Alain Gillot, passionné de littérature et heureux possesseur d'une remarquable bibliothèque qui me fait rêver, nous propose aujourd'hui un article sur Danrit que je connaissais pour avoir publié un roman sur une tentative d'évasion de Napoléon à Sainte-Hélène. Je le remercie vivement pour sa contribution qui enrichit ce blog. Hervé Bel.
Le 08/01/2012 à 16:40 par Les ensablés
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08/01/2012 à 16:40
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Il y a quelques jours Hervé Bel me parlait de la chronique « les ensablés » qu'il anime sur son site Internet et dans laquelle sont évoqués- le temps d'un article- des écrivains «injustement » oubliés. Je lui ai demandé pourquoi on n'y accueillait pas aussi des auteurs « justement »oubliés. Il a trouvé que ce serait une bonne idée et m'a demandé de lui citer quelques noms. Je lui en ai aussitôt donné deux ou trois, notamment celui du capitaine Danrit qui me semblait particulièrement représentatif de cette catégorie, je lui ai expliqué pourquoi et je me suis retrouvé pris au piège car il m'a mis au défi d'écrire un texte sur lui. C'est un pari difficile qu'il m'a proposé : sortir un écrivain de l'oubli- réputé mérité- dans lequel il repose en paix depuis près d'un siècle pour expliquer à des lecteurs qui ne le connaissent pas pourquoi la postérité a eu raison de l'oublier !
Ce qui m'a décidé à accepter cette gageure c'est qu'il m'a semblé intéressant d'essayer de comprendre pourquoi les raisons qui ont été à l'origine d'un succès- parfois considérable- que le public a accordé à un écrivain de son vivant sont souvent les mêmes que celles qui l'ont, après sa mort, plongé dans le néant et, le cas du capitaine Danrit m'a paru être un assez bon exemple de ce processus. Il est né en 1855.- En 1870 il n'était pas en âge de se battre. Traumatisé par l'humiliation de Sedan, il décide d'entrer dans l'armée pour contribuer au redressement de la France et à la préparation de l'inévitable guerre de revanche. Et, en 1916, le colonel Driant- Danrit, son pseudonyme littéraire, est l'anagramme de son nom- gendre du général Boulanger, trouvera une fin digne de son idéal en se faisant tuer, héroïquement, la canne à la main, à la tête de sa brigade de chasseurs à pieds au bois des Caures, à Verdun. Entre-temps, il aura consacré sa vie à écrire une oeuvre littéraire abondante- près de vingt cinq romans en trente ans- composée pour l'essentiel d'ouvrages d'inspiration patriotique, d'anticipations guerrières, politiques et mêmes géopolitiques.
Lorsqu'il commence à écrire, à la fin des années 80, les grandes puissances de l'époque viennent d'achever leurs conquêtes coloniales, il leur faut donc trouver d'autres exutoires à leurs volontés d'expansion et de domination. Danrit prophète lucide de malheurs annoncés ne voit autour de la France que des risques et des menaces. L'Allemagne est, bien entendu au premier rang de ses préoccupations et ses trois premiers romans- qui vont le rendre célèbre- regroupés sous le titre « la guerre de demain » décrivent ce que pourrait être l'affrontement aussi souhaité qu'il est redouté, qui nous permettra d'effacer la honte de 1870 et de récupérer l'Alsace et la Lorraine. Le premier « la guerre de forteresse »-c'est certainement un des meilleurs qu'il a écritraconte le siège du fort de Liouville, dans les Vosges, attaqué par surprise et les assauts terribles quʼil subit. Le second « la guerre en rase campagne » dans lequel s'illustre un régiment de zouaves, est centré sur le récit, remarquable, de la bataille de Neufchâteau qui oppose les armées des deux pays et comme celle de la Marne vingt cinq ans plus tard, permettra de sauver la France. Enfin le troisième « la guerre en ballon » préfigure l'importance du renseignement dans les guerres futures.
Mais Danrit ne s'est pas contenté d'imaginer ce que serait l'inévitable guerre contre les Allemands. Dix ans plus tard il règle ses comptes avec l'autre ennemi héréditaire- le plus ancien et le vrai pour beaucoup de Français : l'Angleterre, envers laquelle « l'incident » de Fachoda avait récemment ravivé une haine séculaire. C'est « la guerre fatale » autre œuvre majeure de notre auteur, qui voit la France, attaquée traîtreusement par la « perfide Albion », effacer Trafalgar et venger à la fois Napoléon et Jeanne dʼArc en envahissant l'île maudite. Pour réussir, enfin, à faire traverser la Manche à son armée sur des chalands automobiles-une préfiguration inversée du débarquement en Normandie avec soixante ans d'avance- un double cordon protecteur et invisible de sous-marins- une arme nouvelle et révolutionnaire à laquelle l'Angleterre n'a pas voulu croire- a été mis en place et envoie par le fond les cuirassés qui font l'orgueil de la Home fleet, réduisant ainsi cette puissance hégémonique à l'état piteux de « petite Bretagne ». L'imagination et les prémonitions du capitaine Danrit n'avaient pas de limites ; il n'est guère de scénario catastrophe qu'il n'ait étudié et prophétisé.
Le péril jaune et l'effondrement de la Russie et de l'Europe dans « l'invasion jaune ». Le réveil de l'islam et la montée de l'intégrisme dans « l'invasion noire » et même « la révolution de demain » qui voit le triomphe éphémère d'une dictature prolétarienne et marxiste. Les romans du capitaine Danrit ont connu, à l'époque de leur parution, un énorme succès populaire- il était lu dans tous les milieux- qu'on ne pourrait imaginer aujourd'hui et qui ne peut être comparé qu'à celui, légendaire, des Mystères de Paris, cinquante ans plus tôt. Comment ce phénomène s'explique-t-il ? La raison en est probablement que Danrit exprimait avec imagination et un grand sens dramatique les angoisses et les espoirs de ses concitoyens. Il leur offrait des revanches sur les défaites et les humiliations dont les avaient accablés leurs deux voisins et rivaux en leur donnant à rêver et à espérer. Là se trouve certainement la clé de ses triomphes : il aidait les Français à surmonter leurs paniques et leur crainte de l'avenir en écrivant des romans pour surmonter les siennes. Il leur rendait aussi leur fierté.
Le héros véritable des romans de Danrit est rarement un homme seul, il est collectif, c'est l'armée française, dont il voudrait faire la cheville ouvrière, le fondement nécessaire, d'un gouvernement fort tenant en laisse le système parlementaire dont il se méfie et jugulant les forces de l'argent- Anglais- qui à travers la Franc-maçonnerie, gouvernent la France et l'avilissent. Danrit avait une curiosité très vive à propos des inventions- le sous-marin en est un bon exemple- de nature à révolutionner les guerres de demain et une connaissance parfaite des progrès techniques et des armements dont il abreuve le lecteur auquel il ne fait jamais grâce d'aucun détail ce qui finit par être lassant. Il avait aussi l'habitude d'enjoliver ses récits avec des intrigues amoureuses dans lesquelles il semblait se complaire et qui sont bien dans l'esprit de son époque. Dans ces chastes épisodes romanesques, les jeunes filles sont des modèles de vertu et de pureté et les mères admirables de dévouement. Sa vision de l'amour est à ce point idéalisée et désincarnée qu'on en vient à se demander, lorsque l'enfant paraît, par quel miracle il a été conçu.
À ma connaissance, Danrit n'a pas eu de prédécesseur- il a créé un genre- mais a-t-il eu des successeurs ? Après réflexion, je ne lui en voit qu'un. C'est un lointain cousin d'Amérique, Tom Clancy qui, après le succès phénoménal de son premier roman « à la poursuite d'octobre rouge », a écrit à la fin du XXe siècle une série de récits d'inspiration patriotique qui exaltent la gloire des États-Unis, de son armée et de son peuple. S'appuyant comme ceux de Danrit sur une documentation technique exceptionnelle en matière d'armement- et aussi ennuyeuse - ils décrivent plusieurs conflits et l'ascension d'un ex marine, agent de la CIA qui deviendra président des États-Unis dans des circonstances aussi dramatiques quʼinattendues. Parions que cet émule tardif connaîtra le même sort que notre capitaine après avoir vendu de son vivant des millions d'exemplaires de ses romans.
Que reste-t-il aujourd'hui de l’œuvre de Danrit ? De beaux récits d'assauts et de batailles, des aventures sous-marines bien contées, un souffle épique et prophétique évident, ce n'est pas rien, mais ce n'est pas suffisant pour passer à la postérité. Ce qui a pu passionner ses lecteurs est indissolublement lié aux préoccupations et aux événements de son époque qu'il a su exprimer mais n'a pas réussi à transcender. Mais bon, il aura tout de même enchanté la jeunesse d'un certain nombre d'entre nous, comme les Pardaillans de Michel Zévaco ou les romans d'Alexandre Dumas, nous devons lui en garder une reconnaissance teintée de nostalgie.
Alain Gillot - Janvier 2012
Par Les ensablés
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Ils s’appellent Armand, Hortense, Malika, Alex, Madeleine. Tous ont grandi seuls, au milieu du bruit des adultes, des absences trop pleines et des regards mal ajustés. Des enfants uniques ne raconte pas une histoire, mais un faisceau de trajectoires minuscules. Des vies cabossées avant d’avoir commencé. Des existences marquées par le silence, la confusion, l’incompréhension.
13/07/2025, 10:47
Dans la chambre 308 d’un petit hôpital de province, deux présences partagent l’espace : Greg, qui revient lentement à lui. On dit que les spécialistes du grand centre sont les plus compétents. Pourtant, la chimiothérapie a échoué. Il s’est vu partir, vraiment. Alors y retourner, ce n’est même pas envisageable. Mais les heures à venir réservent leur lot de complexités.
13/07/2025, 08:00
Parce qu’elle a laissé ses amies organiser leur escapade pour ce week-end prolongé, Clotilde se retrouve dans une ville qu’elle avait évité depuis des années. C’est qu'ici, vingt ans plus tôt, elle a vécu avec un homme, qu’elle appelle encore « Monsieur », une relation marquée par une emprise présentée comme bienveillante.
12/07/2025, 10:00
« Pendant des années et de livre en livre, j’ai tourné autour. Jusqu’à ce qu’une amie historienne m’emprunte des photographies de ma mère pour une exposition dans un musée chinois. Simone, ma mère, Simone Émonet, s’y montrait si jolie, élégante, heureuse. J’étais prête, alors, à raconter son suicide, et bien sûr ce qu’il m’avait fait. »
12/07/2025, 07:00
Semaine 27 (du 30 juin au 6 juillet), la lenteur estivale commence à tomber sur les villes, les destinations de vacances se préparent à accueillir leurs premiers touristes... et les lecteurs rodent dans les rayons librairies à la recherche de lecture(s) pour l'été. Devinez ce que la plupart d'entre eux choisissent pour combler leurs envies littéraires : La femme de ménage. Rien de nouveau, donc, sous le soleil (brûlant).
11/07/2025, 11:46
Debora a dix-sept ans et adore la littérature. Elle quitte sa campagne natale pour s'installer à Kharkiv en 1930, la capitale de la nouvelle République socialiste soviétique d'Ukraine, où elle rencontre Samuel, un jeune pilote de chasse en formation.
11/07/2025, 09:00
J est un instituteur de CM2 aimé de ses élèves et respecté de ses collègues. À l’école Turgot, il s’investit corps et âme dans sa classe, tout en découvrant les joies et les bouleversements de la paternité avec Tam, sa compagne, et leur fille, Lola. Mais l’arrivée de Brayan, un élève de onze ans au parcours chaotique, va faire vaciller ses certitudes.
11/07/2025, 08:30
À la fois percutant et parfois clivant, cet ouvrage réunit une sélection de textes rédigés pour la presse – mooks, magazines, journaux – ainsi que des préfaces et des conférences. Tous sont datés, de 2000 à 2024. Ils témoignent d’une époque, s’inscrivent dans l’histoire et retracent à la fois le parcours de Nancy Huston et celui de notre temps.
11/07/2025, 08:00
Après Le Temps gagné et Krasnaïa, ce nouveau texte, intime et élégiaque, prolonge la veine autobiographique de l’auteur tout en s’inscrivant dans une tradition de la littérature du deuil où la musique devient un organe de survie, un langage d’amour, une forme de résistance à la disparition.
11/07/2025, 07:30
Javier Cercas, écrivain résolument athée, anticlérical, laïc convaincu, rationaliste inflexible et impie revendiqué, se voit proposer une mission des plus inattendues : accompagner le pape François lors d’un déplacement officiel, à l’initiative même du Vatican.
11/07/2025, 07:00
Jean-Hugues Oppel signe avec Envahir la Pologne un roman coup de poing, à la frontière du pamphlet politique et de la fiction d’espionnage, en immersion totale dans les coulisses les plus troubles du renseignement et de la guerre moderne. Un récit ultra-documenté mais souvent écrasé par sa propre verve.
10/07/2025, 18:03
Le sida les a tous deux assaillis ; tous deux ont lutté comme des damnés sur le radeau de l’écriture, les mots plaqués au corps telle une couverture de survie. Le premier, c’est Hervé Guibert, auteur du célèbre À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie (1990, Gallimard) et disparu en 1991 à l’âge de 36 ans – « Sid’assassiné », chantait Barbara.
10/07/2025, 12:21
« Pour Vanessa ». C’est ce que Michel Schneider a inscrit sur une pochette destinée à sa fille. Après sa mort, elle y trouve, parmi des papiers, un roman d’un auteur qui leur est cher, Sándor Márai : Ce que j’ai voulu taire. Est-ce un message ?
10/07/2025, 09:00
Les lecteurs de biographie et autres auditeurs de La Grande Traversée sont communément avides de savoir comment un quidam s’est métamorphosé en grande figure. Comment le lieutenant Bonaparte est devenu Napoléon, la fille de Saint-Sauveur-en-Puisaye Colette, ou Kanye Omari West, Kanye West, puis Ye, puis l’artiste le plus sulfureux des dernières années...
09/07/2025, 16:33
Ça commence et se termine par une boule à neige. L'insolite ligne en « T renversé » qui longe à travers champs une route et une voie de chemin de fer du côté d'Orléans, crée une formidable impulsion pour écrire. Comme… imaginer quelle aurait pu être la vie d'un de ces ouvriers qui participa à ce grand chantier abandonné. Disons… Gino ?
09/07/2025, 10:32
« C’est au retour, dans la voiture, que nous avons commencé à nous raconter notre propre histoire. Ça te paraissait le bon moment pour tout récapituler, et nous dire ce que nous n’avions jamais réussi à nous dire jusqu’alors. Le bon moment aussi pour nous rappeler ensemble ce que nous avions partagé. »
09/07/2025, 09:00
Printemps 2024, soixante-dix ans après les événements de 1954. Dans une rue en pente d’une ville méditerranéenne, baignée de lumière écrasante, la mer attend au bout. Deux figures s’en approchent, portées par un face-à-face inévitable.
09/07/2025, 08:00
Suivre les pas de Wasif Jawhariyyeh, musicien arabe né à Jérusalem au début du XXᵉ siècle, c’est accepter de se perdre dans les méandres d’une ville fascinante. Et à Jérusalem, se perdre est un art en soi. Labyrinthique, écrasée sous le poids de son histoire et des montagnes de livres qui prétendent la déchiffrer, la cité demeure insaisissable. Tant de fois racontée, elle nous échappe encore.
09/07/2025, 07:00
Alors que le télétravail se développe très fortement depuis la Pandémie, de nombreuses entreprises mettent l'accent sur de nouvelles formes de séminaires pour arriver à fédérer leurs équipes sur des projets innovants. Il devient en effet primordial de réunir l'ensemble des collaborateurs sur des temps forts alors même que les salariés sont amenés à travailler dans des lieux très éloignés les uns des autres.
08/07/2025, 16:51
Zoé est morte en juillet. Rien n’avait préparé ceux qui l’entouraient à la voir disparaître. L’accompagner dans sa dérive relevait autant du dévouement que de l’ensorcellement : on s’y laissait emporter, sans jamais en revenir tout à fait. Une question reste suspendue : que laisse-t-on derrière soi, quant tout s’arrête ?
08/07/2025, 09:00
Dans un récit à la frontière du roman et de la biographie rêvée, Marina Seretti imagine un Cezanne vif, mélancolique, tenace, et parfois cruel. Mais sous les élégances littéraires affleure une œuvre en quête d’un rythme juste, d’une profondeur géologique autant qu’humaine.
08/07/2025, 08:47
Vive est une enfant dont le monde se construit entre les arbres du jardin familial, les fragrances lointaines que son père, parfumeur, rapporte de ses voyages, et les mots qu’elle collectionne dans son carnet pour mieux apprivoiser ce qui l’entoure. Pourtant, derrière cette douceur se dissimulent des blessures profondes, longues à cicatriser…
08/07/2025, 08:00
Croyez-vous aux coïncidences ? Nous pensons découvrir dans une succession de situations qui s’enchaînent une forme d’exceptionnel alors que si nous écoutions notre intuition, nous trouverions ces successions logiques et naturelles. L’intuition est un langage invisible, une « petite voix » qui nous informe spontanément et sans analyse d’une action en cours ou à venir dans laquelle nous serions impliqués.
07/07/2025, 09:50
Avec Chez nous (trad. Charles Recoursé), l’écrivain américain Phillip B. Williams livre un premier roman puissant et singulier, qui paraîtra en traduction française aux éditions Robert Laffont le 22 août 2025. Ce texte, salué aux États-Unis dès sa parution en 2024, entremêle réalisme historique, légendes et récit contemporain pour donner vie à Ours, un village afro-américain fondé au XIXᵉ siècle et effacé des cartes par la magie.
07/07/2025, 09:03
Loin du mythe, Christian Duverger prête à Hernán Cortés une voix intime, façonnée d’orgueil, de nostalgie et d’autojustifications. Une plongée littéraire dans l’esprit du conquistador, entre grandeur, mauvaise foi et aveux partiels.
07/07/2025, 08:48
Tout ce que vous chérissez finit par vous échapper. C’est le fardeau qui semble poursuivre les sœurs Mikkola, et peut-être Jonas lui-même, qui passera trente ans à tenter de lever le voile sur leur disparition. Stockholm, 1991.
07/07/2025, 08:00
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