En quelques années, un objet autrefois commun a pratiquement disparu de nos existences : les téléphones publics, que les smartphones ont définitivement conduits à la déliquescence. Call Me Ishmael, expression tirée du Moby Dick de Herman Melville, est un projet de téléphone-conteur, relié à une application web, mais paré des plus atours vintage. Accroché au mur d'une librairie ou d'une bibliothèque, il permet à chacun de se faire raconter des histoires, au bout du fil.
Le moins que l'on puisse écrire, c'est que les internautes ont répondu à l'appel : le projet Kickstarter Call Me Ishmael est d'ores et déjà mené à bien, avec 17 jours restants pour amasser un peu plus de petite monnaie. Call Me Ishmael, CMI de son petit nom, est un téléphone un peu particulier : doté d'un écran intégré et d'un cadran téléphonique — bel écart — il permet de se faire raconter des histoires, pour le plaisir.
Logan Smalley est le directeur des programmes pédagogiques Ted Talks et Stephanie Kent est une auteure et productrice multimédia new-yorkaise : autant dire qu'avec des inventeurs pareils, ce téléphone à histoires ne peut être tourné que vers la découverte et le partage.
Ainsi, les cocréateurs ont mis en place un standard dédié, joignable au 774-325-0503, sur lequel les correspondants sont invités à enregistrer un message à propos d'un livre favori, accompagné par une petite histoire ou un conte, personnel de préférence. Les meilleurs récits sont sélectionnés par une équipe de six personnes, et CMI se charge ensuite de les diffuser, en son et images, à travers les téléphones. Jusqu'à 12 histoires peuvent être accessibles à travers l'appareil.
Pour le moment, l'équipe, aidée par 60 volontaires à travers le monde, a récupéré environ 2000 messages après un sympathique coup de pub de John Green, l'auteur de La Face cachée de Margo. Les créateurs de l'appareil souhaitent désormais son installation dans un maximum de librairies et de bibliothèques, où il pourrait à la fois animer les lieux, stimuler les découvertes et amuser les enfants. Ainsi, il est possible de programmer la sonnerie de la machine, pour inciter à décrocher.
Les deux créateurs ont eu l'idée de ce téléphone un peu spécial après avoir constaté que la plupart des ressentis sur les lectures se partageaient en ligne, et n'étaient presque jamais lus dans des lieux comme les librairies ou les bibliothèques. Pour faciliter l'adoption de la machine, les cocréateurs souhaitent les envoyer dans différents établissements, gratuitement, pour une durée de semaine. Les tarifs vont de 30 à 60 $ pour une location mensuelle à 500 ou 1000 $ pour un achat, et CMI assure qu'un suivi sera donné au produit : les libraires pourront ainsi ajouter les histoires de leurs clients.
Il n'y aura plus qu'à tendre l'oreille...
(via Bustle, Publishers Weekly)
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