Mon mari qui est mort il y a quelques mois aurait été très heureux. »
Une joie partagée avec son éditeur Douglas Gibson qui lui aussi s'est lui aussi s'est félicité d'une « merveilleuse nouvelle pour nous tous: le Canada a remporté le prix Nobel de littérature. [...] Les gens me demandent si je suis surpris, mais non, je ne suis pas surpris: elle le mérite ».
Par Julien Helmlinger
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