À la fin de sa vie, errant d’hôpitaux en hôpitaux, Arthur Adamov publie en 1968, L'Homme et l’enfant, qui tente, sous la forme d’un journal, de faire le point sur les obsessions qui furent les siennes, son existence durant.
Le 01/06/2014 à 11:22 par Les ensablés
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01/06/2014 à 11:22
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Par Carl Aderhold
Adamov connut dans les années soixante une certaine heure de gloire, apparaissant comme l’un des pionniers de ce qu’on appela le théâtre de l’absurde, aux côtés de Beckett et Ionesco. Influencé par Brecht, proche du PC, il donna par la suite des pièces où l’histoire se mêlait à l’intime, dans une vision plus politique. Si L'Homme et l’enfant conserve toute sa force aujourd’hui, au-delà de sa mythologie de l’artiste maudit, c’est par la sincérité qui s’y manifeste. « En un même être, cet entêtement à se détruire, cette obstination à survivre » note Adamov. Sans tricher mais avec la pudeur des hommes qui n’ont plus peur du regard des autres, il fait le récit de sa déchéance, sa lente destruction qui le réduit peu à peu au silence : problème d’argent, obsession des prostituées, aventures sordides, trahison de ceux qu’il aime, il n’esquive rien, non pas dans une perspective de mea culpa ou de remords mais comme un homme qui décrit les symptômes de sa maladie – tous les symptômes. Si notre époque qui offre le visage blasé du cynique que plus rien n’étonne ni ne choque, peut sourire des désordres d’Adamov, la souffrance palpable qui sous-tend le récit lui donne une violence sans échappatoire, semblable à celle de Gérard de Nerval dans ses derniers jours.
La destruction est un soleil noir, plus sûrement encore que la mélancolie. On sent souvent à le suivre dans ses pérégrinations la puissance du mythe de l’artiste maudit. Le véritable créateur n’a ni maison ni couche molle, dans la lignée des Villon et autres Genet. Adamov n’échappe pas à cette attraction, qui est tout autant suicide qu’art de vivre, ou plutôt esthétique de la déchéance. Les passages où il tente de combiner cette posture sincère tout autant que jouée, avec sa conviction politique, l’avenir communiste, sont à cet égard extrêmement douloureux. Le communisme y est perçu comme une guérison, ou plutôt le pendant positif de cette déchéance, avant tout lutte contre l’esprit bourgeois. Mais sans que l’on sache si Adamov en souhaite la venue ou s’il la redoute. Il existe chez lui une lutte sourde entre la poésie et le roman, la poésie apparaît chez lui comme une distance vis-à-vis de la réalité là où le roman en serait l’acceptation.
C’est l’autre grande problématique à laquelle Adamov se heurte et tente de répondre. Était-ce parce que sa vie même était un roman, un roman pour grisettes si mélodramatique qu’il le condamnait à le rejouer sans cesse pour se convaincre de sa réalité ? Fils d’un richissime magnat du pétrole arménien qui, ruiné par les bolcheviks, puis par le jeu, s’était donné la mort dans la chambre d’hôtel voisine de la sienne, Adamov avait erré de grands palaces en hôtels borgnes, pour finir dans la misère. Il louait une chambre où tenait toute sa vie, dont il changeait régulièrement – une valise pour tout passé – et courait après de maigres cachets, les invitations des festivals européens pour, pendant quelques jours, une semaine, retrouver ses allures de prince, se saoulant en des cuites mémorables, attiré par les putes, descendant dans les bas quartiers où des maquereaux sans scrupules le dépouillaient…, appelant au secours, fuyant, aussitôt tiré d’affaire, le cocon ou la chambre d’hôpital…
Dans un autre recueil, Ici et maintenant, qui regroupe divers textes sur le théâtre, il explique le long chemin qu’il lui a fallu pour parvenir à dire les choses – les dire concrètement, sans contournement. En parlant d’un paquet de cigarettes, il avoue avoir mis des années avant de pouvoir simplement écrire Gauloises au lieu de parler de tiges de tabac oblongues dans un paquet bleu rectangulaire. Dans L'Homme et l’enfant, il découvre « avec stupeur que les choses pouvaient être au théâtre comme dans la vie nommées par le nom ». Loin d’être une coquetterie, cette démarche souligne toute l’embarras auquel l’écrivain se trouve confronté en tentant de rendre le réel, dans sa nécessaire transposition, sa mise en littérature. Des années plus tard, aux États-Unis, David Foster Wallace raconte lui aussi les difficultés rencontrées dans les écoles d’écriture qu’il fréquentait face à des professeurs qui leur interdisaient toute réalité autre que sous la forme de circonvolutions, là où il entendait dire le nom sans fard.
Arthur Adamov en 1968
Comme tous les écrivains depuis l’invention du roman moderne, Adamov éprouvait l’étrangeté du réel qui se donne sans retenue, ne pouvant imaginer s’en rassasier. Il y avait chez lui une fissure, une contradiction plutôt, fondamentale et propre à la plupart des écrivains : la fascination du réel qui le poussait à vouloir en rendre compte et l’insatisfaction profonde devant ce même réel, insatisfaction à la fois politique au sens large (l’obscénité du monde tel qu’il va) et esthétique (comment parvenir à rendre la réalité épaisse comme une jungle). Cette position en porte-à-faux, qui le pousse à chercher tout à la fois à se confronter et à se retirer du monde, « voulant faire partie d’une bande et ne faisant partie d’aucune », est à la source de toute création, dans cette épuisant aller-retour d’avoir le sentiment de saisir au profond l’étendue organique de la réalité et en même temps, au moment de la coucher sur le papier, elle s’échappe.
Dans son théâtre, Adamov avait choisi l’absurde comme un détour nécessaire, et plus encore le recours, la fascination, l’attachement « pour les dégénérés, les dépossédés, les paumés de toute sorte ». Il fallait à ses yeux attaquer le réel par la bande, par tout ce qui pouvait en remettre en cause l’évidence et l’ordre sans pour autant recourir aux philosophies idéalistes. L’échec final, voulu tout autant que subi, a laissé place à toute une littérature hyperréaliste qui prétend contourner l’obstacle en s’y immergeant, comme un renversement de l’ordre par une soumission maximaliste affichée. Pourtant, Adamov, avant de mourir avait l’intuition d’une autre solution, qui tienne non pas au rapport au réel mais à sa subversion par le dépouillement. Il s’était engagé dans une lutte épuisante contre tout adjectif, toute relative : plus la phrase serait courte, ramassée, elliptique, plus elle se chargerait non pas de sens mais de possibles, de profondeur, à l’image du réel qu’il considérait à la fin de sa vie telle une auberge espagnole : la poésie à ses yeux résidait tout autant dans l’œil du lecteur que dans la plume de l’écrivain. La découverte de la force du réel en lui-même le poussait à s’éprendre des formules prosaïques, « La maison ne fait pas crédit », « Ici on apporte son manger », car il redoutait à chaque intervention « artistique », la réintroduction d’une morale, c’est-à-dire d’un regard extérieur qui viendrait s’interposer entre le détail décrit et le lecteur.
On le voit, Adamov était au cœur du débat sur la modernité de la prose. Il est intéressant de noter qu’il se présenta dans l’arène, armé d’une vision romantique de l’artiste, vision surannée déjà à son époque, que combattait son adhésion au communisme voulu au fond comme une forme absolue d’ascétisme. Se dépouiller de toutes les illusions pour être au cœur du réel, quitte à s’y perdre.
Carl Aderhold - Juin 2014
Par Les ensablés
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Le Veterans’Home of Wyoming à Durant accueille depuis longtemps des anciens combattants entre ses murs. Charley Lee Stillwater faisait partie de ceux qui s'installaient en bordure de la route et saluaient toutes les voitures qui passaient. Il fallait bien faire passer le temps et, dans un fauteuil roulant, on ne pouvait pas vraiment imaginer s'engager dans de grandes randonnées quotidiennes.
19/05/2025, 10:50
Publié pour la première fois en 1969, ce recueil de Charles Bukowski fait l’objet en 2025 d’une nouvelle édition française chez Au diable vauvert, dans la traduction crue et fidèle de Thierry Beauchamp. L’ouvrage rassemble plus d’une centaine de poèmes qui dressent, sans fard, le tableau d’une existence aux marges. Bukowski y alterne poèmes narratifs, portraits de femmes, évocations de l’alcool, souvenirs d’enfance, visions de violence ordinaire.
19/05/2025, 09:00
Ce nouveau recueil de Jérôme Bertin s’inscrit dans la continuité d’une œuvre poétique radicale et autobiographique, où la violence sociale se mêle aux effusions intimes. Vie et mort d’un cycliste amateur, un poème narratif découpé en séquences libres, porté par la voix d’un narrateur adolescent prénommé Denis Bolet, gamin roux d’un village fictif nommé Grouillon.
19/05/2025, 07:00
Auteurs, éditeurs, diffuseurs, attachés de presse, libraires… C’est dans la complémentarité de ces talents que se joue aujourd’hui la réussite d’un livre. Dans un univers éditorial de plus en plus saturé et en mutation constante, la visibilité d’une œuvre ne relève plus du hasard ni d’un simple coup de chance. Elle se construit, patiemment, avec méthode — en librairie comme sur les réseaux sociaux.
18/05/2025, 08:00
J’ai ouvert Absolute Batman comme on entre dans une cathédrale gothique, un soir de pleine Lune et d'orage. Ce que j’y ai trouvé ? Le reflet d’un monde en ruine, et d’un homme qui s’obstine à croire qu’il peut encore le réparer… Une Gotham défigurée, un Bruce Wayne sans fortune, et un Batman qui surgit des ombres comme une force brute. Décontenancé ? Oui, plutôt.
17/05/2025, 15:54
Un road-novel avec des héroïnes que l'on dirait héritières Thelma et Louise. L'Américaine Hannah Deitch vit à Los Angeles et nous offre là son premier roman : Ennemies publiques. Un road-novel emballé et emballant. La traduction de l'anglais (US) est de Cindy Colin-Kapen.
17/05/2025, 10:42
Joseph Agostini n’en est pas à sa première psychanalyse de figures iconiques. Après avoir allongé Dalida sur le divan, il s’attaque cette fois à une autre diva – de la politique celle-là – en la personne de Marine Le Pen.
17/05/2025, 10:28
On ne parle pas de ces choses-là. Tout, dans cette couverture aux tons orangés, attire l'oeil des curieux – on nous suggère, sans trop en dire. Un jeu d'équilibre qui annonce d'emblée une BD dans la nuance, avec une promesse : documenter, honnêtement, le silence qui entoure l'inceste.
15/05/2025, 18:24
Après avoir essayé, à plusieurs reprises, d’écrire un résumé qui se voulait original, je me suis rendu compte qu’écrire une chronique sur Le Château de ma mère ne valait pas tant pour refaire un énième résumé d’un classique de la littérature française, que pour raconter ce qu’il m’a fait vivre.
14/05/2025, 15:23
Et si Wolverine rangeait ses griffes et laissait les super-vilains gagner ? Wolverine: Old Man Logan – un comic post-apocalyptique Marvel scénarisé par Mark Millar et dessiné par Steve McNiven – propose justement ce scénario choc. Publié en 2008-2009 chez Marvel Comics, cet album propulse le griffu bougon dans un futur sombre.
14/05/2025, 14:01
A l’occasion de la seconde édition de la Solar biennale, le Mudac (Musée cantonal de design et d’arts appliqués contemporains de Lausanne) s’est associé à La Volte pour inviter douze auteurices (huit francophones et quatre non-francophones) à écrire des textes autour d’une thématique lumineuse et éclairante. Lancée pour la première fois en 2022 aux Pays-Bas par les designers Pauline van Dongen et Marjan van Aubel, il s'agit d'une plateforme de réflexion autour de la question de l’énergie solaire.
14/05/2025, 08:30
BONNES FEUILLES - Trois étudiants entreprennent de tourner un documentaire sur un énigmatique ermite installé à Lammassaari, une île proche d’Helsinki surnommée « l’île aux moutons ». Peu après, Johannes, l’un des membres de l’équipe, est retrouvé mort dans une réserve naturelle, tandis que Jeremias, un autre étudiant, disparaît sans explication.
14/05/2025, 08:00
BONNES FEUILLES - Lily Calloway va devoir accomplir l'impossible : rester abstinente pendant 90 jours.
Alors que Loren Hale est parti en cure de désintox, Lily est terrifiée à l’idée qu’à son retour l’homme qu’elle aime se rendra compte du monstre qu’elle est vraiment. Car plus elle tente de lui rester fidèle, plus ses pulsions sexuelles semblent prendre le contrôle de son corps.
14/05/2025, 07:00
Peut-être peut-on reconnaître un poète — une poétesse, en l’occurrence — à sa capacité à nous transmettre ses obsessions. Si cette hypothèse purement personnelle s’avérait avoir un semblant de valeur objective, alors Han Kang est une poétesse. En même temps, dire ça d’une Prix Nobel de littérature… ce n’est pas dire grand-chose. Traduction par Choi Mikyung et Jean-Noël Juttet.
13/05/2025, 18:26
Plus de quatre-cents pages saturées de bavardage, une décennie de chroniques (2015-2025) se réclamant de la « nuance », de « l’esprit de dissidence » et du « courage », le nouveau recueil de Kamel Daoud intitulé Avant qu’il ne soit trop tard (Les Presses de la Cité, 2025) donne à voir la cohérence des obsessions identitaires et chauvinistes qui dominent le discours de l’écrivain algérien – naturalisé français en 2020.
13/05/2025, 10:51
Jusqu’au 30 juin, le Musée du Louvre accueille l’exposition « L’expérience de la nature – Les arts à Prague à la cour de Rodolphe II ». Véritable cabinet de curiosités à grande échelle, cette exposition est accompagnée, d’un magnifique catalogue, dirigé par le conservateur au département des Objets d’art du Musée du Louvre, Philippe Malgouyres, et la conservatrice au département des Arts graphiques du musée du Louvre, Olivia Savatier Sjöholm. Il est publié en partenariat avec le Louvre et les éditions LienArt.
13/05/2025, 09:44
BONNES FEUILLES - Figure insaisissable et charme discret au service de la Quarantia Criminale, la redoutée justice vénitienne, Maria Marina Morosini s’est imposée comme une légende vivante dans la cité des Doges. Séductrice fugitive, elle fait de sa disparition un art, toujours au service de la justice.
13/05/2025, 09:00
BONNES FEUILLES - Nous sommes en 1939, et les derniers instants d’une paix précieusement préservée depuis la Grande Guerre s’égrènent. Au sein de la famille Deverill, bien des choses ont évolué, tandis qu’une nouvelle génération se prépare à entrer en scène.
13/05/2025, 08:00
Avec Partir, Valérie Baud signe un roman délicat et lucide, où l’exil n’est pas un drame figé, mais un mouvement vers la lumière. Un récit pudique et politique sur la réinvention de soi, à rebours des clichés. Par Yves-Alexandre Julien.
12/05/2025, 13:30
Une jolie petite surprise, un bijou finement travaillé, qui nous fait nous intéresser à l’histoire de Chypre, cette île mal connue. Constantia Sotiriou est née en 1975, à Nicosie où elle vit toujours. Ledra Palace est son premier roman paru en anglais sous le titre Brandy Sour. C’est le nom du cocktail que le barman de l’hôtel avait réalisé pour le roi Farouk d’Égypte : la boisson ressemblait à du thé glacé, et masquait ainsi les penchants alcoolisés du roi. Le roman est traduit du grec (Chypre) par Nicolas Pallier.
12/05/2025, 10:23
Figure souvent relayée à la marge, Adèle Cassigneul publie dans la collection « Icônes » (éditions Pérégrines) un essai biographique qui complexifie notre rapport à Virginia Woolf. Loin des clichés souvent répandus sur Woolf, l’autrice de cet essai puissant et poétique mêle son travail de recherche à cette œuvre moderne, questionnant ses récits, ses personnages, son style.
12/05/2025, 09:54
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