#Droit / Justice

Julia Reda : "Mon rapport veut renforcer les droits des auteurs"

Son rapport, présenté il y a un peu plus de deux mois, visait à évaluer la directive européenne sur le droit d'auteur de 2001, à l'aune des remarques reçues lors d'une grande consultation publique européenne, l'année dernière. Et il a fait trembler toute l'industrie culturelle, en France, à l'exception des bibliothèques. Alors que la presse française s'est intéressée au personnage ces derniers jours, nous avons rencontré Julia Reda à Bruxelles. 

Le 03/04/2015 à 11:28 par Antoine Oury

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03/04/2015 à 11:28

Antoine Oury

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ActuaLitté

Les premiers reproches adressés à votre rapport attaquent sur l'utilisation du terme « copyright » plutôt qu'un « droit d'auteur », est-ce un choix délibéré ?

J'utilise le terme « copyright » parce que la version anglaise de la directive que j'évalue fait référence au « copyright ». Dans la version française, elle fait référence au « droit d'auteur ». Au-delà des termes, la substance de cette directive inclut les deux, parce qu'elle définit clairement quels sont les droits des auteurs, et les droits qui sont transférés à un ayant droit. Le système de droit d'auteur français aussi : des droits d'auteur sont transférés, pas tous, mais beaucoup. Il n'y a aucun système de droit d'auteur « pur » dans les pays européens.

On a également reproché à votre rapport sa brièveté. Comment l'avez-vous constitué ?

On m'a parfois fait le reproche que je n'avais pas fait d'étude d'impact, mais ce rapport s'appuie sur l'une des plus importantes études autour de la directive copyright. Je rappelle que la Commission a publié un résumé d'une centaine de pages des résultats de la consultation publique, en 2014. Il y a eu beaucoup de réponses de chercheurs, qui ont participé à l'élaboration des propositions de mon rapport : mais toutes les sources sont citées, dans le rapport ou dans son exposé explicatif. Je décris spécifiquement comment je suis arrivé à telle conclusion, et à quel problème de l'application de la directive InfoSoc elle s'adresse. J'ai rarement vu de rapport avec plus de sources, et je suis très surprise par cette critique selon laquelle je n'ai pas fait une évaluation de la situation actuelle.

Julia Reda, au Parlement européen, à Bruxelles (ActuaLitté, CC BY SA 2.0)

La rémunération des auteurs

Les auteurs et ayants droit ont porté leurs critiques sur la liste d'exceptions au droit d'auteur que vous proposez d'harmoniser à toute l'Union européenne. Aviez-vous en tête un fair use américain en formulant vos propositions ?

Je crois qu'il s'agit d'un malentendu, parce que je propose est assez éloigné d'un fair use à l'américaine. Ce dernier n'a aucune exception ou limitation inscrite dans la loi. C'est donc à un juge de déterminer si tel usage remplit un certain nombre de critères qui le rendent légal. Supprimer les exceptions et limitations créerait encore plus d'incertitude légale : nous n'avons pas un siècle de jurisprudences derrière nous, les législations et les juges des pays européens sont différents... Il serait finalement plus difficile pour les citoyens de savoir ce qu'ils ont le droit de faire. 

Je veux conserver les exceptions et les limitations, les harmoniser dans tous les États membres, mais avec un mécanisme qui prend en compte qu'une réforme de la législation européenne prend du temps. La directive sur le copyright a été adoptée en 2001, mais, entre-temps, nous avons eu YouTube, Wikipédia, de nouveaux moyens de partager l'information sur Internet, l'exploration de textes et de données... Il faut adapter la législation à ces nouveaux usages. Une norme ouverte permettrait de considérer les exceptions et limitations actuelles pour les interpréter à la lueur d'une nouvelle technologie, sans qu'elles aient besoin d'une formulation exacte. Par exemple, si une exception évoque un livre, mais que la définition du livre a changé, avec des livres numériques qui peuvent inclure des fonctions interactives par exemple, le juge pourra dire « D'accord, c'est suffisamment proche d'un livre pour que les exceptions s'appliquent ». Cela accorderait plus de flexibilité pour le futur, tout en empêchant que chaque pays membre ait une interprétation totalement différente de ce qui est permis et de ce qui n'est pas permis.

Mais une telle harmonisation ne va-t-elle pas multiplier les actions en justice pour contester tel ou tel point, par les ayants droit ou les usagers ?

C'est déjà le cas, en fait. Vous n'imaginez pas le nombre de dossiers reçus à la Cour de Justice de l'Union européenne sur les interprétations des exceptions et des limitations... Il y en a beaucoup. L'harmonisation d'une définition commune des exceptions a déjà commencé, en fait, mais je veux qu'elle soit faite par le législateur plutôt que par la Cour. Il y a déjà un profond débat, dans la société, sur le genre d'exceptions que nous voulons. Par exemple, la CJUE a trouvé une définition commune de la parodie [en 2014, NdR], avec laquelle je suis plutôt d'accord. Mais je pense que ce n'est pas à la Cour de nous le dire, c'est au législateur de décider si quelque chose de fondamental pour la liberté d'expression doit être préservé, défendu, par un système commun de protection dans toute l'UE.

Je comprends les interrogations des auteurs, mais il est aussi important que l'auteur ne puisse pas tout contrôler. Il aura toujours la possibilité de contester une exception ou une limitation, mais il doit y avoir un équilibre entre l'accès à l'éducation, la liberté d'expression et la protection des auteurs. Dans le domaine de l'éducation, par exemple, il est important qu'un auteur n'ait pas le droit de refuser l'usage d'une œuvre, sans que cela signifie qu'ils ne seront pas payés. Les écoles achètent toujours les livres qu'elles utilisent dans les classes, mais il faudrait aussi qu'elles puissent projeter une page sur le mur, distribuer une version numérique aux élèves d'une certaine classe. Avec une exception éducation, j'essaie de rendre le travail quotidien des professeurs plus simples, sans que cela signifie que les auteurs ne seront pas payés.

Êtes-vous favorable à une compensation financière de toutes ces exceptions et limitations au droit d'auteur ?

Pour certaines exceptions, mettre en place une rémunération est difficile, et c'est tout simplement inapproprié pour des usages comme la citation ou la parodie, par exemple. Pour la copie privée, je maintien qu'une compensation est nécessaire. Mais le système actuel de collecte des droits d'auteurs est très inefficace, et peu transparent. Il est nécessaire de savoir ce qui est prélevé au titre de la copie privée sur le prix d'un CD vierge, et comment est répartie cette somme, pour les usagers comme pour les auteurs.

L'idée même derrière la copie privée est que l'on commet un préjudice à l'auteur ou aux ayants droit, et que ce préjudice doit être compensé. Mais chaque État membre a des conclusions complètement différentes à propos de ce préjudice, comme si réaliser une copie en France créait un dommage bien plus grand que copier une œuvre en Allemagne. À partir de données factuelles, il faut parvenir à une définition commune du préjudice commercial de la copie privée, et créer une compensation à la mesure de ce préjudice. Elle peut prendre la forme d'une taxe, mais ce système pose problème. Certains États ont décidé de passer à un prélèvement fiscal, qui génère moins de coûts de transaction. Les auteurs devraient percevoir la totalité de la somme, il n'est pas nécessaire de subventionner les ayants droit avec la copie privée. Le nombre d'œuvres produites augmente sans cesse, mais le problème réside dans le revenu moyen des auteurs : le levier de la copie privée devrait leur revenir.

À propos de rémunération des auteurs, que proposez-vous pour l'améliorer ?

Ce qu'il faut absolument préserver, ce sont les sociétés d'auteurs, parce qu'il est important qu'elles puissent négocier plus facilement au nom de leurs adhérents. Quand un auteur négocie seul avec un éditeur, sa marge de négociation est minime, car il n'est pas un expert légal. Mais quand beaucoup d'auteurs se réunissent dans une société d'auteurs, qui fonctionne comme un syndicat, ils peuvent négocier ensemble.
Conférence Les auteurs bientôt à poil (SGDL)
Les auteurs bientôt tous à poils, campagne d'alerte du Conseil Permanent des Écrivains
(ActuaLitté, CC BY SA 2.0)

La création d'un contrat d'auteur européen est-elle au programme ?

Un contrat d'auteur harmonisé au niveau européen génère beaucoup d'opposition politique, des conservateurs, notamment, qui défendent la liberté contractuelle et assurent que toute clause contractuelle européenne porterait préjudice à la liberté des entreprises. Elle le ferait, bien sûr. Mais je pense que nous avons besoin d'équilibrer les droits sociaux et la libre entreprise. L'Union européenne doit aussi s'assurer que les droits sociaux des auteurs, en tant que producteurs d'œuvres culturelles, sont protégés.

Je ne propose donc pas des lois européennes contractuelles complètement harmonisées, mais nous pouvons instaurer un minimum de critères. Par exemple, pour d'anciennes clauses comme les contrats de cession totale, par exemple : je propose que si un auteur cède les droits exclusifs de son œuvre à un éditeur, qui ne la publie pas par la suite, l'auteur puisse retrouver ses droits après un certain temps, pour le vendre à quelqu'un d'autre ou l'autopublier. Sinon, ils n'ont pas de droits pour mettre leur propre œuvre sur le marché. L'Union européenne peut faire quelque chose sur ce point, et je demande à tous les États membres qui disent vouloir améliorer la condition de l'auteur de le faire.

Mon rapport va dans le sens d'un renforcement des droits des auteurs, en proposant certaines clauses frappées de nullité dans les contrats, malgré leur inscription. Cela donnera la possibilité aux auteurs de ne pas se soumettre à un contrat qui les place dans une position défavorable. 

Quand il s'agit de savoir quels droits doivent être abandonnés par l'auteur, nous devons atteindre un équilibre. Je pense qu'il est juste que certains droits inaliénables ne puissent pas être transférés à un tiers, par exemple le droit de ne pas voir son œuvre détruite. Il est parfaitement légitime que des droits d'auteur qui font référence à la relation entre l'auteur et son œuvre ne puissent pas être cédés. Ce qui devrait être possible, c'est qu'un auteur puisse dire « Je veux que mon travail soit dans le domaine public » face à une société qui recherche avant tout des droits exclusifs. 

Une action sur le système de la gestion collective est-elle pertinente, pour la rémunération des auteurs ?

Sur les sociétés de gestion, je pense qu'il y a parfois des problèmes d'organisation interne, et que certaines pratiques peuvent être interrogées. Par exemple, la société de collecte allemande des compositeurs de musique fait encore une distinction entre « musique sérieuse » et « musique divertissante ». C'est un peu difficile, pour un musicien, de recevoir une rémunération moindre parce que sa musique est considérée comme « divertissante » par une société de gestion. Je pense que les sociétés de gestion en général remplissent une fonction, mais cela ne veut pas dire que tout ce qu'elles font est justifié.

Par ailleurs, quand la Commission européenne demandait dans sa consultation publique si les gens voulaient un copyright européen ou non, la moitié des auteurs a dit qu'elle le souhaiterait, mais toutes les sociétés de gestion collective ont dit non. Les sociétés de gestion représentent peut-être des ayants droit et dans certains cas des auteurs, cela ne signifie pas qu'ils ont toujours le même avis sur un sujet, ou qu'elles les représentent tous.

Pourquoi insister sur une réduction du temps de protection des œuvres, avec une harmonisation potentielle fixée à 50 ans ?

Cette réduction du temps de protection des œuvres pourrait vraiment aider à la redécouverte des œuvres, mais aussi à leur préservation. Si l'on considère le livre, par exemple, en moyenne, un an après sa sortie, un livre n'est plus disponible en librairie. Et si, dans ce temps court après publication, une œuvre n'a pas généré de profits, il est communément reconnu qu'elle a peu de chances d'en produire plus tard. 50 ans après la mort de l'auteur, 90 % des œuvres ne sont plus disponibles, ou les gens ne les achètent plus. En fait, il est rare que les ayants droit perdent de l'argent après 50 ans de protection. Sauf rares exceptions, et dans ces cas-là, les ayants droit ont déjà fait un énorme retour sur investissement.

Pour les œuvres sur supports numériques ou les films, c'est encore pire, car ils sont souvent stockés sur des supports qui se dégradent avec le temps. De vieux films sont en train de pourrir, actuellement, parce que les archivistes ne peuvent pas les conserver, en les numérisant ou en les rendant disponibles dans un autre format, sans entrer en infraction avec le copyright. Réduire la durée de protection du copyright est nécessaire pour préserver notre héritage culturel, sinon de nombreuses œuvres auront disparu avant d'atteindre le domaine public.

Le droit d'auteur dans l'espace européen

Que pensez-vous de la situation actuelle du Petit Prince, dans le domaine public partout dans le monde, mais pas en France en raison d'une extension de la durée du droit d'auteur pour le motif « mort pour la patrie » ?

Dans l'Union européenne, il y a énormément d'échanges culturels : nous avons ainsi des langues communes, et, si Le Petit Prince est disponible en Belgique, les Français pourront facilement en obtenir un exemplaire numérique. Il est pratiquement impossible d'essayer de renforcer les barrières territoriales sur Internet, dans l'Union européenne.

Des règles communes dans toute l'UE, cela permettrait de les faire respecter. Je pense qu'il est extrêmement dangereux, pour la légitimité de la législation sur le droit d'auteur, d'avoir des règles du copyright où tout le monde sait qu'elles ne seront pas respectées, parce qu'il est impossible de les respecter. J'ai remarqué cet état de fait quand j'ai rencontré des sociétés de gestion collective. Je leur ai expliqué le problème de la liberté de panorama, du fait qu'en prenant une photographie de la Tour Eiffel de nuit et en la publiant sur votre site, vous commettiez une infraction au copyright. Leur réponse, c'était « Ne vous inquiétez pas, les sanctions ne seront pas appliquées ». Donc même des représentants des ayants droit expliquent qu'il est possible d'enfreindre certaines règles du droit d'auteur sans être inquiété, alors que d'autres font de vous un criminel. C'est impossible à expliquer aux citoyens.

Eiffel Tower in the rain
(McPig, CC BY 2.0)

Pensez-vous que la territorialité du copyright est devenue obsolète ?

La territorialité du copyright, avec Internet, n'a plus vraiment de sens. Une œuvre n'a plus de lieu, elle se déplace librement avec Internet. Il est devenu très difficile d'avoir différents statuts juridiques d'un territoire à l'autre quand, dans le même temps, des sociétés peuvent offrir des services dans tous les pays de l'Union au sein d'un marché unique. Je ne pense pas qu'un marché unique numérique soit possible avec la territorialité du copyright.

Mais je pense aussi qu'il est pas possible de créer un marché unique numérique avec la territorialité, je pense par exemple qu'il faut complètement abolir le géoblocking sans abolir la territorialité du copyright. Le blocage géographique, par exemple, est une question de mise en application du droit. Je pense qu'il n'est pas nécessaire d'interdire artificiellement l'accès à une offre spécifique à des individus d'un pays différent. Si je suis à la tête d'une chaîne de télévision, bien sûr que les gens au-delà des frontières, depuis un pays lointain, peuvent recevoir le signal avec un satellite, et personne ne demande aux sociétés d'obtenir une licence pour ce pays différent, juste parce que l'on peut accéder à cette chaîne.

Le rôle central des bibliothèques

Vous proposez l'instauration d'un droit de prêt numérique, semblable au droit de prêt pour les livres papier, pourquoi ?

Pour le moment, la directive de 2001 autorise le prêt de livres physiques, à condition d'un paiement aux sociétés de gestion collective, et ce système instaure une sorte de revenu minimal pour compenser les ayants droit.

Je veux proposer la même chose pour les livres numériques, parce que les contrats de licence actuels ne permettent pas à une bibliothèque d'acquérir un exemplaire et de l'archiver, quand bien même elles paient un accès au fichier. Si l'éditeur fait faillite, si le contrat de licence arrive à son terme — et l'éditeur peut le faire cesser n'importe quand — alors la bibliothèque doit supprimer le livre numérique. Elle n'a pas la possibilité de créer une archive de l'héritage culturel, ce qui est pourtant une de leurs missions les plus fondamentales. Elles n'ont pas non plus la possibilité de convertir les œuvres dans un format différent, en gros caractères pour les publics empêchés, par exemple. Et elles dépendent de l'offre que l'éditeur leur fait, souvent dans une approche similaire de l'édition académique : ils ne proposent pas une œuvre en particulier à prêter, mais plutôt un pack avec plusieurs œuvres. Même si la bibliothèque n'en veut qu'une, elle est obligée d'acheter l'ensemble.

Encore une fois, cela ne signifie pas qu'il n'y aurait pas de restrictions. Un tatouage numérique pourrait être introduit dans les exemplaires prêtés, avec la possibilité de voir auprès de quelle bibliothèque l'emprunt a été fait, ou une chronologie des médias pourrait être mise en place...

La rémunération des auteurs n'est pas le problème : bien sûr, les bibliothèques paieraient encore les sociétés de gestion collective, dans cette configuration. Cette exception ne signifierait pas non plus la fin des accords volontaires entre bibliothèques et éditeurs, parce toutes les bibliothèques ne peuvent pas gérer leur site web, leur service de prêt numérique, ou sont spécialisées... Mais cela permettrait de renforcer la position de négociation des bibliothèques.

Une ouverture massive des prêts de livres numériques par les bibliothèques ne risque-t-elle pas d'affaiblir le marché du livre ?

Au contraire, je pense que c'est absolument nécessaire pour la survie de la chaîne du livre. Les éditeurs assurent qu'un titre emprunté signifie un achat de moins, mais il se produit en fait le contraire. Si j'ai accès à une bibliothèque et que je suis habitué à la lecture dès le plus jeune âge, si je lis facilement et rapidement, j'achèterai plus de livres tout au long de ma vie. Le plus grand danger, pour l'industrie du livre, c'est que les gens arrêtent de lire des livres.

Dans de nombreux cas, le prêt numérique est la seule possibilité de donner accès à une bibliothèque : les politiques d'austérité ont réduit le pouvoir d'achat de certaines communautés, les collectivités ont moins d'argent et réduisent les horaires d'ouverture, ou ferment les bibliothèques. Pour des zones désertées, des jeunes peu habitués à se rendre seuls à la bibliothèque, le prêt numérique est important.

L'international (mais surtout les États-Unis)

Outre votre rapport, d'autres textes discutés au sein de l'Union inquiètent les créateurs : le traité transatlantique (TTIP) et le traité transpacifique (TiSA). Qu'en pensez-vous ?

Ces deux traités représentent des menaces importantes pour la capacité des États à participer au financement de la culture. Je pense que les financements publics pour la culture sont très importants, et ils représentent un apport non négligeable dans le système culturel européen. Si nous avons des traités internationaux qui réclament une compétition parfaite entre les sociétés américaines et européennes, cela signifie aussi que toute subvention peut être remise en question. Les subventions doivent être évaluées, bien sûr, pour déterminer si elles fonctionnent et remplissent une fonction, mais elles sont parfois justifiées. Et je pense qu'il doit être possible d'utiliser des fonds publics pour financer un film ou une diffusion à la télévision publique.

Aktion gegen TTIP und CETA vor dem Bundestag
Manifestation contre le TTIP et l'accord économique et commercial global devant le Bundestag, en Allemagne, le 16 septembre 2014 (Mehr Demokratie, CC BY-SA 2.0)

Le risque, avec le TTIP, c'est qu'une société puisse attaquer une subvention en affirmant qu'il s'agit d'une compétition déloyale. Pour TiSA, un chapitre « ecommerce » a récemment fuité, dans lequel on découvre que le négociateur américain affirme que les États membres ne devraient pas avoir de quotas pour les langues nationales sur les radios nationales, ou qu'une société n'a pas besoin d'avoir son siège dans l'UE pour offrir des services en ligne. C'est particulièrement dangereux, parce qu'une telle société, installée à l'étranger, ne serait pas soumise au droit européen du copyright, à la protection des données européenne, ou au système fiscal européen.

Le plus grand danger de ces traités, c'est qu'ils vont saper toutes les décisions que nous prenons à présent sur le droit d'auteur. Il faut que les lobbys culturels examinent vraiment ces traités, parce que si ma réforme est si consensuelle avec les sociétés américaines, alors pourquoi les USA proposent-ils l'exact inverse, au même moment ? 

Justement, sur ces sociétés américaines, multinationales et à tendance monopolistique, pensez-vous qu'elles doivent contribuer au financement de la culture, au vu des chiffres d'affaires qu'elles génèrent ?

Je pense que ces sociétés doivent d'abord payer leurs impôts. Le problème n'est pas l'absence de loi pour les faire payer ces impôts, mais l'absence de mise en application des règles fiscales. Le scandale LuxLeaks a révélé cela : pour une société transfrontalière qui peut avoir son siège où elle veut, il est très facile d'échapper aux impôts dans l'UE.

Monsieur Pierre Moscovici est en train d'arranger cela, non ?

J'espère que M. Moscovici s'en occupe ! Je suis absolument favorable à la création d'un système fiscal harmonisé dans l'UE. Sans cela, il y aura une compétition incessante entre les États membres pour baisser leurs impôts sur les sociétés, et présenter des conditions plus favorables pour les accueillir. Nous ne devons pas introduire de nouvelles taxes qui ciblent une société en particulier si elle ne paie même pas les impôts qui existent. Il est plus simple de respecter ces règles fiscales si une société n'a pas le loisir de choisir le plus faible niveau de protection pour s'installer dans un pays.

Pensez-vous que ces impôts, une fois respectés, suffiront à assurer un financement de la culture ?

Bien sûr, parce que le financement de la culture par des leviers publics est très important : les bibliothèques sont financées par l'État, il y a des subventions pour le financement de la création culturelle... Si nous considérons la culture avec tant de sérieux, au sein de nos États, alors nous devons y consacrer une partie de nos impôts. Mais le problème est que nous manquons d'impôts parce que les plus grandes sociétés, qui dégagent le plus de profit, peuvent facilement échapper au système fiscal.

Liberté d'entreprendre, liberté d'expression
Sur le web, pourquoi ne pas responsabiliser les hébergeurs et lutter ainsi contre le piratage ?

Je comprends le raisonnement derrière cette proposition, mais je pense que c'est plutôt dangereux. Ce principe de privatisation de l'application du copyright a déjà conduit à de mauvaises expériences. Rendre les sociétés privées responsables de la régulation des comportements des usagers qui utilisent leurs plateformes, cela signifie aussi qu'il devient extrêmement cher de créer une plateforme. Une start-up qui souhaite offrir l'hébergement de vidéo, par exemple, en compétition directe avec YouTube. Il lui reste deux possibilités : ou bien surveiller toutes les œuvres que les utilisateurs téléchargent, ce qui signifie une équipe et des experts légaux pour évaluer les cas, ou bien payer une quelconque contribution fixe. 

Dans les deux cas, cela constitue une importante barrière à l'entrée de jeunes sociétés. Et mettre en place une responsabilité des hébergeurs revient finalement à renforcer la position des grands acteurs, car eux seuls, peuvent payer, surveiller leurs utilisateurs ou suivre une action en justice. La personne responsable d'une infraction au copyright est la personne qui a commis l'infraction au copyright. Pas la société qui produit la plateforme où elle a lieu. Ils pensent viser les grandes sociétés, mais ils contribuent plutôt à leur monopole. 

Attention, pirates
(ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
Vous souhaitez également sécuriser le domaine public, mais pourquoi y ajouter tous les travaux produits par les gouvernement ?
Il faut que les travaux officiels, ceux qui sont produits par les gouvernements, leurs employés, l'administration, soient dans le domaine public. C'est une question de liberté d'expression et d'information. En Allemagne, nous avons eu un cas où le gouvernement allemand devait fournir un document administratif interne sur une loi récente, parce qu'un recours au titre de la liberté d'information avait été déposée par un citoyen. Le gouvernement a accepté de lui fournir le document, mais interdit de le publier sur Internet, sous prétexte que cela constituerait une infraction au copyright des rédacteurs, ou du gouvernement. La véritable raison, c'était bien sûr que ce document était embarrassant. Les images de la NASA sont dans le domaine public, mais celle de l'ESA, European Space Agency, sont sous copyright. Il n'est pas justifié de protéger les auteurs de ces travaux financièrement ou moralement, puisqu'ils sont employés par le gouvernement pour remplir une mission de service public.
Personnellement, je serais en faveur de productions ou de diffusions publiques publiées sous licences Creative Commons, mais cela ne figure pas dans mon rapport. Je n'y évoque que les travaux d'État, et non les oeuvres subventionnées, et un amendement rend cela encore plus clair.
Pourquoi une réforme du droit d'auteur en Europe ?

L'objectif de cette réforme du droit d'auteur est la création d'un marché unique numérique : pourquoi pensez-vous que ce marché unique puisse aider une Europe de la Culture ?

Parce que la fragmentation actuelle des règles du droit d'auteur handicape vraiment notre diversité culturelle. Il est beaucoup plus simple d'avoir accès aux séries américaines qu'aux séries danoises – je prendrai pour exemple la série danoise Borgen, qui a pourtant été diffusée en France et en Allemagne sur ARTE. Difficile de la trouver en ligne, parce que le marché n'est pas considéré comme suffisamment vaste. Aujourd'hui, si une œuvre n'intéresse qu'une faible quantité de personnes, elle ne sera jamais diffusée en ligne. Nous avons besoin de l'accessibilité, pour que ces contenus puissent développer une audience, obtenir de nouveaux fans, pour que la culture progresse en Europe.

Par ailleurs, il y a des problèmes de minorité linguistique dans l'UE, et quand les organisations d'ayants droit parlent de diversité culturelle, elles prétendent que la diversité culturelle est équivalente aux nations, mais ce n'est pas le cas. Par exemple, la minorité danoise en Allemagne n'a aucun moyen d'accéder légalement à un abonnement danois, ou à une diffusion publique danoise, parce que les deux sont bloqués géographiquement en Allemagne. Et la portabilité ne changerait rien, puisqu'ils sont résidents d'Allemagne, pas des vacanciers. L'Union européenne doit changer cette approche par nation.

La fédération européenne des éditeurs (FEP) a lancé une campagne « Copyright pour la liberté d'expression », qu'en avez-vous pensé ?

Ils expliquent que le copyright protège la liberté d'expression, mais les exceptions au copyright le font aussi. Mais quand je propose d'harmoniser l'exception autorisant les caricatures à tous les pays d'Europe, les mêmes personnes qui défendent cette exception en France n'en veulent pas pour toute l'Union.

Vous avez rédigé un article « Spécial député français » sur votre blog, où vous estimez qu'ils sont « hors de la marche de ce siècle ». La réception de votre rapport en France vous choque ?

Le débat français est totalement différent de celui des autres États membres, et la réponse reçue à mon rapport est sans commune mesure avec celles des autres pays. Je pense que le système politique français pourrait peut-être bénéficier d'un Parti Pirate au Parlement, parce que les discussions françaises me rappellent celles en Allemagne il y a dix ans. Mais le Parti Pirate a des sièges dans de nombreux parlements européens, nous avons un maire en République tchèque, et je pense que, dans tous les pays européens, une génération de jeunes responsable va montrer que ces revendications sont légitimes. Nous sommes tenus à l'écart d'une part importante de notre héritage culturel à cause des lois actuelles du copyright et des leurs relations avec le droit d'auteur. Le monde culturel n'a pas à être effrayé par ces changements, parce que si nous n'adaptons pas les règles du copyright pour les faire fonctionner dans le monde numérique, alors plus personne ne respectera ces règles. Ignorer le problème ne ramènera pas le passé, mais nous empêchera d'innover et de parvenir à de nouveaux moyens pour diffuser la culture sur Internet.

Parlement européen - Bruxelles
Le Parlement européen, à Bruxelles (ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
Qu'attendez-vous de votre passage devant le Sénat, le 2 avril [l'entretien s'est déroulé la veille de l'audition, NdR] ?
Je suis très heureuse qu'on m'ait invitée, même si j'aurais préféré que cela soit diffusé en livestream. Mais ça reste encourageant, parce que j'ai peu d'interlocuteurs en France. Mme Morin-Desailly, en particulier, a proposé de nombreuses règles communes pour des sujets ayant trait à Internet, comme la gouvernance d'Internet, la neutralité du Net, et je voudrais comprendre pourquoi sur ce sujet particulier, elle pense qu'avoir 28 règles européennes différentes renforce notre position. 
Le Parti Pirate

Qu'est-ce qui vous a convaincu d'adhérer au Parti Pirate ?

Le fait qu'il ait été, et soit toujours un jeune parti. Ce qui signifie que les individus ont beaucoup d'influence sur son développement. J'ai été membre du SPD [le Parti socialiste allemand, NdR] pendant six ans avant de rejoindre les Pirates, et j'ai tout de suite remarqué qu'ils faisaient attention aux opinions de leurs nouveaux membres, sans simplement leur demander d'accrocher des affiches. Le fonctionnement du Parti Pirate est très différent, parce que chacun peut développer cette plateforme politique en participant sur Internet.

Amelia Andersdotter, qui a représenté le parti pirate en Suède entre décembre 2011 et juillet 2014, a expliqué que votre rapport était décevant, que lui répondez-vous ?

Souvenons-nous que ce rapport n'est pas ma vision idéale de ce que le copyright devrait être, mais ce que je pense possible dans le cadre international actuel. Nous n'avons pas encore signé le TTIP ou TiSA, mais nous avons signé de nombreux accords internationaux qui limitent nos possibilités. Je pense par exemple que 50 ans est toujours une durée protection bien plus longue que nécessaire, mais c'est le minimum permis d'après les traités que nous avons signé, les traités de l'OMPI, par exemple. Certains ont des problèmes fondamentaux, je trouve, comme cette idée que toute copie technologique nécessite une permission des ayants droit. Cela ne fonctionne pas vraiment, parce que toutes les reproductions techniques n'ont pas pour objectif de créer un exemplaire double, distribué ou utilisé à d'autres fins. C'est juste un sous-produit de la façon dont la technologie fonctionne. Je comprends ses critiques, mais je crois que c'est un désaccord sur la stratégie : j'essaie d'être pragmatique et de trouver une majorité pour soutenir cette réforme.

Bonus : l'infraction involontaire au copyright de Fleur Pellerin en visite au Musée d'Orsay, où les photos sont interdites. Depuis sa publication sur Instagram, le Musée d'Orsay a autorisé les photographies dans ses murs.

Que pensez-vous de cette photo Instagram ?

Il n'est pas nécessaire de discuter de pourquoi c'est légal ou illégal, mais plutôt se poser la question : « Si un tel débat peut se poser pour les activités d'une ministre de la Culture, est-ce que les règles sont si simples que cela à comprendre ? » Copyright et droit d'auteur régulaient surtout, au départ, les relations entre professionnels. Le débat s'ouvre parce que l'usage de ces technologies s'intensifie. Le copyright doit être compréhensible par les gens qui sont censés le respecter. Même les institutions publiques enfreignent le copyright : le Parlement européen donne ainsi des licences d'usages de photographies du bâtiment du Parlement européen à Strasbourg, alors qu'il n'en a pas le droit. 

#bonnard au Musée d'Orsay

Une photo publiée par Fleur Pellerin (@fleurpellerin) le

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Lorsqu’on parle de livres dans ce petit pays, on évoque forcément le nom d’Arafo Saleh. Incontournable, elle s’adapte sans cesse aux évolutions de son marché. Bouquiniste, puis libraire, éditrice et bénévole associative engagée, elle est sur tous les fronts pour donner plus de visibilité aux ouvrages sur tout le territoire djiboutien. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice de ADCF Africa.

05/10/2024, 16:09

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André Breton et les indiens Hopi : une rencontre surréaliste

Entretien avec Marie Mauzé et Fabrice Flahutez à propos du Carnet de voyage chez les Indiens Hopi d'André Breton. À l'occasion du centenaire de la parution du Premier Manifeste du Surréalisme, cet entretien revient sur la figure emblématique du mouvement. Par Étienne Ruhaud.

04/10/2024, 16:34

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Park Tae Jun : "Le webtoon est un miroir de l’époque à laquelle il paraît"

Scénariste, dessinateur, et directeur du label PTJ Cartoon Company, Park Tae Jun est l’auteur de plusieurs œuvres à succès, notamment Viral Hit, dont le deuxième tome paraitra en janvier 2025 aux éditions Pika. Réalisée par Comic Natalie, cet entretien revient sur le parcours du mangaka dans son processus d’écriture, son expérience de lecteur, ou encore ses inspirations. 

02/10/2024, 18:16

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“Grandir dans ce milieu m’a aidé à ne pas nourrir d’illusions”

#PEPLP2024 – « Lorsque sort Mauvaises herbes, je ne savais pas encore quel livre j’avais écrit. Il ne devait pas être trop mauvais, parce que mon éditrice est très exigeante. Mais remporter un prix, si rapidement, ce fut une sacrée première marche », se souvient Dima Abdallah. Lauréate 2020 du Prix Envoyé par La Poste, elle revient avec nous sur son parcours d’autrice.

 

27/09/2024, 08:36

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Massimo Colella : "Cette prise de conscience doit venir d’en bas"

Fondée en 2021, La Revue Dessinée Italia puise son inspiration directement du trimestriel français. Dans cette interview, dont une première partie a déjà été publiée, son fondateur et président, Massimo Colella, partage son parcours éditorial et offre une analyse approfondie de la bande dessinée italienne, tant en Italie qu’en France.

23/09/2024, 10:57

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Emma Becker : “Être une femme signifie changer chaque jour”

#Livresdanslaboucle2024 — Emma Becker a participé à sa première édition du festival de Besançon, Livres dans la Boucle. Elle y présentait son dernier roman, Le Mal Joli, et participé à une rencontre autour d'un thème parfaitement aligné avec le sujet de son livre : Les Amours Empêchés...

22/09/2024, 14:39

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"J'étais fatigué de moi-même, alors je me suis intéressé à mon médecin"

#Livresdanslaboucle2024 — Le dernier roman de Nicolas Rey, Médecine douce (Au diable vauvert), n'est pas sorti à l’occasion de cette rentrée littéraire, mais en mars dernier. Exception est faite pour le plus charmeur et tourmenté des auteurs époque Caca's Club, présent pour la première fois au festival de Besançon, Livres dans la Boucle. Une riche idée : malgré les séquelles de décennies éprouvantes, il est resté cet homme d'esprit à l'oeil vif, prêt à tout pour un amour, ou un bon mot.

20/09/2024, 21:47

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”Les traducteurs souffrent encore d'un déficit de reconnaissance”

Du 2 au 4 octobre prochains se dérouleront à Strasbourg, capitale mondiale du livre, des Rencontres européennes de la traduction littéraire. Organisées par le Conseil européen des associations de traducteurs littéraires (CEATL), elles constituent une opportunité unique de mettre en avant le travail des professionnels, tout en interrogeant les pratiques et le cadre en vigueur. Cécile Deniard, la coordinatrice de ces Rencontres européennes de la traduction littéraire, revient pour nous sur les enjeux de cet événement et sur la situation des traducteurs européens.

20/09/2024, 09:19

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Jean-Guy Boin, “le plus grand connaisseur du monde du livre”

Cet été, on apprenait la disparition de Henri Causse, figure de l'ombre et nécessaire du monde du livre, ce 13 septembre, c'est Jean-Guy Boin qui disparaîssait, des suites d'un cancer, contre lequel il se battait depuis des années. Plusieurs figures du monde du livre, qui ont côtoyé très directement celui qui fut à la base un économiste, lui rendent hommage auprès d'ActuaLitté. Avec une affirmation qui revient : il était le meilleur connaisseur des rouages du secteur du livre dans son ensemble.

19/09/2024, 14:52

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Alexandre Seurat : du premier roman à la carrière d'auteur

#PEPLP2024 – Pour son premier roman, La maladroite (2015), Alexandre Seurat reçut le Prix Envoyé par La Poste, initié cette même année. L’ouvrage, qui s'inspire d'un fait divers tragique et met en lumière la maltraitance infantile à travers une approche polyphonique, ouvrait ainsi une porte entre la Fondation La Poste et les primo-romanciers. Dix ans plus tard, l’écrivain revient avec nous sur ses débuts et son parcours depuis. 

19/09/2024, 14:42

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Massimo Colella : “Quand on regarde la France, on voit l’avenir”

Créée en 2021, La Revue Dessinée Italia s’inspire directement du trimestriel français. Dans cet entretien, son fondateur et président, Massimo Colella, revient sur cette aventure éditoriale et propose une analyse éclairée de la bande dessinée italienne, tant dans son pays qu’en France.

19/09/2024, 08:30

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Avec Catherine Mathivat, cultiver l'héritage littéraire des Deux Magots

#PrixDeuxMagots2024 - Les anniversaires se suivent pour le café des écrivains : l'année dernière, on célébrait les 90 ans d'existence du Prix des Deux Magots, cette année, c'est la brasserie qui l'accueille depuis si longtemps, qui célèbre ses 140 ans d'existence. ActuaLitté a rencontré la présidente de l'auguste lieu pour qu'elle nous raconte son Deux Magots. L'occasion d'en savoir plus sur celle qui est aussi une grande lectrice.

16/09/2024, 15:08

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Juan Branco : "La radicalité politique est nécessairement un rapport à la mort"

« Conséquent, je crois que ça va être le mot de cet entretien », assène Juan Branco – utilisant le terme à une dizaine de reprises. “Conséquent”, l'avocat et auteur s'efforce de l'être dans son engagement à « protéger la faiblesse », ligne politique « fondamentale » . Une idée qui l'a changé en révolutionnaire, assumant cette posture jusque dans ce nouvel ouvrage : Comment fabriquer une guillotine ?, manuel d'insurrection révolutionnaire.

15/09/2024, 15:37

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“Fédérer les professionnels, à la croisée du livre et de l'écologie”

Quittant le Centre national du livre, où elle était chargée des affaires économiques, Sidonie Mézaize prend les commandes du projet OPlibris, au poste de directrice générale. Pour ActuaLitté, elle expose sa vision de cet outil « conçu par des professionnels, pour des professionnels », dont elle aura la responsabilité. 

13/09/2024, 11:07

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Nedjib Sidi Moussa : le passé colonial français, toujours d'actualité ?

Dans son Histoire algérienne de la France (P.U.F, 2022), l’historien Nedjib Sidi Moussa rappelle que la dénégation de l’inhumanité du passé colonial français et sa séparation des politiques menées en Métropole est inséparable de la radicalisation extrême-droitière d’une grande partie de l’élite politique, journalistique et intellectuelle.

12/09/2024, 12:12

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"Dagerman est un magnifique écrivain de nos solitudes"

Ecrivain, animateur d’ateliers d’écriture, Christophe Fourvel est également directeur de la collection Le club des écrivains aux éditions MédiaPop. Dans cet entretien, il nous parle de son dernier livre Stig Dagerman, 31, c’est peu, paru en 2023,  et qu’il a consacré à l’écrivain suédois né en 1923 et qui s'est donné la mort en 1954. Fourvel y évoque la place de l’œuvre dagermanienne en France et en Suède. Propos recueillis par Karim El Haddady.

 

03/09/2024, 10:14

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"La société française a toujours tendance à rejeter la faute sur l’autre"

Deux ans après Mustapha s’en va-t-en guerre, David Hury, journaliste photographe, continue son travail de mémoire sur sa famille en nous livrant un magnifique roman, Sans nouvelles depuis Drancy, chronique d’une famille juive française pendant la guerre. Propos recueillis par Christian Dorsan.

02/09/2024, 14:50

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"Le harcèlement scolaire a été difficile à mettre en images"

Si de nombreux ouvrages expliquent les fondations du féminisme, une question demeure : comment aider les jeunes garçons à trouver leur place dans ces débats ? Karim Ouaffi et Mikankey tentent d’y répondre dans Être garçon, à retrouver le 27 septembre prochain en librairie. ActuaLitté partage l’interview qu’ils ont donné aux éditions du Ricochet.

30/08/2024, 16:43

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À travers les richesses d'Arles, “attirer l’attention sur la question écologique”

PenserLeVivant – La chaleur n’arrête pas les visiteurs qui assistent nombreux aux rencontres proposées : la cinquième édition du festival Agir pour le vivant montre combien le public est sensible aux questions abordées. « J’ai rencontré des Arlésiens et d'autres, venus d'ailleurs, qui m’ont dit avoir posé une semaine de congés pour tout voir », s’étonne avec plaisir Anne-Sylvie Bameule, présidente d’Actes Sud, à l’origine de cet événement.

29/08/2024, 16:45

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"Comment peupler le temps que la vie poste devant soi ?"

Youness Bousenna est un journaliste contribuant à de nombreux magazines (Marianne, Télérama…) et journaux (dont Le Monde), où l'on apprécie son regard avisé sur l’environnement et la société. Et cette année, la rentrée littéraire se fera avec lui et un premier roman prometteur : Les présences imparfaites chez Payot et Rivages. Par Christian Dorsan.

29/08/2024, 16:05

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Alejandro Jodorowsky : “La psychomagie, c’est une libération”

PenserLeVivant – Rencontrer un authentique mage : un thaumaturge au croisement des arts, qui sourit volontiers pour inventer un sortilège. Si l’imagination est la plus divine des qualités, estimait Baudelaire, Alejandro Jodorowksy vous engloutit dans la sienne, “sans autre forme de procès”. Grimé en Madone pour l’occasion, bienvenu dans l’univers du psychomage.

29/08/2024, 09:24

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Rentrée littéraire latino-américaine (3/3) : Pablo Casacuberta d'Uruguay

La rentrée littéraire est portée cette année par des romanciers comme Aurélien Bellanger, Gaël Faye ou Mélissa Da Costa. Alors que les débats font rage autour d'un roman en particulier - preuve qu'il est le plus intéressant de tous ? -, et en attendant les premières sélections des prix littéraires les plus prestigieux, ActuaLitté élargit son horizon, et met en lumière des voix de la littérature contemporaine latino-américaine. Troisième et dernier épisode, avec Pablo Casacuberta, d'Uruguay.

28/08/2024, 14:15

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"La bande dessinée est mon espace de sincérité absolue"

Piero Macola est l'un des nombreux « fumettisti » italiens, ces artistes d'origine italienne qui vivent et travaillent à Paris. Né à Venise en 1976, il s'installe dans la capitale française après avoir étudié la bande dessinée à l'Institut Saint-Luc de Bruxelles. Depuis 2014, il travaille avec l'éditeur Futuropolis (Gallimard), pour lequel il a créé nombre de romans graphiques, dont Le Passeur de lagunes, avec Christophe Dabitch en 2023. En Italie, Coconino Press publie ses ouvrages.

15/08/2024, 11:17

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Après la fin des JO, se mettre à l'activité physique

Les Jeux olympiques de Paris 2024 viennent de s'achever par une cérémonie de clôture grandiose, laissant déjà une douce nostalgie envahir le pays. Mais pour ceux qui souhaitent prolonger l’émotion sportive, il n'est pas trop tard pour revivre l'adrénaline des compétitions. Bien que What The Health ne prétende pas transformer chacun en un nouveau Léon Marchand ou Félix Lebrun, Victor Chopinet glisse dans son ouvrage autoédité toutes les clés nécessaires pour reprendre sa santé physique en main.

14/08/2024, 15:48

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“Je suis attiré par les romans profondément romanesques”

#PrixDeuxMagots2024 - En 2023, le Prix des Deux Magots célébrait ses 90 ans d'existence, en 2024, c'est le café qui l'accueille depuis tout ce temps qui fête ses 140 ans. Malgré un âge plus que canonique, la récompense littéraire est toujours aussi alerte, notamment grâce à l'injection régulière de sang neuf... L'année dernière, elle accueillait trois nouveaux jurés, cette année rebelote : le journaliste et auteur Nicolas Carreau et l'éditrice et écrivaine Jessica Nelson rejoignent le prix du café des écrivains.

13/08/2024, 11:06

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Tim Boucher, l'auteur de 120 livres écrits avec l'IA

En deux années, Tim Boucher, artiste canadien, s'est fait l'auteur de plus de 100 livres. Pour ce faire, il a pu compter sur l'aide d'un écrivain des plus dociles, qui répond au moindre ordre qu'on lui donne, ne dort jamais et peut écrire plus vite que la musique : l'intelligence artificielle. Alors que le premier de ces bouquins a été publié le 7 août par la maison d'édition Typophilia, ActuaLitté a pu s'entretenir avec lui et son éditeur.

13/08/2024, 09:25

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Auteure de Troublemaker, Laura Swan répond au Questionnaire de Proust

Laura Swan, née en 2001 à Sassari en Italie, est une romancière française qui a connu un succès fulgurant dès son adolescence. Passionnée par l'écriture dès son plus jeune âge, elle commence à partager ses récits en ligne pour obtenir des retours extérieurs et captive plusieurs millions de lecteurs et lectrices. 

12/08/2024, 09:30

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Rentrée littéraire latino-américaine (2/3) : Mariana Enriquez  

À l'orée de l'automne, la rentrée littéraire enflamme le paysage culturel français, prélude de débats passionnés sur les prétendants aux prestigieuses récompenses littéraires nationales. Cette année, ActuaLitté entend aussi mettre en lumière des voix contemporaines qui comptent d'Amérique Latine, à travers trois auteurs, de trois pays. Après Gustavo Rodriguez du Pérou, l’autrice du remarqué et remarquable Notre Part de Nuit.

09/08/2024, 17:40

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Coulisses et coups bas : Nelson Monfort retrace un siècle de JO

Les Jeux olympiques battent leur plein pour quelques jours encore : leur succèderont les Jeux paralympiques fin août, pour une rentrée tout aussi sportive. Pour l'occasion, le journaliste Nelson Monfort publie Mémoires Olympiques, ouvrage qui dépasse le récit sportif : on y redécouvre l'essence même de cet événement mondial à travers les yeux d'un témoin très privilégié.

07/08/2024, 12:36

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"C'est peut-être à ce moment-là qu'on devient écrivain"

Le philosophe forain Alain Guyard copie Sylvain Tesson en faisant son livre de cabane solitaire. Peut-être espère-t-il, enfin, atteindre le même succès que le poseur des Lettres françaises ? Rien à voir, car le « décravateur de concepts » et l'auteur de Dans les forêts de Sibérie, c'est la nuit et le jour. Le premier est du côté du satyre plutôt que de celui du saint, de Dionysos-Philippe Katerine. L'autre d'Apollon-Baptiste Morizot…

06/08/2024, 17:41

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Rentrée littéraire latino-américaine (1/3) : Gustavo Rodriguez du Pérou  

La rentrée littéraire met chaque année en valeur les romans nationaux, en lice pour les plus prestigieux prix, du Goncourt au Renaudot, en passant par le Grand Prix de l’Académie Française. Les plumes étrangères sont toutefois au rendez-vous de l’événement annuel de l’hexagone littéraire, et même mises en valeur par le Prix Fémina ou Médicis, pour ne citer qu'eux. ActuaLitté a choisi de mettre un focus sur le continent de Maradona, à travers trois auteurs contemporains, venus de trois pays.

02/08/2024, 17:14

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Balade avec John Reichenbach, pour mieux Comprendre les Irlandais

L’enfance est le souvenir vivant d’un pays lointain, John Reichenbach a des racines profondes et aimantes du côté de sa mère : l’Irlande. Ce « petit pays » est plus qu’une île, c’est, pour l’auteur de ce formidable ouvrage, un continent avec un âme. Propos recueillis par Christian Dorsan.

30/07/2024, 15:17

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Plus d'espace pour Durance, plus ancienne librairie de Nantes

Installée à Nantes depuis 1858, la Librairie Durance n'est plus une institution, mais un véritable patrimoine pour la Venise de l'Ouest. À la faveur d'une nouvelle extension de l'établissement, son gérant, Daniel Cousinard, évoque le passé, le présent et l'avenir de ce commerce.

24/07/2024, 16:07

Autres articles de la rubrique À la loupe

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La Romance, un genre qui casse les codes ?

#LEP2024 – Depuis quelques années, le genre de la romance continue de monter en puissance. Si, jusque-là, on ne faisait pas une grande place à ces œuvres dans les salons littéraires, les temps sont en train de changer. A Lire en Poche aussi, on parle de romance.

13/10/2024, 07:53

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Haro sur les robots : des auteurs appellent à la prudence avec l'IA

Depuis plusieurs mois, l'Association des traducteurs littéraires de France (ATLF) appelle les pouvoirs publics et les acteurs de la chaine du livre à ne pas céder aux sirènes technologiques. Un outil comme l'intelligence artificielle ne doit pas être utilisé à la légère, en raison des risques qu'il fait courir aux métiers de la création. Deux autres organisations d'auteurs, dans un texte reproduit ci-dessous, souscrivent à cet appel.

11/10/2024, 11:12

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“Lutter contre le pilonnage en imprimant des séries adaptées” 

Ce mois-ci, Cap de l’Étang Édition fête sa collection à succès, la collection Plume d’Ivoire. Cela représente plusieurs années d’exigence de qualité du texte, d’innovation dans la production des livres. C’est aussi de nombreuses lectures pour découvrir ces auteurs de qualité. Il s’agit également d’imaginer des couvertures toujours plus attrayantes. 50 ouvrages, c’est autant de collaboration avec des écrivains passionnés par leur métier et désireux de faire toujours mieux. Par Bruno Salgues, fondateur.

10/10/2024, 09:43

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En Italie, le traducteur doit "arracher les contrats avec les dents" (5/5)

#FranceItalie – Depuis 2007, la fiction italienne traduite en France a connu une forte croissance, soutenue par un intérêt accru des éditeurs pour la littérature étrangère et le rôle essentiel des traducteurs. Mais le marché de l’autre côté des Alpes a évolué, et les éditeurs français privilégient désormais les titres commerciaux ou primés en Italie. Enquête sur les liens entre les structures éditoriales des deux pays, dont quatre premières parties sont déjà publiées sur ActuaLitté.

08/10/2024, 13:24

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Lise Caillat : "l’Italie est un point de référence littéraire" (4/5)

#FranceItalie – Depuis 2007, la fiction italienne traduite en France a connu une forte croissance, soutenue par un intérêt accru des éditeurs pour la littérature étrangère et le rôle essentiel des traducteurs. Mais le marché de l’autre côté des Alpes a évolué, et les éditeurs français privilégient désormais les titres commerciaux ou primés en Italie. Enquête sur les liens entre les structures éditoriales des deux pays, dont trois premières parties sont déjà publiées sur ActuaLitté.

08/10/2024, 13:24

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Fiction italienne : les éditeurs français affinent leurs goûts (3/5)

#FranceItalie – Depuis 2007, la fiction italienne traduite en France a connu une forte croissance, soutenue par un intérêt accru des éditeurs pour la littérature étrangère et le rôle essentiel des traducteurs. Mais le marché de l’autre côté des Alpes a évolué, et les éditeurs français privilégient désormais les titres commerciaux ou primés en Italie. Enquête sur les liens entre les structures éditoriales des deux pays, dont deux premières parties sont déjà publiées sur ActuaLitté.

08/10/2024, 13:23

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En Italie, le marché de la traduction sous pression (2/5)

#FranceItalie – Depuis 2007, la fiction italienne traduite en France a connu une forte croissance, soutenue par un intérêt accru des éditeurs pour la littérature étrangère et le rôle essentiel des traducteurs. Mais le marché de l’autre côté des Alpes a évolué, et les éditeurs français privilégient désormais les titres commerciaux ou primés en Italie. Enquête sur les liens entre les structures éditoriales des deux pays, dont une première partie est déjà publiée sur ActuaLitté.

08/10/2024, 13:22

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La fiction italienne, un genre en plein essor sur le marché français (1/5)

#FranceItalie – Depuis 2007, la fiction italienne traduite en France a connu une forte croissance, soutenue par un intérêt accru des éditeurs pour la littérature étrangère et le rôle essentiel des traducteurs. Mais le marché de l’autre côté des Alpes a évolué, et les éditeurs français privilégient désormais les titres commerciaux ou primés en Italie. Enquête sur les liens entre les structures éditoriales des deux pays.

08/10/2024, 13:05

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Entretien avec Patrick Eudeline, ex-rockeur, ex-rédacteur en chef de Best

Journaliste, dandy, rocker emblématique des années punks, ex-rédacteur en chef de la revue Best, Patrick Eudeline est également auteur, connu notamment pour son roman Vénéneuse (Flammarion 2013). Jeune septuagénaire, l’homme revient aujourd’hui avec un récit autobiographique, relativement bref mais percutant comme un riff, Perdu pour la France. Propos recueillis par Etienne Ruhaud.

07/10/2024, 11:15

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Où sont les noms des traducteurs et traductrices sur les couvertures des livres ?

#TraducteursEnCouverture - Dans la foulée de la journée mondiale de la traduction (30 septembre), nous invitons une fois de plus les éditeurs et leurs auteurs à mentionner les noms des traducteurs et traductrices sur la couverture des livres traduits. Les noms des traducteurs ont figuré en bonne place sur les livres pendant des siècles, preuve que c’est chose possible. Pourquoi sont-ils oubliés maintenant ?

03/10/2024, 10:42

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Les Moutons Électriques rêvent-ils de l'argent de Bolloré ?

Les Moutons Électriques fêtent leurs 20 ans au milieu de sérieuses difficultés, au point d’avoir risqué le dépôt de bilan… Pour éviter le sort d'ActuSF, racheté en octobre 2023, l’éditeur de Jean-Philippe Jaworski a monté un crowdfunding, tout en reprenant les discussions avec Hachette Livre pour une cession éventuelle. Deux approches qui font grincer quelques dents…

01/10/2024, 18:20

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À l'aube de ses dix ans, Rouquemoute lance un “appel à l'aide”

Les éditions Rouquemoute, créées en 2016, publient une dizaine de titres par an, des bandes dessinées aux livres jeunesse, en passant par les ouvrages illustrés. Malgré un catalogue remarqué, qui compte notamment les fameuses bandes dessinées à poster (BdàP), la situation financière de la maison est alarmante. Maël Nonet, éditeur, fondateur et gérant, s'adresse aux libraires dans le texte reproduit ci-dessous.

30/09/2024, 11:55

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Furet du Nord : “Le livre est une matière vivante. Ne baissons pas les bras”

Coup de tonnerre dans la librairie : le groupe Nosoli (Furet du Nord, Decitre, Générale Librest, ORB, entre autres) procéderait à la fermeture de cinq établissements. Ainsi que d’un entrepôt. Au global, plusieurs dizaines de postes supprimés : des fourches caudines obligatoires, pour maintenir l’activité. Enquête sur un séisme et ses répercussions.

27/09/2024, 13:13

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Des livres chez Zara et Jennyfer : la fast-fashion se met à la page

Début août, le lèche-vitrine a pris des allures littéraires à Paris et dans une vingtaine d’autres villes de France. Tiens donc : les marques de vêtements catégorisées “fast-fashion” (ou mode jetable) redorent leur image à grand renfort de romans ? Et pour cause : une sélection de new romance chez Jennyfer et côté Zara Home, des oeuvres de la maison Gallimard, incluant la rentrée littéraire de l'éditeur. 

25/09/2024, 16:15

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Elle arrête un roman avant la fin et le dit à l'autrice qui en meurt (presque)

Ses pages forment un rictus machiavélique, et pendant qu’il vous regarde avec insistance, vous grimacez quasi de douleur : il vous en veut... il SAIT ce que vous avez fait ! Tout plutôt que de revoir sa sale tranche et de supporter ses caractères de cochon. Il serait délectable, jouissif même, de l’abandonner sans autre forme de procès — car résolument il ne vous mérite pas. Vraiment ? 

22/09/2024, 19:11

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“Bruxelles a besoin de Filigranes, et Filigranes a besoin de vous”

Marc Filipson, fondateur de Filigranes, a récemment indiqué que ses libraires  seraient mises en vente. Les trois établissements de Bruxelles, Ixelles et Knokke sont concernés. Le propriétaire adresse ainsi à ActuaLitté un message détaillant sa démarche, que nous proposons ci-dessous.

20/09/2024, 10:31

ActuaLitté

Houaria d’In‘âm Bayoud : les “hommes de lettres” algériens contre les femmes qui écrivent

Quelques jours après son couronnement du Grand Prix Assia Djebar, le 9 juillet 2024, pour son roman Houaria, une offensive ultra-réactionnaire, national-conservatrice et intégriste religieuse, a été orchestrée contre l’écrivaine In‘âm Bayoud, son éditrice et « leurs soutiens académiques et institutionnels ». 

19/09/2024, 16:24

ActuaLitté

Des bibliothèques vertes, mûres pour la transition écologique : plaidoyer

L'Association des Bibliothécaires de France (ABF) mène, à partir de ce mois de septembre 2024, une campagne de plaidoyer pour mettre en avant l'engagement des bibliothèques et médiathèques dans la transition écologique. Nous reproduisons ci-dessous l'argumentaire de l'organisation, assorti d'un appel aux contributions des membres de la profession.

18/09/2024, 09:52

ActuaLitté

35 ans d'écritures dramatiques à la déchetterie ?

Émile Lansman est « entremetteur culturel et consultant en théâtre jeunes publics ». Mais il officie également en tant qu'éditeur théâtral honoraire et fondateur de Lansman Éditeur. A ce titre, il adresse à ActuaLitté un texte quelque peu alarmiste.

16/09/2024, 14:48

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Rentrée littéraire 2024 : La famille et le silence (5/5)

#MeteoRentreeLitteraire – Pas une rentrée littéraire sans qu’une place de choix ne soit investie par l’inépuisable sujet de la famille. Qui mieux qu’un roman peut accompagner les inlassables tourments familiaux des lecteurs ?

06/09/2024, 09:48

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Rentrée littéraire 2024 : Décortiquer l’amour (4/5)

#MeteoRentreeLitteraire – Cet automne, aux côtés des romanciers on pensera l’amour plutôt que de le vivre. De quoi est fait l’amour ? Quels sont ses mécanismes, ses étapes, ses origines, ses rouages ? Autopsie littéraire de l’amour, septembre 2024.

05/09/2024, 17:08

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Gulf Stream Éditeur “capture l’essence de ce que signifie grandir”

#RentreeJeunesse2024 – Cinq éditeurs attestant de toute la diversité au sein de l’édition jeunesse ont choisi d’égayer la rentrée littéraire, avec ActuaLitté. En proposant un extrait de leurs nouveautés, tous participent à la promotion de ce collectif. Et plus encore : chaque maison a rédigé un texte, pour parler du travail d’un confrère. 

04/09/2024, 12:47

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Rentrée littéraire 2024 : Les jeunes filles en majesté (3/5)

#MeteoRentreeLitteraire – Nous avons la chance d’avoir dans cette rentrée littéraire des livres passionnants et rares qui nous offrent une plongée dans le monde et les turbulences des adolescentes... 

04/09/2024, 10:45

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Rentrée littéraire 2024 : Comprendre le monde (2/5)

#MeteoRentreeLitteraire – Le roman est un formidable chemin de traverse pour proposer aux lecteurs une plongée historique, politique ou géopolitique. Ces sujets parfois sensibles, traités avec la violence de l’immédiateté au quotidien, trouvent dans les romans menés avec talent une place sûre pour lancer la réflexion, s’instruire puis débattre.

03/09/2024, 10:46

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Éditions du Ricochet : “Éveiller la curiosité des petits et plus grands”

#RentreeJeunesse2024 – Cinq éditeurs attestant de toute la diversité au sein de l’édition jeunesse ont choisi d’égayer la rentrée littéraire, avec ActuaLitté. En proposant un extrait de leurs nouveautés, tous participent à la promotion de ce collectif. Et plus encore : chaque maison a rédigé un texte, pour parler du travail d’un confrère. 

03/09/2024, 09:27

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Rentrée littéraire 2024 : Retour en force de l’imaginaire (1/5)

#MeteoRentreeLitteraire – Décliné sous toutes les nuances et sur tous les tons, l’imaginaire gagne du terrain chez les romanciers de la blanche. Du soupçon d’étrangeté aux frontières du fantastique, l’imaginaire, passant par la fable, le conte ou des magies qui ne disent pas leurs noms, résonne de plus en plus fort chez les écrivains. La spiritualité, longtemps délaissée, resurgit à l’horizon.

02/09/2024, 16:16

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“Quand je pense littérature de jeunesse, il est impossible de passer à côté de L’Élan vert”

#RentreeJeunesse2024 – Cinq éditeurs attestant de toute la diversité au sein de l’édition jeunesse ont choisi d’égayer la rentrée littéraire, avec ActuaLitté. En proposant un extrait de leurs nouveautés, tous participent à la promotion de ce collectif. Et plus encore : chaque maison a rédigé un texte, pour parler du travail d’un confrère. 

02/09/2024, 12:27

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Scrineo, “des univers où le passé dialogue avec le présent“

#RentreeJeunesse2024 – Cinq éditeurs attestant de toute la diversité au sein de l’édition jeunesse ont choisi d’égayer la rentrée littéraire, avec ActuaLitté. En proposant un extrait de leurs nouveautés, tous participent à la promotion de ce collectif. Et plus encore : chaque maison a rédigé un texte, pour parler du travail d’un confrère. 

30/08/2024, 14:53

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Découvreur de talent et précaire : le combat des éditeurs indépendants

Coédité par Double ponctuation et l’Alliance internationale des éditeurs indépendants, le prochain numéro de la revue Bibliodiversité sortira ce 15 octobre. Avec pour thème Précarité de l’édition indépendante. Un ouvrage collectif qui aborde le sujet à travers des témoignages inédits d’éditeurs et éditrices, des analyses universitaires et bien d’autres.

30/08/2024, 12:34

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 Le Père Fouettard : éditeur indépendant, créatif et joyeux

#RentreeJeunesse2024 – Cinq éditeurs attestant de toute la diversité au sein de l’édition jeunesse ont choisi d’égayer la rentrée littéraire, avec ActuaLitté. En proposant un extrait de leurs nouveautés, tous participent à la promotion de ce collectif. Et plus encore : chaque maison a rédigé un texte, pour parler du travail d’un confrère. 

29/08/2024, 15:05

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“Je reste avec vous” : dans la maison de Jean Cocteau, à Milly-la- Forêt

« Un poème n’est pas écrit dans la langue que le poète emploie. La poésie est une langue à part et ne (se) peut se traduire en aucune autre langue, même pas en celle où elle semble avoir été écrite. » (Secrets de beauté, Jean Cocteau). À Milly-la-Forêt, à côté du Château de Bondé du XIIIe siècle, il y a une maison qui, dirait-on, a été prédestinée à être achetée en 1947 par Jean Cocteau. 

26/08/2024, 14:09

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“J’ai cousu huit jupes. Personne n’a besoin de huit jupes.”

Carnetdebord – Plongez avec nous dans l'univers féerique d'Audrée Wilhelmy, dont le prochain livre, Peau-de-Sang, vient de sortir aux éditions du Tripode. Nous vous présentons ici l'avant-dernier chapitre du Carnet de Bord qu'elle a tenu dans nos colonnes, au fil des semaines. Du prélude au roman à la présence en librairies, voici la fin d'une attente... et le début d'une autre...

22/08/2024, 14:24

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2024 en 2024, ou la quête du livre “auquel personne ne s'attend”

Oubliez les Jeux olympiques et paralympiques : 2024 marque aussi une autre échéance, celle de la concordance entre l'année et le nom d'une endurante maison, créée en 2010. Olivier Bron, cofondateur des éditions 2024 a évoqué avec nous, à domicile, les implications de cette « grande coïncidence »... Et dessiné ce que signifie être un (encore jeune) éditeur de BD et de jeunesse indépendant aujourd'hui.

14/08/2024, 10:42

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Seul au monde ? Voici huit livres pour se faire des amis (les meilleurs)

Le dramaturge Pierre Gringoire, originaire de ce qui n'était pas encore le Calvados, nous aura au moins légué un aimable proverbe : « Mieux vaut être seul que mal accompagné. » Fine observation applicable aux livres : plutôt ne rien bouquiner que de s'enquiller une sombre bouse. Or, un ami cher autant qu'un bon livre sont des perles précieuses.

11/08/2024, 18:18

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Elsa Lafon : “Je suis une très grande fan des Jeux olympiques”

Les Jeux olympiques battent leur plein, au gré des médailles qu’arrachent les sportifs des nations en lice. Paris sous la chaleur de ces derniers jours vibre d’épreuves en épreuves et la déferlante JO se propage à tout le territoire investi. Les sorties de livres n’ont pas manqué pour l’occasion, mais certains maisons ont un lieu plus personnel avec la compétition.

04/08/2024, 08:56

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Pour In‘âm Bayoud, contre les réactions algériennes

Redonnant une voix et une image à la résistance des femmes face à l’autoritarisme, à l’intégrisme islamique et à sa terreur de masse durant la guerre civile algérienne (1990-2000), le récent couronnement de Houaria, roman écrit en langue arabe par la traductrice et romancière In‘âm Bayoud, du Grand Prix Assia Djebar 2024, a libéré le vieux remugle misogyne, réactionnaire et nostalgique de la culture sanguinaire du FIS (Front Islamique du Salut) d’une grande partie de l’ « intelligentsia » algérienne, majoritairement composée d’hommes pour lesquels le cours de l’Histoire s’est arrêté le 5 juillet 1962. 

03/08/2024, 12:12