La Fondation La Poste, déjà derrière le Prix Wepler, le Prix Sévigné et le Prix Clara, inaugurait en cette rentrée littéraire une nouvelle récompense, « Envoyé par la Poste ». Elle sera décernée chaque année à un écrivain français qui aura fait parvenir son manuscrit à un éditeur par courrier, sans recommandation particulière, avant d'être publié. Alexandre Seurat, avec son premier roman La maladroite (Le Rouergue), inaugure la liste des lauréats.
Le 04/09/2015 à 17:11 par Antoine Oury
Publié le :
04/09/2015 à 17:11
Philippe Wahl, PDG de La Poste, et Alexandre Seurat, lauréat
(ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
Le jeu de mots est facile, mais la série de récompenses décernées par La Poste vient le vérifier : « La Poste aime les lettres », souligne Philippe Wahl, PDG du groupe. Si l’envoi par mail est devenu un des moyens de parvenir son manuscrit — avec encore moins de garanties d’ouverture que l’envoi postal —, « un certain nombre de manuscrits sont envoyés par La Poste, et l’édition ne fonctionne pas qu’à la recommandation », souligne Vincent Monadé, le président du Centre National du Livre.
« Et l’ensemble des manuscrits envoyés est lu. Pas tous en entier, bien sûr : des auteurs ont leurs trucs, comme celui de mettre une page à l’envers pour voir si l’éditeur l’a lui-même rectifié à la lecture. Mais il ne faut pas être dupes : en 10 pages, un éditeur s’est déjà fait un avis, et après 20 pages, il le confirme. »
La Fondation La Poste fête cette année ses 20 ans, une bonne occasion pour créer un nouveau prix littéraire : le jury était présidé par Olivier Poivre d’Arvor, et composé par Dominique Blanchecotte, déléguée générale de la Fondation d’entreprise La Poste, Serge Joncour, Marie Lloberes, directrice générale exécutive du Courrier du Groupe La Poste, Christophe Ono-dit-Biot et Sandrine Treiner, auteure et directrice de France Culture.
« 80 millions de lettres sont distribuées tous les jours, par nos 260.000 postiers », a précisé Philippe Wahl : parmi elles, des manuscrits, comme celui d’Alexandre Seurat, reçu, lu et remarqué par Sylvie Garcia, éditrice au Rouergue. Ce sont entre 800 et 1000 manuscrits qui passent chaque année sous ses yeux...
Si le sujet de son livre a fait s’interroger l’auteur sur sa « légitimité à être récompensé », il recevra 2500 €, tandis que La Poste commandera 600 exemplaires de La maladroite.
Inspiré par un fait divers récent, le meurtre d'une enfant de huit ans par ses parents, La maladroite recompose par la fiction les monologues des témoins impuissants de son martyre, membres de la famille, enseignants, médecins, services sociaux, gendarmes...
Olivier Poivre d'Arvor, Alexandre Seurat, Serge Joncour
ActuaLitté, CC BY SA 2.0
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