Le 22/01/2016 à 13:32 par Camille Cornu
Publié le :
22/01/2016 à 13:32
Claire Wendling en 2014
Gyrostat, CC-BY-SA 4.0
Hier, les trois noms finalistes issus des 1216 votes ont été dévoilés, et le lauréat devrait être annoncé mercredi 27 janvier à 18h30 à Angoulême.
Interrogée hier matin, Claire Wendling s'étonnait d'être sélectionnée et semblait assez mitigée sur cette nomination : heureuse que ses pairs aient pensé à voter pour elle, elle reconnaissait que cela ne tombait pas franchement au meilleur moment : « Il faut que ça tombe la pire année, avec une polémique sur les femmes. Moi qui déteste la notion de quota. Dès qu'il y a du bordel, je suis abonnée aux tuiles. »
Mais dans un statut Facebook, il semblerait qu'elle ait définitivement tranché sur ce qu'elle ressent face à ce prix :
Vous voulez me faire plaisir ?Ne votez plus pour moi. Je vous adore, vraiment . Hein ...Meme les haineux . Enfin non. Des bisous . Pas a tous .vous vous reconnaitrez, restons entre nous. :) <3
Posté par Claire Wendling sur jeudi 21 janvier 2016
Dans les commentaires, elle dénonçait également un article de BDGest, qui sous-entendait selon elle qu'elle n'était présente parmi ces finalistes que suite aux polémiques sur l'absence de femmes, et comparait ironiquement la liste de ses œuvres à celles de ces deux concurrents.
Quant à Alan Moore et Hermann Huppen, ils n'ont pas encore réagi à leur nomination. Mais ils faisaient déjà partie des finalistes l'année dernière, et avaient eu l'occasion de s'exprimer sur le sujet... Ce à quoi ils avaient tous deux répondu que s'ils recevaient le Grand Prix, ils le refuseraient.
En 2014, Alan Moore confiait à ActuaBD :
« Je pense qu’Angoulême est le dernier festival où je suis allé. Depuis, je n’y vais plus. Je suis allé aussi à celui de Northampton, mais c’était par erreur parce que je n’avais pas compris que c’était un festival de bande dessinée. Je ne me sens pas d’accepter un prix pour les obligations que cela implique. [...] J'ai décidé de ne plus accepter de prix, il ne faut pas m'en vouloir. Je ne me rends plus dans les festivals, je n'accepte plus aucune récompense ».
Voilà pour le premier.
Quant à Hermann Huppen, interrogé alors qu'il était prénommé au Grand Prix 2014, il avait déclaré : « La gloire est une chose qui ne m’intéresse pas. D'ailleurs, pour être tout à fait franc, j’ai même demandé, l’an dernier, à une dame de l’organisation de s’arranger pour que je ne fasse même pas partie des nominés! Je voulais exprimer mon désarroi, mais je ne peux pas empêcher les gens de proposer mon nom, hein? Bref! Je serais très embarrassé si je recevais le Grand Prix, parce que je le refuserais. »
« Je l’ai déjà dit jadis, et je ne suis pas du genre à revenir en arrière », assurait-il encore au journal qui lui demandait de confirmer ses propos.
Il semblerait que se dédouaner de choisir les nominés n'ait pas suffi à sortir le FIBD de l'impasse, et il se pourrait bien qu'il doive finalement annuler la remise de son prix cette année.
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