Scandale : plus sensationnelle que la révolte de ces dames du Femina, décidant de boycotter l'Hôtel Meurice pour des raisons géopolitiques et de Charia, la nouvelle va faire voler en éclat le Landerneau germanopratin. Pas de prix Virilo cette année, une récompense littéraire instituée en 2008, et dont ses organisateurs régalaient la presse chaque année – parfois au grand dam des auteurs. Grands dieux !
Le 04/11/2014 à 17:25 par Bartleby
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04/11/2014 à 17:25
Retrouver le reportage Top Gonzo Virilo, en 2009
Philippe Butigieg, qui préside à la destinée du plus velu des prix littéraires français, enrage. Joint par téléphone, il fulminait au point qu'il nous fut difficile de saisir ses propos. C'est la médiocrité de cette rentrée littéraire, ballottée entre histoires de trahison et de suicides, à la française, qui contraint les jurés à rendre leur tablier. Pire, à entrer en grève.
L'exemplarité nouvelle était pourtant venue d'en haut, notent-ils : les membres du Goncourt avaient décidé de travailler avec ferveur, assurant « on lit et on débat pour de vrai ». Alors, pourquoi, pourquoi, pourquoi... avoir placé Foenkinos en tête de liste ? Ah, certes, on murmure que des tentatives de sape se sont exercées : par exemple, le livre de Kamel Daoud aurait fait froncer les sourcils à une maison parisienne, sise dans une rue éponyme.
Certains vont d'ailleurs jusqu'à avancer que l'un des jurés – mais rien ne tempère donc l'infamie de ces racontars calomnieux ? – qui aurait poussé le livre de Kamel Daoud, se serait dédit... sur la pression de son éditeur ! Comme le titre Meursault, contre-enquête avait été originellement publié en Algérie, et ne comptait pas d'un point de vue calendaire, dans la rentrée littéraire, il n'aurait pas mérité de figurer dans la liste des Goncourt ? Ah, certes oui, le titre est sorti en mai dernier, mais enfin...
Bref, le temps que notre journaliste se remette de l'entretien musclé avec le président du jury Virilo, voici, ouvertement provocatrice, et un brin raisonnable, la liste des revendications portées dans le Cahier des Grandes Doléances :
1 – On exige la libération immédiate des trois bons écrivains encore retenus en otage chez Grasset : Sorj Chalandon, Amin Maalouf, sans oublier Sorj Chalandon
2 – On exige plus d'images dans les livres. Au moins dans les mauvais
3 – On exige que les livres craquent les coutures de leur format (sons / vidéos / interaction). Le cinéma n'a pas cessé d'être cinéma en passant à la couleur
4- On demande à Eric Zemmour d'arrêter d'écrire des phrases comme celle-ci pour obtenir le Prix Trop Virilo : L'objectif n'est plus : ‘Tu seras un homme mon fils !', mais plutôt : ‘Tu seras une femme, mon fils !'. Eric, ON NE TE DONNERA PAS CE PRIX. Alors arrête, tu vois bien que derrière tu crées des polémiques qui te dépassent
5- A l'instar des rouleaux de carton, on souhaite des livres dissolubles dans les toilettes pour leur donner, sinon une deuxième vie, une fin utile
6- On demande gentiment à Chevillard de publier au moins un roman par an
7- On exige que les couvertures des livres des grandes maisons d'édition soient variées, et qu'ils cessent de cacher leur pingrerie et leur immobilisme derrière une quelconque tradition
8- On souhaite le bannissement des photos d'écrivains avec la mine rêveuse, la main au menton
9- On exige, non, on demande… OK, on supplie d'arrêter avec l'autofiction
10 – Du Kindle au Kinder : On aimerait bien un petit jouet en plastique à monter, en lien avec le thème du bouquin. Les livres de plus de 500 pages pourraient être assortis d'une petite flasque d'alcool à déguster. Il faut bien du courage, parfois.
Par Bartleby
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