Donc, le futur candidat de Les Républicains à la présidence de la République lit. On le sait, Nicolas Sarkozy est un grand, un immense lecteur. D’abord, sa femme adore Houellebecq, manquerait donc plus que l’époux vénère Éric Zemmour. Et profitant de ce que se multiplient les sondages sur les bienfaits de la lecture durant les vacances, Nico prend la pause, Hemingway dans les mains.
Le 31/07/2015 à 15:48 par Nicolas Gary
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31/07/2015 à 15:48
Who Cares? CC BY 2.0
Il avait lu les Roujon-Macquart (si, si...) et durant les conseils des ministres, il épuisait ses ouailles, en leur conseillant des ouvrages. D’ailleurs, on apprenait qu’au cours de ses déplacements en avion, l’ex-président avait finalement décidé d’ouvrir les livres qu’il ne faisait alors qu’emporter. « Pendant longtemps, il les a fait voyager [...]. Maintenant, il les ouvre », assuraient des ministres.
Bon, évidemment, il y avait encore des choses, durant son mandat, sur lesquelles il butait : ainsi, l’omniprésident confondait volontiers le gardien de but de l’équipe de France de football, Fabien Barthez et le polyvalent Roland Barthes – malheureusement prononcé Roland Barthesse, comme le gardien...
Le problème n’est d’ailleurs pas que Sarko fasse des réseaux sociaux un outil de communication estivale, Barack Obama lui a suffisamment enseigné la manière de s’en servir pour qu’il puisse en tirer quelques leçons. En fait, c’est plutôt de trouver l’aventurier Hemingway dans ses mains – dont la traduction remonte à quelques millénaires, comme on le sait. La mise en scène est au top, avec la barbe de trois jours, la chemise retroussée aux manches et le visage buriné : ne manque plus qu'un marlin fraîchement pêché.
Un bon livre pour l’été, l'idéal pour se reposer et se ressourcer. Bon vendredi à tous ! -NS #VendrediLecturepic.twitter.com/2YxDXwF1Sd
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) 31 Juillet 2015
Fut un temps, Jean-Louis Borloo, cité par le Canard enchaîné, commentait les lectures nouvelles du président d’alors : « Il paraît que Sarkozy lit, en ce moment, Guerre et Paix. Il ferait mieux de lire Crime et Châtiment, ce serait plus approprié. » Le Volatile, facétieux, suggérait bien plutôt la lecture de L’Idiot, pour mieux savourer la valeureuse littérature russe.
Régulièrement, Sarkozy cite Victor Hugo, et on préférerait qu’il cessât, et Fleur Pellerin lui en avait remis une couche récemment sur le sujet culturel : « Ma vision de la politique culturelle est à l’exact opposé du “karcher” de Nicolas Sarkozy. C’est un travail patient de reconstruction du lien social autour d’une culture plus accessible, mieux partagée, toujours exigeante et plus démocratique. »
Et justement, c’est en citant Victor Hugo, maladroitement, que le présidentiable s’était pris les pieds dans le tapis littéraire.
"Je relisais ce magnifique livre de Victor Hugo, 1793. L'école fut la 1ere décision dans la République." #NSpavillons#LesRépublicains
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) 11 Mai 2015
Ah oui, il relisait, mais sans être capable de bien relire juste le titre. Ah, Nico, Nico... voici un conseil pour la prochaine photo qui circulera sur tes réseaux : « Tout homme est un livre où Dieu lui-même écrit. » Et, comble, c’est de Victor Hugo.
Par Nicolas Gary
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