Le 6 avril, le ministère a annoncé qu’il nommait Wajdi Mouawad à la direction du théâtre national de la Colline sur décision de la ministre de la Culture, Audrey Azoulay. Waji Mouawad s’est imposé, dans le milieu du théâtre, grâce à une œuvre puissante et une expérience solide acquise internationalement.
Le 07/04/2016 à 10:33 par Joséphine Leroy
Publié le :
07/04/2016 à 10:33
(La pièce Incendies / Domaine public)
Il remplace Stéphane Braunschweig, ce dernier ayant pris la direction de l’Odéon-Théâtre de l’Europe en décembre, trois semaines après le décès de Luc Bondy, en novembre 2015. Et si cette nomination rapide à l’Odéon-Théâtre a fait parler dans les couloirs du milieu du théâtre, comme le rapporte l’AFP, le choix de Wajdi Mouawad à la tête du théâtre national de la Colline ne rencontrera certainement pas d’opposition.
Le dramaturge est né en 1968 au Liban, pays dans lequel il passe son enfance. Il arrive en France à l’adolescence puis part au Québec à l’âge adulte. Là-bas, il dirige le Théâtre de Quat’Sous à Montréal puis crée la compagnie Abé Carré Cé Carré.
Lors de la 63e édition du Festival d’Avignon, en 2009, il devient l’artiste associé. Il y présente la saga théâtrale Le Sang des Promesses (Littoral, Incendies, Fôrets, Ciels). Entre 2007 et 2012, il est directeur artistique du Théâtre français du Centre national des Arts d’Ottawa, au Canada. Sa carrière repart en France dès septembre 2011, quand il devient l’artiste associé au Grand T, théâtre de Loire-Atlantique de Nantes.
Dans le communiqué de presse publié sur le site du ministère, celui-ci rappelle l’œuvre du dramaturge : « Auteur, metteur en scène et comédien, Wajdi Mouawad puise dans la tragédie grecque pour questionner le monde d’aujourd’hui. Cette nomination d’un auteur vient affirmer le choix d’un théâtre du récit, lyrique, populaire et métissé. »
Dans l’œuvre de Wajdi Mouawad, la filiation est comme un fil rouge, comme le communiqué le laisse entendre : « Wajdi Mouawad pose la question de la mémoire et de l’héritage à travers une œuvre théâtrale dont le drame se noue sur plusieurs continents. Son projet pour la Colline est à l’image de cet engagement et du trajet qui est le sien. »
Dans la carrière du dramaturge, la pièce Incendies avait particulièrement attiré l’attention. Elle narre l’histoire de deux jumeaux dont la mère décède. En ouvrant deux enveloppes testamentaires, l’accablement laisse place au mystère : selon les dernières volontés de leur mère, ils doivent remettre la première à un père qu’ils ne connaissent pas et, plus surprenant, remettre la seconde à un frère dont ils ignoraient l’existence.
La pièce avait été adaptée au cinéma par Denis Villeneuve. Le film avait remporté un grand succès critique. Il avait été sélectionné dans la catégorie du meilleur film étranger à la 83e cérémonie des Oscars et remporté 9 prix à la 13e cérémonie des Jutra en 2011.
Commenter cet article