Fifty Shades of Grey produit décidément les effets les plus inattendus. En plus de
Le 25/08/2014 à 11:16 par Louis Mallié
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25/08/2014 à 11:16
favoriser le tourismeet de banaliser la violence dont les femmes sont victimes, le livre de E.L. James favoriserait, entre autres, les troubles alimentaires, et augmenterait les chances d'être sujette au harcèlement sexuel... C'est du moins ce que prétendent les résultats d'une nouvelle étuderéalisée par les chercheurs de la Michigan State University.
Eh oui, que les lectrices qui s'intéressent aux ébats Christian Grey et Anastasia Steele se méfient : car, en plus d'offrir un terrain propice aux troubles alimentaires, la lecture de la trilogie accroîtrait les risques de dipsomanie (alcoolisme compulsif), et même ceux de tomber sur un partenaire violent.
L'étude a été menée par une équipe de scientifique spécialisée dans les études sur la famille et les violences domestiques, et dirigée par Amy Bonomi, présidente et professeure du Department of Human Development and Family Studies de l'université. Pour réaliser son enquête, le groupe a étudié les pratiques de plus de 650 femmes âgées de 18 à 24 ans réparties en deux groupes : celles ayant, ou n'ayant pas lu au moins un tome de Fifty Shades of Grey.
Conclusion, selon elle, 65 % des femmes ayant lu le livre seraient donc plus promptes que les autres à la dipsomanie, et 63 % d'entre elles auraient également plus de probabilité d'avoir plus de cinq partenaires sexuels au cours de leur vie. Plus encore, 25 % des femmes ayant lu le livre seraient plus susceptibles d'avoir un partenaire insultant, 34 % d'être victimes de harcèlement, et 75 % prendraient plus régulièrement des produits destinés à des régimes alimentaires rapides.
Néanmoins Amy Bonomi a précisé que l'étude n'avait pas distingué entre les femmes ayant fait preuve d'un comportement décrit avant, ou après la lecture du livre. « Si les femmes ont des attitudes nuisibles pour elles, telles que les troubles alimentaires, Fifty Shades est susceptible de réaffirmer ses tendances et de les aggraver », explique Amy Bonomi. « De même, si elles lisent Fifty Shades avant d'avoir fait preuve de tels comportements, il est possible que le livre influence l'essor de ces derniers. »
Mais peut-être les chiffres peuvent-ils être vus dans un autre sens. Dès lors, la lecture du livre ne serait donc pas à l'origine des comportements décrits, mais seulement un passe-temps plus particulièrement prisé par les femmes sujettes à ces derniers. En outre, la chercheuse précise que ce genre d'influence ne serait pas propre à Fifty Shades of Grey, mais à tous les médias véhiculant une représentation de la femme soumise — roman aussi bien que film, musique, ou encore pornographie.
Quoi qu'il en soit, celle-ci a précisé que cela ne signifiait surtout pas que l'ouvrage devait être interdit. Selon elle, ces risques sont d'abord ceux d'une relation abusive, et c'est en ce sens que les résultats de l'étude doivent bien plutôt encourager les parents à dialoguer avec les jeunes sur l'image du corps, la sexualité, l'attente vis-à-vis de l'autre sexe, et ce, dès l'école primaire.
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