Le Prix Strega, équivalent du Goncourt français en Italie, vient d'être décerné à l'écrivain Francesco Piccolo pour Il desiderio di essere come tutti (L'envie d'être comme tout le monde), publié par la maison Einaudi. Le prix est attribué chaque année depuis 1947, et porte le nom d'une célèbre liqueur italienne.
Le 04/07/2014 à 12:19 par Antoine Oury
Publié le :
04/07/2014 à 12:19
Un petit verre pour la victoire (Adrian Scottow, CC BY-SA 2.0)
Alberto Moravia, Elsa Morante, Dino Buzzati, Giuseppe Tomasi di Lampedusa, Umberto Eco ou encore Primo Levi furent quelques uns des lauréats de ce prix littéraire, l'un des plus prestigieux de la péninsule. La 68e édition récompense cette fois Francesco Piccolo, avec 5 voix d'avance sur son concurrent principal, Antonio Scurati pour Il padre infedele (Le père infidèle, Bompiani).
Ce dernier joue de malchance, puisqu'il avait déjà manqué la récompense suprême d'une seule voix, en 2009. Piccolo, de son côté, n'a pas caché sa joie : « Je profite pleinement de ce moment, et cette soirée est particulière. Vivre des moments forts comme celui-ci est tellement beau. »
Le maire de Rome, Ignazio Marino, arrivé sur place peu avant la remise du prix, en a profité pour rappeler le soutien financier et moral de la ville, une tradition qu'il souhaite voir perdurer à travers les années. 415 votes ont été enregistrés sur les 460 individus habilités à donner leurs suffrages. 50.000 €, fournis par la ville de Rome, seront attribués au lauréat.
Ed eccolo il vincitore del #PremioStrega2014 FRANCESCO PICCOLO con Il desiderio di essere come tutti #PremioStregapic.twitter.com/2wfJ6HqPyj
— Rai Letteratura (@RaiLetteratura) 3 Juillet 2014
En France, les éditions Denoël ont fait paraître Petits moments de bonheur volés en février dernier, traduit par Anaïs Bokobza.
Errer de nuit dans les rues désertées de Rome en plein mois d'août. Monter dans le train et espérer trouver quelqu'un à sa place pour l'en chasser avec délectation. Rester sagement assis, pendant que tous les invités se ruent sur le buffet, parce qu'un ami est allé nous chercher à manger. A mi-chemin entre Je me souviens de Perec et La Première Gorgée de bière de Philippe Delerm - mais avec cette petite touche de fantaisie si italienne -, Francesco Piccolo met à nu les plaisirs les plus inavouables, les petits vices et les faiblesses avec lesquels nous avons tous composé un jour.
Page après page, le lecteur se laisse submerger par un délicieux sentiment de culpabilité et d'hilarité, le tout mêlé à une insistante impression de vécu ! Francesco Piccolo nous livre un catalogue irrévérencieux, universel, poétique des travers humains ordinaires et de ces moments si particuliers pendant lesquels on ressent, pour une obscure raison, une joie inépuisable, ces Petits moments de bonheur volés. A retrouver en librairie
Par Antoine Oury
Contact : ao@actualitte.com
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