La deuxième récompense de la journée est attribuée à Delphine de Vigan, qui repart donc avec un Renaudot pour D'après une histoire vraie, son huitième ouvrage, publié chez J.C. Lattès. Un succès, d'ores et déjà, avec quelque 125.000 exemplaires écoulés, et le bandeau du Renaudot devrait relancer un peu plus les ventes.
Le 03/11/2015 à 14:53 par Antoine Oury
Publié le :
03/11/2015 à 14:53
Delphine de Vigan au Livre sur la Place 2015 (ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
Delphine de Vigan faisait face à quatre hommes dans le dernier tour des délibérations : Laurent Binet et La septième fonction du langage (Grasset), Christophe Boltanski, pour La Cache (Stock), Fabrice Guenier, avec Ann (Gallimard) et Philippe Jaenada, pour La petite femelle (Julliard).
En 2011, Rien ne s'oppose à la nuit, autre fameux carton de Delphine de Vigan, avait reçu le Prix Renaudot des lycéens, auquel s'ajoutaient le Prix du roman Fnac, le Prix des lectrices Elle et le Prix Roman France Télévisions. No et moi, adapté au cinéma en 2009, reste le plus gros succès de l'auteure.
D'après une histoire vraie est cette fois en partie autobiographique, en partie thriller, et constitue « le récit de ma rencontre avec L. L. est le cauchemar de tout écrivain. Ou plutot le genre de personne qu'un écrivain ne devrait jamais croiser. »
Le Renaudot essai a été attribué à Didier Blonde pour Leïlah Mahi 1932 (Gallimard) :
Après être parti sur les traces improbables de l'Inconnue de la Seine, puis d'une star du muet oubliée, ou des adresses parisiennes de héros littéraires, Didier Blonde se lance cette fois sur les traces de Leïlah Mahi dont il a découvert un jour le médaillon sur une plaque funéraire au détour des allées du columbarium du Père Lachaise.
Troublant, son visage surplombé d'un turban l'attire irrésistiblement et ne le quitte plus. Étrange aussi, cette date unique qui figure sur la plaque : 12 août 1932. En outre, ce médaillon photographique ne se laisse pas photographier. Quoi qu'on fasse un jeu de reflet fait apparaître une tache blanche. Qui se cache derrière cette beauté orientale ?
Didier Blonde veut faire parler cette image, percer son secret. Mais ses demandes aux archives n'aboutissent pas. Il découvre en revanche qu'il n'est pas le premier à poursuivre l'ombre de Leïlah Mahi. Un photographe de ses amis a vu en elle le double d'un amour enfui, une peintre américaine démultiplie les portraits de Leïlah Mahi à la manière de Soutine ou Modigliani, un spécialiste du cinéma affirme que c'est le surnom d'une actrice au destin maudit.
L'enquête à laquelle l'auteur nous convie est vivante, passionnante, parsemée de rencontres aussi touchantes qu'inattendues. Ballade légère et mélancolique, elle se révèle être une belle réflexion, délicate, jamais insistante, sur la perte et sur la vanité des tentatives qui viseraient à la réparer.
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