Confier à un robot le soin de prodiguer des conseils sur les prochaines emplettes à effectuer peut conduire à des suggestions terriblement drôles. Au point que The Atlantic se demande si quelque chose n'est pas parti en fumée dans l'algorithme d'Amazon. Les trafiquants de drogue verraient-ils leur tâche simplifiée, par les recommandations que formule la société ? La chaîne des produits suggérés, en fonction de ses précédents achats, ne manque pas de comique.
Le 21/04/2014 à 11:43 par Nicolas Gary
Publié le :
21/04/2014 à 11:43
boodoo, CC BY NC SA 2.0
Tout commence avec une balance numérique, l'AWS-100, et s'en suit alors toute une série de produits avec un lien plus ou moins direct avec le commerce de stupéfiants. Ce sont différents accessoires qui découlent d'une logique assez évidente, quand on les place bout à bout. Voilà la liste présentée par The Atlantic, et qui comptent parmi les produits associés à la balance :
Autrement dit, tout porte à croire que le moteur de recommandation peut vous transformer rapidement en parfait petit dealer, et vous proposer tous les outils nécessaires au transport, la vente et la consommation de stupéfiants. Tout simplement parce qu'une série d'acheteurs a réalisé ses courses en fonction d'approches thématiques qui se sont recoupées avec le temps…
Romain Voog, grand patron d'Amazon France, nous avait assuré : « Au centre des préoccupations d'Amazon, et ce qui fait le succès, c'est l'absolue confiance que nous font nos clients. Et dans chaque chose que l'on fait, on s'assure de garder et de mériter cette confiance. Dans le traitement des données personnelles, c'est la même chose : nous sommes obnubilés par la sécurité des données personnelles et leur protection. Nous utilisons le parcours d'achat pour mieux comprendre le besoin des utilisateurs.»
L'achat d'une balance numérique découlerait du "besoin" de peser au plus près ses barrettes de shit ?
L'Electronic Frontier Foundation a tiré la sonnette d'alarme pour son manque de transparence sur la manière dont Amazon coopère avec les forces de police. « Le service ne fait pas clairement état auprès de leurs utilisateurs des normes et des règles qui s'appliquent, vis-à-vis de la loi, quand [les autorités] cherchent à avoir accès aux données sensibles des clients. »
Autrement dit : la multiplication d'achats de balances numériques, couplées avec des sacs hermétiques, attirerait facilement l'attention des autorités. Et dans ce cas, personne ne sait comment Amazon partage les données personnelles des usagers…
Le mieux serait donc de ne pas faire d'achats trop suspects, potentiellement - ou d ‘acheter des jouets pour enfants, pour compenser des machines d'encapsulage qui serviraient à réaliser de petits cachets qui font voyager, façon Portes de la perception…
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