La ministre de la Culture serait dans une mauvaise passe, voire une impasse, si l'on se fie au Canard enchaîné. C'est la seconde fois que le Volatile annonce le possible départ d'Aurélie Filiippetti : quelques jours avant le remaniement qui a placé Manuel Valls à la tête du gouvernement, l'actuelle conseillère municipale de Metz était sur la sellette.
Le 21/08/2014 à 09:05 par Clément Solym
Publié le :
21/08/2014 à 09:05
ActuaLitté, CC BY SA 2.0
Si le premier ministre décidait de reconduire Aurélie Filippetti, le Canard fait état de ce que certaines huiles évoquent son départ prochain, à l'occasion d'un nouveau remaniement. Ce dernier surviendrait après les élections sénatoriales, que le parti socialiste pourrait perdre. Et de souligner le comportement de la ministre, durant la trêve de l'été : on lui aurait attribué le surnom de « Miroir, mon beau miroir ».
Plusieurs épisodes fâcheux, politiquement, ont agacé dans les rangs du gouvernement : il y eut le passage à Cannes, une bisbille entre Aurélie et Fleur Pellerin, privée de tapis rouge à Cannes. Puis, un vilain tweet contre Ségolène Royale, accusée d'être « un handicap », pour le chef de l'État. La ministre de la Culture avait crié au piratage, assurant qu'une enquête serait diligentée, mais, rapporte le Canard : « On l'attend toujours. Et on l'attendra longtemps. »
La gestion de plusieurs autres dossiers aurait « déçu », notamment pour ce qui est du musée Picasso. De même, les multiples départs de son cabinet n'ont pas manqué d'interroger. Enfin, Aurélie Filippetti aurait mis en place une diminution de salaires de 500 à 1000 € pour ses troupes. « Elle ne supporte pas de gagner moins que certains d'entre nous », explique au Canard, l'une des victimes du rabotage salarial.
Et le Coin-Coin de rappeler que la ministre perçoit 7200 € pour son poste, accompagnés de 2500 €, au titre d'indemnités, pour son poste au conseil général de Moselle. Où elle n'aurait pas une activité débordante.
Un confrère spécialiste de la chose politique nous confie : « Elle a manqué plusieurs marches, et passe plutôt pour une marquise, à qui le flair politique fait défaut. Dans l'édition, elle a fait illusion — encore que —, mais pour d'autres dossiers, Hadopi, le CSA, les intermittents, c'est plutôt raté. Sur Amazon, par exemple, on secoue la poussière, mais elle leur revient au visage. »
Dernièrement, la ministre a brillé par son absence, à l'occasion du 80e Congrès de l'International Federation of Library Associations and Institutions, qui se déroule à Lyon. Ayant pourtant consacré 2014 comme l'année des bibliothèques en France, Aurélie Filippetti n'a pas daigné se déplacer personnellement pour l'occasion. Pas très consciencieux, estimait le président de l'IABD, Xavier Galaup, sollicité par ActuaLitté : « C'est aussi irrespectueux vis-à-vis des personnes qui viennent de l'international, et qui attendent que les ministres du pays hôte s'impliquent un minimum. »
« Nous sommes très gênés, par rapport à nos collègues étrangers, par rapport à l'IFLA », admet Anne Verneuil, présidente de l'Association des Bibliothécaires de France (ABF). « Il y a toujours des empêchements, bien sûr, mais aucun des trois ministres présents, c'est vraiment dommage. »
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