Aaarg, en langage de bande dessinée est un cri de rage, l'expression d'une frustration profonde, du râle qui suit une blessure violente. C'est l'onomatopée qui exprime le mieux la sidération dans laquelle se retrouve l'équipe des éditions du même nom qui, après avoir connu le succès avec une épaisse revue trimestrielle. En jargon médiatique éphémère, on appelle ça un mook, sous prétexte que ce serait le croisement bâtard d'une magazine et d'un book. Il s'agit pourtant bel et bien d'une revue, intitulée Aaarg, elle aussi, qui s'était lancée dans l'aventure périlleuse du mensuel BD vendu en kiosque.
Le 16/05/2016 à 08:56 par Nicolas Ancion
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16/05/2016 à 08:56
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Quelques mois plus tard, c'est la panique : non seulement les chiffres de vente ne sont pas au rendez-vous (probablement à cause d'une structure de diffusion mal équipée pour soutenir la mise sur le marché d'une revue de ce type), mais c'est l'ensemble du projet éditorial, et donc la maison d'édition tout entière, qui est condamnée, si l'équipe ne parvient pas à cautériser la plaie financière, à stopper l'hémorragie de trésorerie.
Aaarg ! s’écrient en cœur les lecteurs et les internautes (qui par leur nature grégairement rebelle aiment à voler a secours de tout ce qui va disparaître et à quoi ils n’ont jamais prêté attention avant que l’avis de décès ne soit partagé par leurs contacts sur les réseaux sociaux.) N’empêche : Aaarg ! ça fait mal, de voir tant d’énergie et de talent gâchés par un business plan bancal et une étude de marché pas très bien renseignée, par des représentants mous du genou et, surtout, par le nombre décevant d’acheteurs de la revue sur le long terme.
Espérons que l’arrêt prématuré du mensuel permette aux éditions de poursuivre leur route éditoriale, balisée par des albums sauvages et crasseux, qui ne ménagent pas la sensibilité de leurs lecteurs. J’avais parlé ici il y a quelques mois des frères Guedin, voici que sort en librairie un ouvrage parfaitement « Atroce ! », comme son titre l’indique, et qui regroupe huit histoires courtes sordides imaginées par l’esprit retors de Caritte, et mises en images tour à tour et dans le désordre par Rifo, Jürg, Mr. Pek et Khattou. Âmes sensibles, fermez les yeux et intéressez-vous plutôt aux rééditions des aventures de Boulouloum et Guiliguili (si, si, le mini Tarzan en slip léopard et son copain gorille, dont vous aviez sans doute complètement oublié l’existence ; ils sont de retour en intégrale chez Dupuis, toujours signés Mazel et Cauvin).
Pour tous les autres, mangez léger et régalez-vous avec ces courts récits où l’imaginaire noir foncé du scénariste emprunte les codes et décors des pulps et BD de série B pour les décliner en version extrême. Ultra zombie, ultra glauque, ultra trash. Prison envahie par les morts-vivants, cannibales bio à la dérive, fœtus tueurs en série, rien ne vous sera épargné.
Faire dans le sordide est une chose, parvenir à renouveler les genres les plus éculés en pratiquant la surenchère est un art raffiné, où l’on se viande bien souvent. Littéralement, d’ailleurs. Mais pas Caritte, car il a le sens du récit et le don pour faire chavirer les épaves, même lorsqu’elles sont échouées sous les flots. Certes, on se demande pourquoi il s’ampoule le clavier à faire parler ses narrateurs à la première personne et au passé simple (il a dû lire trop de mauvaises traductions de l’anglais dans son jeune âge), mais une fois acceptée cette gerçure initiale, on prend plaisir à s’embourber avec ces personnages de ratés finis, tous plus brutes, plus têtus et plus malsains les uns que les autres.
Côté images, les dessinateurs n’y vont pas avec le dos de la tablette graphique. Jürg est très à son aise dans le registre (et c’est pourtant dans le récit d’enfance en flash-back d’un vieux chercheur d’or, dans les couleurs pastel délavées qu’il donne le meilleur de son trait). Khattou se délecte à dessiner des tripes et de la cervelle à l’air libre, dans un récit à la mise en scène pourtant très sobre (six cases régulières par planche, pour raconter le road trip macabre d’un déséquilibré que plus rien n’arrête), c’est lui aussi qui se défoule sur une histoire de pénitencier cauchemardesque.
J’ai été moins convaincu par le trait à l’ancienne de Rifo pour dessiner les cowboys et les Indiens, mais son interprétation d’un marin hanté par les naufragés dans un autre récit est plutôt emballante. Quant à Mr. Pek, qui signe le dessin de deux autres histoires hallucinées, il semble se couler sans peine dans les délires de Caritte : qu’il s’agisse d’une mère en délire ou d’un village de vierges infidèles où se fourvoie un automobiliste imprudent. Écœurant à souhait.
Caritte nous livre quelques épisodes d’une série B qui n’est diffusée que dans sa propre tête et sans doute en plein milieu de la nuit, à l’heure où l’on préférerait cauchemarder. C’est gras, sauvage, sanguinolent et l’on s’amuse beaucoup, entre road trip léger fantastique et récit gore si lourd qu’on ne peut que s’y embourber.
Tout l’album se lit comme un hommage aux comics bon marché qui préféraient les zombies aux super héros, les histoires de revenants à celle de savants fous. Et c’est très réussi, dans le genre.
Aaarg, donc, jusqu’à la toute dernière case.
Par Nicolas Ancion
Contact : nicolas.ancion@gmail.com
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