Le 20/06/2013 à 17:56 par Les ensablés
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20/06/2013 à 17:56
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Les séances de dédicaces sont pénibles quand personne ne vient vous voir. Mais elles peuvent l'être aussi lorsque l'on vient vous demander de quoi parle votre livre. Il m'est arrivé d'être interrogé sur "Les choix secrets" et il me fallait raconter (et je mesurais tout en parlant que je ne cessais de m'enfoncer) qu'il s'agissait du drame d'une vie d'une femme insatisfaite qui finit dans la solitude, après la mort de son mari qu'elle aura tourmenté des années durant, ainsi d'ailleurs que toute sa famille. Très vite j'ai compris que je faisais faute route, car la personne qui m'avait écouté avec attention me répondait: "C'est intéressant, mais en ce moment je n'ai pas besoin de ça. Il me faut des livres joyeux, qui ne me cassent pas la tête". Ou alors: "La vie est tellement triste, pourquoi en rajouter?" Phrases assassines qui envoient à la poubelle, non seulement "les choix secrets" ce qui n'est pas grave, mais aussi, ce qui est plus grave, Flaubert, Zola, Proust, tous les Russes, et j'en passe.Je me rends compte que beaucoup de lecteurs jugent le livre non pas sur sa forme, sur la pertinence des propos, mais seulement sur ce qu'il en attend, à savoir: la joie, se remonter le moral, constater l'identité de ses vues avec celle de l'écrivain, etc. Surtout, il faut qu'une fois terminé, le livre laisse à l'esprit une empreinte légère, joyeuse. Il faut que le contenu du livre rende heureux!L'évolution paraît inéluctable. Au nom du souverain bien-être, le livre doit être une thérapie, une distraction, au même titre d'ailleurs que les émissions de variété, les séries télévisées dont la fin doit être "positive". Au bout du compte, le livre doit confirmer l'existence d'une justice immanente, surnaturelle, et cela malgré la disparition de Dieu de la vie moderne... A moins que la mort de Dieu, justement, n'explique le souhait débordant du lecteur d'aujourd'hui de retrouver dans le livre la représentation magnifiée et biaisée de la réalité.Ce que veut le lecteur, c'est retrouver dans un livre la confirmation de ses espérances... Donc lui dire qu'il se trompe, que non, le couple n'est pas forcément formidable, que les enfants peuvent être méchants, ingrats, qu'il y a des petits enfants martyrisés, qu'il mourra dans la souffrance... C'est insupportable!Donc, conseil aux écrivains, écrivez du gai. Bien sûr, en première partie, le héros doit connaître des difficultés, mais après cela s'arrange après, cela DOIT s'arranger. Il me vient, songeant à ce que je vais écrire prochainement, quelques idées fortes à développer que je vous livre généreusement :1. On peut être heureux même pauvre. Thème très porteur en cette période de crise...2. Un divorce peut se dérouler sans heurts. Pour rassurer les gens en instance de divorce.3. Une personne méchante cache toujours un cœur d'or. Il faut bien un peu d'espoir.4. Les vieilles personnes s'aiment comme au premier jour, malgré les apparences. A lire quand on a des problèmes de couple.5. Le sexe ne peut être merveilleux que si on s'aime. Destiné surtout aux femmes romantiques, brutalement délaissées.Quoi d'autre? Je pourrais en fournir des dizaines comme ça.Mais moi, qu'est-ce que je fais avec mes "Choix secrets"? Et le prochain roman que je viens de terminer?Hervé BEL
Par Les ensablés
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Né en 1908 à Varsovie, Vladimir Malacki - devenu par la suite Jean Malaquais (1908-1998) - quitta la Pologne à l'âge de 18 ans pour venir vivre en France. Mobilisé en 1939, il fut fait prisonnier, puis parvint à s'évader. Juif et apatride, il partagea alors l'existence précaire de nombre de personnes réfugiées à Marseille dans l'espoir d'obtenir un visa. Grâce à l'aide de son ami Gide, il obtint ce précieux sésame et gagna les Etats-Unis où il vécut plusieurs années, enseignant la littérature. Malaquais n'a publié que trois romans : « Les Javanais » (prix Renaudot 1939), « Le Gaffeur » (publié en 1953), tous deux objets de précédents articles et « Planète sans visa », grand roman de la France sous l'occupation, publié en 1947 et qu'il remania jusqu'à ses derniers jours. Ce roman de plus de 500 pages a été réédité en 1999 après sa mort.
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Anne Lacroix (1897-1982) n’aurait publié qu’un seul roman, La Saint-Michel et le Pont-Euxin chez Grasset en janvier 1933. À cette date, elle a déjà commencé un deuxième roman, Rézle (et même annoncé un troisième titre, Les Bergers d’Arcadie), soumis en décembre de la fin de cette même année pour le Prix du roman du Temps ; les quelques voix qu’elle récolte seront insuffisantes pour qu’elle obtienne ce prix qui consiste dans la publication du roman dans les pages du quotidien. Mais, cinq ans plus tard, en mars 1938, Rézle paraîtra en feuilleton dans Le Temps. Il ne semble pas que la carrière d’Anne Lacroix ait connu d’autres développements. Par François Ouellet.
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Lorsque la critique d’un livre est aussi intéressante, voire plus, que le livre dont elle parle, lorsqu’on se régale de son style, de son ironie, de sa drôlerie, et si transparaît à travers ses mots l’originalité de l’homme lui-même, alors on peut se dire qu’elle est elle-même œuvre littéraire, et que son auteur est un sacré bonhomme. Voilà la réflexion que je me suis faite après la lecture de ce recueil d’articles de Frédéric Berthet, récemment paru chez La Table Ronde sous le titre L’Impassible. Par Hervé BEL
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Happe-Chair, un titre qui a tout de suite attiré mon attention. Je me trouvais alors dans une des dernières librairies anciennes de la rue Saint-Sulpice (pour combien de temps encore sera-t-elle là ?), dans la bonne odeur des vieux livres, lorsque je suis tombé sur la réédition de 1908 de ce roman de Camille Lemonnier publié une première fois en 1886 chez Kiestmaeckers… par Hervé Bel.
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À l’occasion du centenaire de sa mort, la collection Bouquins consacre un volume à Jacques Rivière, critique et essayiste, véritable cheville ouvrière de la Nouvelle revue française dont il assura la direction durant plus de 10 ans. Mort prématurément en 1925 à l’âge de 39 ans, celui qui fut à la fois le grand ami et le beau-frère d’Alain Fournier, l’auteur du Grand Meaulnes, révèle par la quantité d’articles qu’il donna à la revue une perspicacité critique étonnante. Sensuelle et inspirée. Par Denis Gombert
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Le monde des livres sous l’Occupation a déjà été étudié par l’historien Jacques Cantier qui s’était intéressé à la trajectoire de l’une des figures maudites des lettres françaises avec sa biographie de Pierre Drieu La Rochelle (Perrin, 2011). Cette fois, avec Lire sous l’Occupation, publié en 2019 et en poche en 2024 aux Éditions CNRS, il nous présente un panorama global de la lecture entre 1939 et 1945. , par Nicolas Acker.
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Jean Meckert (alias Jean Amila, 1910-1995) est mort il y a trente ans… Pas tout à fait mort, car ses romans ont continué d’être réédités et nous n’avons pas manqué d'en parler dans nos colonnes (1). Cette fois, c’est la courageuse Ronces éditions (2) qui republie Le boucher des hurlus paru chez Gallimard en 1982 et signé du nom Jean Amila qu’il avait adopté pour ses romans publiés dans la Série Noire. Par Hervé BEL
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Fille de José Marie de Heredia, épouse du poète Henri de Régnier, Marie de Régnier n’eût peut-être d’autre choix que de devenir une femme de lettres. Mais en adoptant un nom d’homme tout de même, société corsetée oblige ! C’est ainsi que Marie de Régnier entama très tôt une carrière littéraire au confluent de deux siècles, à la période de la Belle Epoque, sous le nom de de Gérard d’Houville, puis de Gérardine (la renommée de Caroline Rémy, dite Séverine, étant peut-être passée par là). Par Denis Gombert.
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L’Avenue Louise est l’une des plus importantes artères de Bruxelles. On oublie souvent qu’elle fut dédiée à la princesse Louise (1858-1924), fille aînée de Léopold II, le roi bâtisseur qui rénova la ville. Et l’on a tout autant perdu le souvenir de l’histoire rocambolesque et tragique de sa déchéance au sein des cours européennes de son temps... Ces mémoires romancés offrent au lecteur les confessions rares d’une princesse égarée par le destin. Par Louis Morès.
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Lorsqu’il y a tout juste vingt ans, Anne de Tourville (1910-2004) décéda à 94 ans, elle était bien oubliée du monde littéraire et l’est encore à ce jour. Elle avait pourtant remporté le Prix Femina en 1951 avec son roman «Jabadao» devançant entre autres, dès le deuxième tour, Louise de Vilmorin et Michel de Saint Pierre. Par Marie Coat
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On ne lit plus Octave Feuillet (1821-1890), auteur à très grand succès du Second Empire et favori de lˊImpératrice Eugénie ; seul son nom sur la plaque bleue dˊune rue tranquille et banale du XVIème arrondissement, où habitaient de bons amis, m’a un jour rendu curieux de le connaître.
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Paru en 1925, puis réédité dans une édition illustrée en 1930, La Revanche d’André Thérive (de son vrai nom Roger Puthoste) est un livre qui parle de la vieillesse, de la sénilité, de la mort, et surtout de la mesquinerie des vivants… Rien qui puisse a priori attirer le lecteur « feel good » Mais le style est magnifique, avec, l’air de rien, une musique enchanteresse. Quant à la fin du roman, autant le dire, elle est sublime. Soudain, après le crépuscule, c’est la lumière qui surgit, d’autant plus incandescente qu’elle est environnée d’ombres..
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13/11/2025, 09:00
Dans La Montagne Fantôme, de Ronan Hession, traduit de l’anglais (Irlande) par Charles Roux, une montagne surgit du jour au lendemain aux abords d’une ville paisible, bouleversant les vies et révélant la beauté fragile de l’humanité.
13/11/2025, 08:00
François Iᵉʳ appartient à ce petit panthéon de figures qui structurent l'Histoire traditionnelle de la France - aux côtés des Jeanne d’Arc, Louis XIV et autres Napoléon. Quelques mots suffisent à convoquer le roman national : Marignan, Pavie, Blois, Chambord, Fontainebleau… et, bien sûr, Léonard de Vinci serré dans les bras du roi mécène.
12/11/2025, 18:29
Le nouvel opus de Criminal, intitulé Les Acharnés, s’ouvre sur Jacob Kurtz, ancien dessinateur de bande dessinée, qui quitte sa ville natale pour Hollywood. Son œuvre culte, Frank Kafka, le privé, va être adaptée en série télévisée : rêve de reconnaissance ou descente aux enfers ? Dès son arrivée, le vernis des plateaux craque : entre producteurs cyniques et compromis artistiques, Jacob découvre un univers d’illusion où tout se monnaie — les droits d’adaptation comme les âmes.
12/11/2025, 12:25
Naguère, à sa demande à elle, il l’avait guidée au sommet de cette montagne des Alpes. Ensemble, ils avaient cheminé et depuis le haut, ils avaient scruté les paysages, ceux qui s’ouvraient et ceux qui, tapis au-delà des horizons, aiguisaient leur conscience du monde. Et puis elle était repartie dans son pays. Le voici de retour sur ces pentes, seul cette fois.
12/11/2025, 08:00
Sigisbée : chevalier servant d’une dame, choisi par son mari, qui s’engage à l’assister et à l’accompagner en toutes circonstances, palliant ainsi les absences, ou parfois l’indifférence, de celui-ci. La pratique est courante dans l’Italie du XVIIIe siècle.
12/11/2025, 07:00
Dès son arrivée à Parme, un écrivain français qui tente de trouver l’inspiration en Italie, s’installe à la terrasse du mythique Gran Caffè Cavour. Là, un homme à la silhouette étrangement familière lui sourit. Il jurerait que c’est cet écrivain américain flamboyant et sulfureux dont il révère l’œuvre. Le souci, c’est que l’écrivain en question, Nick Tosches, est mort depuis deux ans ! Déstabilisé, le Français cherche à comprendre.
11/11/2025, 09:00
Les Hauts de Hurle-Vent est le chef-d’œuvre unique d’Emily Brontë, romancière et poétesse anglaise née en 1818 et morte en 1848 dans le Yorkshire. Elle y a grandi entourée de paysages sauvages, qui ont profondément marqué son imaginaire et imprégné toute son œuvre. Publié pour la première fois en 1847, ce roman s’impose comme un monument de la littérature romantique et gothique.
11/11/2025, 08:00
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