La libido des dinos avait déferlé sur Amazon voilà quelques semaines, provoquant tout à la fois l'hilarité et les ventes d'un nouveau genre littéraire inattendu. Ce type de littérature s'est d'ailleurs disséminé, et l'on en trouve pour tous les goûts : Minotaure, dieux-sangliers, aliens, et on en passe, et on préfère en oublier.
Le 23/12/2013 à 10:03 par Nicolas Gary
Publié le :
23/12/2013 à 10:03
Dans un très long article, Business Insider passe en revue les publications érotico-fantasmagoriques, et présente tout le juteux commerce autour de ces livres. L'une des auteures interrogées, Virginia Wade, explique que son livre Cum For Bigfoot, dans ses grandes heures, pouvait rapporter 30.000 $ durant un mois. Tout cela pour un ouvrage qui compte 12.000 mots, et relate les rapports sexuels entre la célèbre créature et d'autres créatures plus innocentes...
C'est que l'on n'hésite absolument pas à décliner les genres et à force de syncrétisme entre mythologies et imaginaires débridés, on parvient à des textes où des animaux disparus croisent des satires dans des ébats à faire pâlir les parties fines « Il Cavaliere del lavoro ». Et le service Kindle Direct Publishing permet de commercialiser abondamment ces livres, sans encourir les refus des maisons d'édition traditionnelle.
Sauf que les médias, toujours eux, se sont emparés du sujet, et à force d'articles, ont attiré l'attention des revendeurs, comme Amazon, Barnes & Noble ou encore Waterstone : dans ces livres érotiques, commercialisés par des auteurs indépendants, se retrouvent viols, inceste, bestialité... des thématiques qui avaient manqué d'étrangler Kobo voilà quelques semaines.
Des lutins, des choses venues de l'univers de Cthulhu, des cyclopes, des Leprechauns, des robots également, ou des loups-garous, tout aussi efficaces, mais plus classiques...
Mi-octobre, le site internet de la librairie WH Smith découvrait que nombre de livres numériques érotiques étaient accessibles pour les enfants, avec une recherche très simple, et ce, parce que Kobo avait peut-être ouvert les vannes de son service d'autoédition, un peu trop largement.
Or, le fait que la littérature de type érotico-dino plonge dans un autre tabou : ajouter aux viols, incestes et bestialités des rapports sexuels avec des créatures qui ne sont pas humaines, c'en est trop. Des lutins, des choses venues de l'univers de Cthulhu, des cyclopes, des Leprechauns, des robots également, ou des loups-garous, tout aussi efficaces, mais plus classiques, se retrouvent dans ces livres...
Amazon, pas plus que les autres revendeurs, n'est clair sur les moyens qui seront déployés pour enrayer cette épidémie de littérature débridée. Et surtout, des conversations quasi surréalistes s'engagent sur le fait que des femmes aux plastiques pulpeuses, puissent entretenir des rapports avec des créatures, certes non-humaines, mais violentes, et pensantes...
Aujourd'hui, Cum for BigFoot est décliné en véritable saga, avec quatre tomes publiés depuis le premier opus, en décembre 2012. L'erotica-gate n'a pas fini de faire parler de lui, d'autant plus que les agents américains font un embargo à peu près complet sur le genre - personne n'aurait jamais eu entre les mains de livres avec ces imaginaires. Finalement, on préfère les frasques érotico-SM de Fifty Shades, plutôt que de voir intervenir des monstres sacrés, voire consacrés, dans des textes à la sexualité intenable...
Par Nicolas Gary
Contact : ng@actualitte.com
Commenter cet article