Dense, vaste, exalté et mesuré à la fois
Le 04/11/2013 à 09:00 par Julien Pessot
0 Réactions | 0 Partages
Publié le :
04/11/2013 à 09:00
0
Commentaires
0
Partages
« Nous avions déjà perdu la partie. Depuis bien longtemps ; en fait, depuis le premier jour. »
C'est d'abord l'histoire d'un Rimbaud moderne qui aurait troqué les essais zutiques et le Paris bouillonnant de 1870 pour le grunge et la Californie déglinguée de 1990. Fidèle à la vision claudélienne, Guillaume Staelens rejoue le portrait d'un mystique à l'état sauvage en le jetant dans le grand flottement moral de la fin de la Guerre Froide : « l'ours russe agonisait dans les ruines et les râles : le patriotisme américain n'était pas un vain mot. Même pour des adolescents ricaneurs la bannière étoilée était une divinité antique. Les mots maladroits exaltaient le Land of Freedom. »
Pourtant, vingt ans après la mort de Jimmy Hendrix, « Le vent de la révolte était bien tombé.»
En cette fin de cycle où chacun proclame « la fin de l'Histoire », où l'on célèbre la victoire de la liberté et de son pays chantre, toutes les voies sont closes. « L'époque était déjà au recyclage, mais tout de même.» Tout devrait rester à faire. Or, rien n'est possible désormais, encore moins pour l'adolescent insoumis, métis, ivre de créativité, de rébellion et d'espaces. « L'Amérique avait été le refuge des utopistes et des rêveurs. Il était toujours possible d'y réinventer sa vie, quitte à se réfugier au fin fond de la forêt de Walden. »
Nicholas Stanley est un personnage qui arrive après Mark et Daria de Zabriskie Point, qui eux avaient encore la faible chance de pouvoir s'aimer, de se réfugier dans le désert et de croire à un changement véritable. Mais « Les fins de cycle génèrent les plus grands cynismes comme les plus grands abandons. » Il n'y a plus de place de libre : chacun est contraint de se trouver un rôle, de faire partie du système, les marginaux étant vécus comme la plaie ultime.
Pour le métis, né d'un richissime héritier wasp, jouisseur toujours absent, et d'une mère indienne, déracinée et résignée, comme pour les immigrés, boat people, latinos, rockeurs, graphistes, bavards, déçus, désenchantés, révoltés, engourdis, désoeuvrés, vivre réside dans la fuite permanente, de ville en ville, de milieu en milieu, de squat en squat, avec l'espoir de découvrir, peut-être, des personnes, des messages, ou de retrouver la Nature, originelle, belle, cruelle. Et toujours au bout du chemin, la drogue, séduisante, ultime prison des esprits rebelles parce que « L'oubli de la réalité faisait partie du trip ».
« Les empires aiment jouer à l'innocence. »
Itinéraire d'un poète apache est donc l'histoire d'un météore. Nicholas Stanley est l'un des personnages les plus abouti de ce début de XXIe siècle, dans la lignée de ces grands exaltés qui, toujours, arrivent trop tard : les Julien, Fabrice, Bardamu, Gilles, ces ultimes romantiques désabusés sans nouvelles terres à explorer, plein de rêves et d'enthousiasmes d'un autre temps, ceux qui arrivent après les grandes révoltes, qui observent avec retard les grandes secousses de l'histoire depuis des sociétés conformistes, tout en rêvant d'en vivre, enfin, les dernières heures.
« Gagner un gros paquet de fric. C'était ce qu'ils appelaient être dignes de leur pays. Quatre ans après le Lundi noir, l'avidité retrouvait ses lettres de noblesse. Fringues de marque et roulette boursière constituaient les cariatides de la nouvelle aristocratie. Nul appaloosa ailé ne traversait ce désert spirituel. Je le guettais, mais en vain. »
Il est sourd au silence, uniquement porté par le désir de révolte, « l'esprit de sédition réjouissant » - en cela il est très américain. Il se construit autour de slogans glanés ça et là dans les livres ou les chansons les plus troublantes, qui contribuent le plus à « forcer les consciences » : nevermore, I'd rather not, nevermind… Le rock a remplacé la rhétorique, le cinéma la poésie.
« J'étais naïf et intense. », convient-il. C'est un épileptique à la Al Pacino de Needle Park, qui vit « au son métallique de ces énervés », Patti Smith, Nirvana, Smashing Pumpkins, Poe, Lovecraft, les comics. C'est un de ces personnages qui ne peuvent rester en place et qui sont contraints, inéluctablement, à basculer dans un précipice ou dans l'autre : d'un côté, la fuite autodestructrice ou le repli total à la Thoreau, de l'autre la résignation et la soumission aux valeurs triomphantes des Reagan, Bush, des yuppies. Mais cette « authenticité » est désormais inatteignable - mais l'a-t-elle jamais été ? Nicholas Stanley se raccroche aux visions de fin du monde soufflées par un shaman apache, en attendant une explosion finale, à la Carpenter ou à la Kubrick, qui soufflera le masque cynique de cette société étouffée par la pollution et sa cupidité autodestructrice. C'est à cette conviction ténue que se raccroche désespérément le personnage, l'image de Cronos mangeant ses propres enfants, de la chute de la maison Usher, d'un cataclysme final à la Emily Brontë ou à la Stephen King.
La clarté du roman
Guillaume Staelens cite beaucoup Edgar Allan Poe, mais il est surtout un très grand lecteur de Melville. Son personnage traverse l'espace d'est en ouest, de la Californie à New York, du nord au sud, du Québec, du Yukon à l'Argentine, les sociétés de part en part, de l'exclusion extrême des junkies du Bronx aux castes jubilantes de Los Angeles. Il saisit son personnage en perpétuel mouvement dans une écriture parfaitement cadrée, géométrique même. Il y a, sous le feu, une recherche formelle extrême qui, par le biais de la citation, de la coupe chirurgicale, canalise les délires de la drogue et annihile les penchants égoïstes. L'écriture n'est là que pour recenser et tenter de suivre son personnage. Elle ne précède pas ses actions, elle témoigne seulement. Elle capte sa vie, de ses échecs, ses rancoeurs, ses rares merveilles : les femmes, les espaces vierges, la musique.
Ainsi, la quête de la vigueur primitive, de l'authenticité originelle, ne veut pas verser dans l'épanchement narcissique. « La nature était un ravissement. Chaque végétal était à fleur de roche, prêt à palpiter. En se rapprochant du pôle Nord, l'horizon était plus aride, plus minéral, plus poétique. Et surtout mieux préservé de la prédation humaine. Les paysages y étaient comme au premier jour, sans altération ni dégradation. »
C'est le moi spontané, sincère, vivace seul qui compte. Le moi insaisissable.
Plus d'articles sur le même thème
Monsieur Méchant dirige une terrible organisation qui est en train de planifier la destruction de l’humanité. Mais dès qu’il passe en mode “off”, il part en expédition pour découvrir la culture humaine et vivre sa passion pour les pandas. Un slice of life tous publics rempli de douceur et de mignonnerie.
18/04/2024, 12:19
Christine Ribardière, connue pour ses traductions, sort aux éditions La Geste, son premier roman dans la collection Le geste noir, Meurtre en Montmorillonnais. Roman policier, vous l’aurez deviné, qui nous entraîne de la campagne poitevine à La Rochelle, d’où Georges Simenon semble surveiller, d’en haut, l’avancée de l’enquête.
18/04/2024, 09:41
Elles sont trois et elles se lancent sur les routes du Maroc à la recherche de l'impossible ou presque : un lieu pour avorter en toute sécurité. Il y a Lila, enceinte pour la première fois, Malika, déjà mère de cinq enfants et Nisrine, féministe militante, qui a décidé de se retrousser les manches pour les aider dans leur quête au résultat improbable. D'étape en étape, elles devront faire face à tout ce que le patriarcat musulman peut imaginer comme obstacles à dresser en travers de leur route.
16/04/2024, 10:54
Une apocalypse nucléaire : tout commence par là. Ou plutôt, juste après cette catastrophe qui a décimé des villes entières. Parmi les lieux épargnés, la station balnéaire de luxe de Termush. C’est ici qu’une poignée de personnes fortunées ont décidé de s’installer, pour vivre dans ce monde d’après. Avec des abris anti-radiation au sous-sol et un fonctionnement millimétré pour empêcher un quelconque souci, voilà un lieu rêvé… Quoique.
15/04/2024, 16:17
Dans le paysage du comics, Matthew Allison se distingue par une approche bien singulière, avec Cankor, publié initialement en 2016 et désormais disponible dans une traduction de Virgile Iscan, chez Komics Initiative. Un crowdfunding amplement réussi en janvier dernier et voici que ce périple, qui oscille entre métaphysique, techno-thriller et détournement des codes, débarque dans un fracas tant visuel que narratif.
15/04/2024, 09:49
Sous ce beau titre, Christine Guinard révèle l’intention première de ce recueil : une lutte mot à mot contre la désagrégation, celle de la réalité, et surtout l’autre, beaucoup plus douloureuse, celle de la conscience. Renouer avec un Tout condamné à disparaître, trouver une voie propice à la renaissance et à l’amour à travers un dépouillement essentiel, voilà qui nous renvoie à l’une des ambitions premières de la littérature.
11/04/2024, 14:50
Novembre 2018. Devant la caméra de DreamNet, Hanna/KandyKroosh a commencé sa soirée. Comme ses collègues dans les studios adjacents, elle engage un chat avec des utilisateurs, habitués ou pas, qui paient en « jetons » pour obtenir d’elle des images de plus en plus croustillantes : rapidement l’objectif des 1000 jetons pour du topless est atteint aussi propose-t-elle une « surprise à venir » pour que continuent les enchères ! Faut bien gagner sa vie !
11/04/2024, 10:57
Autant le dire, il y a des livres d’histoire qui vous tombent des mains, et d’autres, comme celui que vient de faire paraître l’historien et romancier Carl Aderhold, qui vous passionnent, parce qu’ils sont un savant dosage entre analyse, explications et anecdotes illustratives qui satisfont notre penchant pour les aventures. Le sujet de son ouvrage est étrangement neuf, car si beaucoup de chercheurs se sont penchés sur la situation des femmes à l’arrière pendant les guerres, peu ont osé aborder le destin des femmes-soldates. Chronique par Hervé Bel.
11/04/2024, 10:34
Magie, créatures malfaisantes, humains servant de garde-manger... Book of Shadows réunit plusieurs figures de l'univers Valiant pour lutter contre un ennemi sacrément maléfique. Heureusement que nous, pauvres mortels, sommes sous bonne garde...
11/04/2024, 09:28
C'est l'histoire d'un naufrage, celui de la passagère d'une croisière qui s'échoue sur une île luxuriante. Seule parmi les plantes exotiques et les espèces sauvages, elle doit s'inventer une routine pour survivre. Seule ? Peut-être pas autant qu'elle le croit, car sur cet îlot perdu au milieu de l'immensité marine vit aussi un jeune sauvageon, moins farouche qu'il n'y paraît à première vue.
10/04/2024, 10:26
Pauline ou l’enfance... voici un voyage qui mêle l'intime à la nostalgie, entre Saône-et-Loire et Normandie. Les paysages de l’enfance succèdent aux souvenirs qui façonnent une vie et reviennent en mémoire. Dans ce second roman, Philippe Bonilo imagine une ode où la simplicité des petites choses, gravées dans la mémoire, se changent en instants suspendus...
10/04/2024, 10:12
Rédigé il y a plus de 80 ans dans la prison de Fresnes, Héliogabale marque l’entrée de Jean Genet dans l’écriture dramatique. L’écrivain-taulard se sert de la figure de l’empereur romain pour développer les thèmes qui lui sont chers : la déchéance, l’abject, la lâcheté, la saleté, la merde.
09/04/2024, 15:55
Et si une gare monstrueuse recouvrait la totalité du Japon ? Ce manga de SF confinant à l’absurde nous plonge dans une surprenante dystopie remplie d’escalators et de contrôleurs de quais. Une ambiance pour le moins unique, oppressante et pleine de mystères.
09/04/2024, 10:40
Bien sûr, ce livre mérite tous les superlatifs possibles : merveilleux, fantastique, formidable. En s’appuyant sur le sous-titre, une enquête littéraire, on pourrait constater en quelques phrases l’incroyable aventure des manuscrits de l’auteur, qui pourtant voulait qu’ils soient détruits par le feu. Cependant, J’irai chercher Kafka de Léa Veinstein, publié par Flammarion, est peut-être bien plus encore une histoire de quêtes que d’enquête littéraire.
09/04/2024, 10:12
Ce livre, Féminicène de Véra Nikolski, s’appuie sur une épistémologie déclarée. Les relations entre les femmes et les hommes sont visées dans la réalité sociétale et économique des différents moments historiques. Le point de vue est celui de la science : observer ce qui se passe et le dire. Quitter les appréciations morales, la pesée infinie (et bien souvent tendancieuse) des « dominations », des « exploitations ». Par Orélien Péréol.
03/04/2024, 17:22
Quarante ans : voilà à peu près ce qui nous sépare du début de l’épidémie de sida, qui a frappé tant de personnes. Un épisode ravageur, en France et ailleurs. Et voilà que, comme d’autres avant lui, Christophe Bourdin apprend sa séropositivité. Une réalité dévastatrice, impardonnable… Surtout, une réalité qui le pousse à écrire.
03/04/2024, 11:48
Lizzie Boubli, conservatrice en chef au Musée du Louvre, détachée au CNRS, nous invite à la genèse de la Renaissance artistique italienne, imaginez-vous donc ! Vous allez toucher du doigt les créations de purs génies, essayer de comprendre comment sont nées les œuvres de Michel-Ange, de Raphaël, du Titien, de Véronèse, de Léonard de Vinci ou encore de Dürer, qui, certes accordons-le, n’était pas très italien...
02/04/2024, 10:08
Pour cette cinquième enquête de Konrad, Arnaldur Indridason n’épargne pas son lecteur. Au cœur de Reykjavik, la grisaille, le froid, la neige, les tempêtes rivalisent avec la maltraitance d’enfants, ou le cancer qui a emporté son épouse. Ancien policier passablement obsessionnel, son aventure n’offre que peu d’occasions de sourire. Ambiance résolument sombre… sur fond d’homophobie violente.
01/04/2024, 15:24
À l’époque de Téléphone et Trust, un groupe de jeunes de 20 ans explose avec un tube, Cherchez le garçon, titre queer et non-binaire avant l’heure. Plus qu’une énième proposition new wave en ce début des années 80 post-punks, Taxi Girl ressemble à Rimbaud et Verlaine mêlés. Mirwais, le guitariste du groupe, raconte ces années chaotiques, celles de la naissance du « meilleur groupe du monde ». Et le pire, c’est qu’il a raison…
01/04/2024, 08:00
Bertrand Mandico et Pacôme Thiellement se connaissent depuis un petit moment. Le premier est un cinéaste et plasticien tranchant, esthète, concentré, et aux castings de ses trois long-métrages entièrement féminins (sauf Christophe Bier). Le second un exégète torturé, obsessionnel, pop et mage. Les frères cheveux sont surtout des grands créatifs devant l’éternel. Le premier est plus chaud, le second plus liquide. L'un crée des images, l'autre monte des textes.
29/03/2024, 17:11
Hervé Bel anime dans nos colonnes le rendez-vous (presque) hebdomadaire des Ensablés. Mais il arrive aussi que notre ami écrivain se plonge dans les ouvrages de ses contemporains. Voici sa lecture du dernier ouvrage d’Armel Job, Le Passager d’amercoeur.
28/03/2024, 08:02
À l'occasion des 150 ans de la naissance de l'important Karl Kraus, les éditions de l'Herne rééditent leur numéro 28 de 1974, dirigé par l'essayiste et traductrice disparue en 2022, Eliane Kaufholz. La citation mise en exergue dans le bandeau de ce riche ouvrage rend bien compte de la puissance krausienne : « La tragédie tire son origine du refus d'obtempérer. »
27/03/2024, 17:22
Un hiver froid, glacé même, uniformément blanc, au sol et dans le ciel, comme seules semblent savoir le faire les chaînes montagneuses du Montana. Nous voilà transportés dans les dernières années d’un XIXe siècle où la loi des hommes, qui se cachent derrière les volontés (prétendues) de Dieu, est fort expéditive et peu encline à prendre en considération tout élément qui pourrait être présenté au titre de la défense de celui ou celle qui est d’abord condamné...
27/03/2024, 17:11
Un grand roman adapté par un grand bédéiste donne-t-il forcément une bande dessinée magistrale ? Impossible de généraliser, mais dans le cas de La route de Cormac McCarthy racontée en images et en bulles par Manu Larcenet, la réussite est indubitable. Elle provoque chez les lecteurs le même désespoir sidérant que l'œuvre originale. La grisaille et la crasse en plus.
27/03/2024, 12:17
« En 1910, Gustav Klimt peignit le portrait d’une très jeune femme, de trois quarts, cheveux lâchés, affublée d’un grand chapeau marron, une étole de fourrure autour du cou, les épaules dénudées. » Un portrait qui, on ne l’apprendra que plus tard, fut le seul et unique tableau repeint par Klimt. Sous cette couche supplémentaire de peinture, une femme à l’apparence toute autre. Plus d’un mystère existe autour de ce portrait, qui a disparu pendant près de 100 ans…
27/03/2024, 10:54
Transférée dans le poste de police de Millau, dans le sud de la France, Sophie Cauchy enquête sur la disparition d'une adolescente nommée Jessica Borie. D’après ses parents, elle serait partie vivre dans une communauté isolée appelée La Bergerie après avoir quitté un squat à Nantes. Un départ en écho au parcours de Sophie : elle a plaqué la région parisienne et un couple toxique, pour se sauver…
26/03/2024, 09:28
Le 28 février, lors d’une rencontre organisée à La Libreria, créée en 2006 par Florence Rault et Andrea De Ritis, on a parlé de Venise, mais pas de la Venise que l’on connait, avec Piazza San Marco, les touristes, les pigeons et les « gondoles » sur les canaux… On a parlé plutôt d’une Venise de lagunes, une terre de frontière interprétée comme une « petite Méditerranée » imaginée par les auteurs de la bande dessinée Le passeur de lagunes.
25/03/2024, 13:12
Jon Gutiérrez et Antonia Scott travaillent comme enquêteurs pour un projet gouvernemental secret appelé Projet Red Queen, consacré à l’investigation sur des crimes. Le décès d’une femme nommée Raquel Planas, découverte à son domicile de Madrid quatre ans plus tôt serait banal… si la capitale espagnole n’était pas en proie à une série de crimes violents, répandant une véritable terreur…
25/03/2024, 13:07
Une semaine pour prouver l’innocence d’un condamné : la chose semble impossible, surtout lorsque le dossier est clos depuis dix ans. Le meurtrier présumé menace : si, dans une semaine, son innocence n’est pas prouvée, il se suicidera. Victor Caranne, le héros des deux premiers romans policiers de Max Monnehay, sonne son retour dans une nouvelle enquête à haute teneur psychique.
25/03/2024, 12:40
One-shot exceptionnel, Silver Surfer — L’Obscure clarté des étoiles porte déjà un titre emprunté au Cid de Corneille. Un oxymore qui résonne à 250 ans d’intervalle, loin de la puissance SF du dessin de l’Italien Claudio Castellini. Et pourtant, ce vers revêt soudain une dimension fantastique qui épouse parfaitement le projet éditorial remontant à 1996.
24/03/2024, 11:48
Imaginez : notre monde, dans un bon nombre d’années – combien précisément, on ne le saura jamais. Un monde désormais complètement chamboulé, où l’équilibre s’articule autrement. Le capitalisme est une notion vétuste, notre société telle qu’on la connaît aujourd’hui s’est tout bonnement écroulée. La cause ? Une révolution.
21/03/2024, 16:57
Fleuve Congo, début du XXe siècle. Un bateau à vapeur remonte le courant à la recherche d’un homme en fuite, le fameux Kurtz. Perdu dans la jungle, il se retrouve chassé par les tribus refusant l’asservissement, guetté par les bêtes sauvages et assailli par les réminiscences des barbaries commises sur les indigènes au nom de l’empire colonial de Belgique.
20/03/2024, 11:04
Les vrais héros ne meurent jamais, même quand leur décès est proclamé dans le titre. Chez Marvel, comme ailleurs, on tue et l’on ressuscite au gré des scénaristes et illustrateurs : quand en janvier 2022, l’éditeur annonça que le Doctor Strange allait clamser, il ne se trouva personne pour le croire. À raison : l’artiste Tradd Moore — qui doit naturellement sécréter du LSD — a pris en main le renouveau du bon docteur.
19/03/2024, 21:15
Walter Benjamin est un des penseurs les plus fascinants du XXe siècle, Aurélien Bellanger l’a largement montré dans son dernier roman en date. La preuve : le choix et son traitement des sujets lui ont fermé les portes de l’Université. Déjà, il ne s’appesantit jamais : d’intenses méditations dont il tire des textes courts, et des références qu’il est parfois le seul à posséder, tant elles sont particulières.
19/03/2024, 17:13
Sébastien Mille, ancien policier élimé au-delà du possible, reprend du service avec sa fille Holly. Dans ce monde de demain, le monde virtuel a plus d’existence que celui bien tangible. Pourtant, fleurissent sur les murs des graffitis porteurs de troublants messages, émanant d’un groupe : les Obscuranets. Des activistes qui perturberaient l’ordre établi, d’après le gouvernement…
19/03/2024, 12:28
Autres articles de la rubrique Livres
BONNES FEUILLES - Virginie Grimaldi, traduite dans plus de vingt langues, célèbre la publication de son dixième roman cette année. Connue pour son humour pétillant et son talent narratif, cette écrivaine française a vendu plus de sept millions d'exemplaires de ses livres en France en quelques années seulement.
20/04/2024, 08:30
Pour suivre le code du samurai, une seule voie est possible : celle du sabre ! La saga épique du samurai Takeo se poursuit avec cette nouvelle aventure riche en rebondissements et en action ! Voici Dettes de sang, le tome 17 de la saga de Jean-François Di Giorgio et Frédéric Genêt, entamée voici 20 ans désormais...
20/04/2024, 06:30
En avril, ne te découvre pas d’un phyl… actère et pourtant, la bande dessinée fait recette : quatre ouvrages dans les 10 premières places, en cette semaine 15 (8/14 avril). Et comme il se doit, One Piece un jour, One Piece toujours : Eiichirô Oda garde la première place avec le tome 107 (trad. Djamel Rabahi et Julien Favereau) et 25.261 nouveaux adeptes !
19/04/2024, 12:50
Il est difficile de dénombrer le nombre de films sortant chaque année et inspirés d’une œuvre littéraire tant cet usage est répandu. À chaque succès de librairie correspond son volet cinématographique. Mais au-delà de cette relation intime entre la littérature et le cinéma, une nouvelle dimension émerge, celle de la publicité au cinéma. Mais le succès est-il pour autant toujours au rendez-vous ?
19/04/2024, 10:33
BONNES FEUILLES - « Comme l’amour, le désamour est universel et, pourtant, nous ne souhaitons ni le vivre, ni le raconter. Il n’y a pas d’histoires du désamour, ou seulement des histoires transmises sous le manteau, de bouche à oreille.
19/04/2024, 07:30
BONNES FEUILLES - Tessa, une ancienne chanteuse classique devenue courtière immobilière à Montréal, traverse une période difficile malgré une vie de famille apparemment comblée avec Jim, son mari dévoué, et leurs trois fils qu’elle aime profondément.
19/04/2024, 06:30
Le monde littéraire est un concentré de destins extraordinaires. La plupart des femmes qui se sont essayées à l’art rigoureux de l’écriture sont méconnues du grand public. Pourtant, des centaines d’entre elles ont sorti des œuvres qui ont marqué leur temps et qui continuent de résonner aujourd’hui.
18/04/2024, 11:16
BONNES FEUILLES — Découvrez 100 repas prêts en un rien de temps grâce à ces recettes de plats complets cuits en une seule fois sur une simple plaque de four. Pour ne plus gaspiller son temps en cuisine, 100 repas variés et ultra rapides avec ces recettes « tout-en-un » qui ne requièrent qu'un seul ustensile et une unique cuisson : une plaque de four !
18/04/2024, 08:10
BONNES FEUILLES — Dans ce petit village paisible près d'Annecy, Antoine a du mal à trouver sa place dans la vie. Séparé de la mère de son fils, il vit sous les combles de la maison de ses parents et a du mal à payer le loyer. Heureusement, il y a les soirées passées au Café des Sports, où il retrouve Fanny, son amour de toujours, et les autres habitués.
18/04/2024, 07:21
BONNES FEUILLES — Depuis son enfance en Savoie, sur une terre de légendes, Céleste est captivée par la vie secrète des champignons et leurs pouvoirs extraordinaires. Avec sa meilleure amie Murielle, elle étudiait ce monde végétal fascinant, malgré l'indifférence de ses parents.
18/04/2024, 06:34
Qui a dit que le journal intime était un cliché romantique, voué à disparaître dans l'ombre des univers d'expression numériques ? Certes, la plume et le carnet ne conviennent pas à tout le monde, souvent la faute au fameux syndrome de la page blanche : même pour soi, les mots restent coincés au bout des doigts. La vocation de l'Art journal en découle. C'est, pour celles et ceux qui s'expriment naturellement par le visuel et sont sensibles au toucher, un bel exutoire. Explications.
17/04/2024, 14:09
BONNES FEUILLES - Pascal Convert, né en 1957, est un artiste français spécialisé dans l'utilisation de matériaux variés comme le verre et la cire. Il est notamment reconnu pour avoir créé le Monument en mémoire des otages exécutés au Mont Valérien entre 1941 et 1944.
17/04/2024, 07:30
BONNES FEUILLES - En 1877, Molly McGill, une jeune institutrice condamnée pour le meurtre de son mari violent, est emprisonnée à Sing Sing. Elle a l'opportunité de changer son destin en acceptant de rejoindre un groupe de mille femmes blanches qui doivent épouser des guerriers Cheyennes, dans le cadre d'un programme gouvernemental.
17/04/2024, 06:30
Parfois, on oublie que tout a commencé par un livre. Et pourtant, combien de personnages, combien de mythes, combien d’expression, combien de jeux trouvent leur origine dans une histoire écrite il y a parfois plusieurs siècles. Mais le succès reste au rendez-vous dans des déclinaisons aussi multiples que variées.
16/04/2024, 10:19
BONNES FEUILLES - Au début des années 1980, dans la caserne d’Adlershof à Berlin-Est, qui servait de quartier général à la Stasi, la police secrète de la RDA, un groupe inhabituel de fonctionnaires, incluant des vétérans de la Seconde Guerre mondiale et des jeunes talents, se rassemblait régulièrement.
16/04/2024, 07:30
BONNES FEUILLES - Majella, fraîchement devenue mère, ressent un décalage profond entre l'amour pour sa fille et son quotidien dans sa maison d'enfance à Queens, où elle se sent au bord de la folie. Sa découverte d'un journal intime ancien au grenier, appartenant à une certaine Ginny Doyle, l'entraîne dans un voyage révélateur à travers l'histoire de sa famille.
16/04/2024, 06:30
BONNES FEUILLES - Dans son recueil Le bouddhisme est né à Colobane, Felwine Sarr explore les tumultes de l'amour à travers les histoires de personnages comme Fodé, Teibashin, et Aby, avec en toile de fond les mélodies de Toumani Diabaté, Wasis Diop, et Cheikh Lô.
15/04/2024, 18:30
BONNES FEUILLES : La discrète Maï est entièrement dévouée à son mari infidèle, à ses beaux-parents au caractère difficile et à ses enfants. Mais qui se cache derrière ce voile qui révolte tant sa fille Sounaina ? Cette dernière, empreinte de modernité et partie faire des études à l'étranger, ne cesse de se questionner sur la véritable identité de sa mère, qui semble exister uniquement pour les autres.
15/04/2024, 12:10
Quand on veut se lancer dans l’investissement au sein de valeurs mobilières, il ne faut pas croire que l’on peut réussir sans méthode et surtout sans connaissances. Il est important de bien appréhender l’économie dans son ensemble pour arriver à un certain succès dans ses choix.
15/04/2024, 11:27
BONNES FEUILLES — Hartmut Rosa aborde un sujet surprenant avec ce livre. Grand amateur de métal et musicien lui-même, il applique ses concepts de « résonance » et d'« énergie sociale » à un sous-genre musical dont la complexité et l'ambition sont souvent sous-estimées. Rosa explore comment le métal pourrait nous aider à renouer avec le monde, retrouver des vibrations existentielles que nos vies modernes tendent à ignorer.
15/04/2024, 11:25
Ces derniers temps, j’ai lu une romancière à l’écriture discrète et touchante qui se nomme Laurence Algan. On ne saurait presque rien d’elle si, en juillet 1944, elle n’avait répondu à l’enquête biographique que le journaliste et romancier Gaston Picard menait à l’époque auprès des écrivains pour le compte du Centre de documentation de la BnF ; les éléments biographiques fournis par l’écrivaine, Paul Aron les présente succinctement dans un article qu’il a intitulé « Une femme si simple » et qui est paru dans Les Nouveaux Cahiers André Baillon en 2014. J’y suis allé voir de plus près. Par François Ouellet
14/04/2024, 09:00
BONNES FEUILLES - Shawn se sent perdu au sein de sa famille extraordinaire : une mère qui était choriste pour Madonna, un père homme d'affaires prospère, et une sœur aînée styliste de mode. Il rêve de célébrité, mais il ne possède ni talent exceptionnel ni passion ardente.
14/04/2024, 08:30
BONNES FEUILLES - Dans son dernier roman, Le Mystère de la Maison aux Trois Ormes, Valentin Musso tisse une intrigue pleine de rebondissements. Le commissaire Forester est sollicité d'urgence par Yves de Montalabert, un aristocrate inquiet suite à la réception de lettres de menace.
13/04/2024, 08:30
BONNES FEUILLES - Le livre explore la vie exceptionnelle d'Angelica Balabanoff, une figure méconnue mais centrale dans les luttes intellectuelles du XXe siècle. Née à Kiev en 1877 dans une famille juive russophone, elle a été active dans les principaux mouvements politiques de son temps, notamment le communisme, le féminisme et le pacifisme.
13/04/2024, 08:00
BONNES FEUILLES - « En chaque lieu se cachent des aventures. Derrière chaque façade aseptisée de la métropole, chaque vitrine, dans chaque rue ont résonné les échos de la colère, la chaleur des révoltes, la rage et les espoirs. C’est de cette histoire qu’il est question. Cette contre-visite dévoile, ou rappelle, les traces que les autorités ont tenté d’effacer. »
13/04/2024, 07:30
BONNES FEUILLES - En 1953, Alexander Calder, un visionnaire poète-ingénieur-artiste-mécanicien originaire de Philadelphie, a acquis la maison François 1er à Saché, en Touraine. Son installation a marqué cette région, notamment la vallée du Lys immortalisée par Balzac, une colline et les berges de l’Indre, leur conférant une aura de gaieté et d'originalité grâce à ses créations futuristes et primales.
13/04/2024, 06:30
Commenter cet article